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HiSTOlKK
L ITT K H A IKK
DE LA FKANCE
HISTOIRE
LITTÉRAIRE
DE LA FRANCE,
OUVRAGE
COMME^GK PAR DES RELIGIEUX BÉNÉDICTINS DE lA CONGRÉGATION DE SAINT-MAIIR
ET CONtlNté
PAR DES MEMBRES DE I/INSTITIIT
(iCAOKMIF. DES INSCRIPTIONS ET BEIXKS-I.F.TTIIF.S j.
TOME XXXI.
QUATORZIÈME SIKCI.K.
PARIS 1893
KRAUS REPRINT
Nendeln/Liechtenstein 1971
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101 H6
-1.31
Réimpression avec L' accord de L' Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris
KRAUS REPRINT
A Division of
KRAUS-THOMSON ORGANIZATION LIMITED
Nendeln/Liechfenstein
1971
Printed in Germany Lessingdruckerei Wiesbaden
AVERTISSEMENT.
Quoique ce volume soit plus cousidérahle que les précédents, il ne contient pas un aussi grand nombre de notices. Deux de ces notices sont, en elTet, très étendues: l'une sur les livres d'images, l'autre sur les écrivains juifs nés en France. Nous ne pouvions négliger ces livres d'images dont le dénombrement nous a semblé le complément nécessaire du discours sur l'état des arts au XIV* siècle. Quant à la notice sur les écrivains juifs, la dimension anormale en est motivée par la résolution que nous avons prise de ne pas disperser dans un nombre encore incalculable de volumes des auteurs de même religion, de même langue, et si différents, sous tous les rapports, de nos auteurs chrétiens qu'ils ne pa- raissent, en vérité, ni de leur pays, ni de leur temps. Un premier travail sur les rabbins du xiv^ siècle a été publié dans notre tome XXVII, et, dans l'avertissement mis en tète de ce tome, on a reconnu la grande part que M. Adolphe Neubauer a prise à ce travail. Nous lui devons aujourd'hui le même témoignage de notre recon- naissance; c'est sur ses savantes notes, recueillies non seulement en France, mais encore en Angleterre, en Allemagne, en Espagne et ailleurs, qu'un de nos colla- borateurs a rédigé ce dernier article comme le premier.
TOME XXXI. ^ a
4 . IVrRIMrKIK HATlOXltB.
Il AVERTISSEMENT.
Nous devons ajouter que M. Steinschneider a bien voulu revoir toutes les épreuves de cet article, et nous ap- porter ainsi une garantie supplémentaire d'information exacte et complète. Il a mérité la gratitude de nos lec- teurs aussi bien que la nôtre.
I^es autres notices de ce volume sont consacrées à des auteurs d'écrits très variés. Au temps dont présente- ment nous écrivons l'histoire il n'y a plus, entre les esprits, sur qui l'Église a moins d'empire, concert vers un but commun; de là plus de diversité, sinon plus de mérite. Nous sommes dans une période d'essais indivi- duels, pour la plupart timides. On en signalera dans les volumes suivants de plus audacieux et de plus heureux.
Les auteurs de ce trente et unième volume de l'Histoire littéraire de la France, membres de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), sont désignés, à là fin de chaque article par les initiales de leurs noms :
P.P. |
MM |
. Paulin Paris. |
Ern. R. |
Ernest Renan. |
|
B. H. |
Barthélémy HAURiAU, éditeur. |
|
G. P. |
Gaston Paris. |
|
L.D. |
LÉopoLD Delisle. |
NOTICE
SDR
ERNEST RENAN,
UN DBS AUTEURS DES TOMES XXIV-XXXI DE L'HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCK
Nous n'avons pas à raconter ici toute la vie de M. Ernest Renan , à le montrer sous toutes ses faces, à présenter le détail de ses œuvres si nombreuses et si diverses. D'autres l'ont fait et d'autres le feront encore. Cette enviable renommée qu'on appelle la gloire survivra longtemps h l'érudit, au philosophe, à l'écrivain. Mais nous devons acquitter la dette de notre reconnaissance en disant quelle grande part a prise à notre œuvre commune ce collaborateur si vivement regretté.
Appelé très jeune encore, en l'année i856, dans notre Académie , M. Renan fut, le i-j avril de l'année suivante, adjoint comme auxiliaire à la commission de l'Histoire littéraire , et nommé membre de cette com- mission , le 1 g novembre 1 858 , en remplacement de M. Lajard. Les qualités déjà bien connues de son brillant esprit ne l'avaient pas recom- mandé seules aux sulTrages de la compagnie. Il avait fait preuve de sa compétence dans les questions particulières que nous avons à résoudre piir ses travaux antérieurs sur l'étude du grec au moyen âge et sur l'influence malsaine de l'averroisme dans les écoles rivales de la nôtre. Introduit d'ailleurs par notre libre choix , nous aimons à le rappeler, dans le dé- partement des manuscrits, à la Bibliothèque nationale, nous l'avions mis à la source des informations dont il était besoin pour éclairer l'histoire obscure des lettres latines au xiV siècle. Et puis on le savait plein de bonne volonté , plutôt jaloux qu'effrayé de prendre à sa charge les en- quêtes les plus laborieuses. On n'avait pu réclamer le concours d'un plus vaillant, d'un plus capable que lui.
Devenu le collègue de MM. Paulin Paris , Le Clerc et Littré , M. Renan fut d'abord invité par eux à rédiger le discours sur l'état des beaux-arts au xiv" siècle. Il n'était pas préparé à traiter ce sujet; mais la nature l'avait
a.
IV NOTICE SLR ERNEST RENAN.
doué d'une Cacnllé'bicn précieuse, celle de tout voir d'un premier coup d'oeil et d'improviser une synthèse même avec des notes par d'autres recueillies. Si, d'ailleurs, il n'avait étudié la technique d'aucun ail, il les aimait tous, il avait la passion du beau, l'horreur du laid, le mépris du vulf^airo, et, en toute matière, un discernement de ce qu'il convient de louer ou de hlàmer (paon a rarement pris en défaut. On ne s'étonne donc pas qu'il ait accepté sans hésitation la tâche difficile que lui avaient assi- gnée ses collègues; et il l'a si bien remplie, et par devoir et par goût, que son travail, applaudi quand il parut par tous les bons juges, est encore, après trente ans, considéré comme n'ayant pas vieilli. Oui, l'architecture religieuse du xin' .siècle, improprement appelée gothique, est une des plus belles formes qu'ait imaginées l'art de bâtir. Pourquoi les autres arts ont-ils, dans le même temps, moins prospéré .^ C'est, M. Renan l'a justement remarqué, parce qu'elle les tenait en vasselage, ayant le droit reconnu de leur imposer une coopération dont elle pouvait se passer. Mais au siècle suivant, le grand art se déconsidère, sa souveraineté déchue et les subalternes s'émancipent. \ oyez le maître maçon du xiv' siècle : il s'applique avec un incontestable succès à fortifier, à décorer le monu- ment civil , le palais des rois , le château des seigneurs , de l'évêque . de l'abbé scandaleusement enrichi, à construire des remparts, des hôtels, des quais, des ponts utiles; mais il n'a plus l'inspiration religieuse, et, chargeant de frivoles atours toutes les surfaces de l'église amoindrie, il ne cesse d'être un imitateur servile que pour devenir un novateur maladroit. Plus on s'avance vers le xv' siècle, plus l'art français s'abaisse, se dégrade, n'aspirant bientôt plus qu'à se faire de mieux en mieux gager par de prodigues courtisanes et de riches usuriers. C'est le temps des très habiles imagiers, enlumineurs, orfèvres, joailliers, émailleurs, ciseleurs, tapissiers, relieurs et brodeurs; mais il n'est plus, l'architecte anonyme à qui Paris doit le plan sévère de sa splendide cathédrale; il n'est plus, et les gens de son métier qui tiennent sa place ne font guère au même iieu preuve d'expérience et de talent qu'en édifiant le vieux Louvre et l'hôtel Saint -Paul. De vastes, de splendides palais et de mesquines églises. Voilà ce qu'a parfaitement exposé M. Renan dans son éloquent et sa- vant discours. Quoiqu'il eût l'admiration facile , il ne pouvait admirer les œuvres, même les plus estimables, d'un siècle où l'art fut sans génie.
Notre tome XXV commence par une de ses notices. Il s'agit de l'ar-
NOTICE SUR ERNEST RENAN. v
tisan picardVUlartdeHonnecourt, longtemps oublié, maintenant presque célèbre, dont l'Album conservé n'est pas moins instructif qu'il est curieux. Il appartenait à M. Renan de dire tout ce qu'on sait sur cet aïeul de Léonard , qu'il avait plusieurs fois cité dans son discours , architecte et peintre, expert en physique, en mécanique, en médecine et en musique. On n'a pas, il est vrai, de suffisantes informations sur la vie nomade de cet humble artisan ; mais on ne connaît pas beaucoup mieux celle des hommes qui firent au moyen âge le plus de bruit et jouirent du plus grand renom.
M. Renan se vit obligé de le constater quand il entreprit d'écrire, pour le même volume, la notice sur Jean Duns Scot. Aucun autre docteur de ce temps-là n'a plus été loué durant sa vie , après sa mort ; saint Thomas lui-même n'a pas eu de plus fanatiques zélateurs. Et pourtant ses confrères n'ont pu, voulant raconter sa vie, que mettre bout à bout de fabuleuses légendes. Il avait écrit ceci, dit cela; voilà tout ce que ses contemporains avaient pris le soin d'attester touchant sa vie. On ignore même dans quel lieu, dans quel temps il est né. Quant à ses assertions doctrinales, M. Renan était en mesure de les exposer fidèlement , et il l'a fait dans les meilleurs termes. Il avait plu- sieurs fois condamné , dans son discours sur l'état des beaux-arts , l'abus de la logique et malmené les logiciens intempérants. Il ne pouvait donc se montrer trop favorable au docteur nommé par excellence le Subtil. Mais comme il avait un grand fonds d'indulgence , il a critiqué sa doc- trine avec beaucoup de mesure, cherchant, après avoir signalé ses torts, à les atténuer. Il avait , d'ailleurs , des facilités pour le faire : ce philosophe hautain et querelleur, aussi prompt à la riposte que vif à l'attaque , a conclu rarement et s'est contredit souvent. M. Renan ne dit pas expres- sément qu'il ait été moins jaloux de faire valoir, de faire admettre des opinions arrêtées , que de servir la plus ardente passion de son ordre en argumentant contre saint Thomas ; il ne le dit pas , mais il le laisse entendre , et cela semble la vérité. Il n'y a peut-être jamais eu deux partis plus hostiles l'un à l'autre que les dominicains et les franciscains , ceux-ci plus agressifs , ceux-là plus méprisants. Jugez combien vive était l'animo- sité des franciscains ! Qui réfuta le mieux le panthéisme imparfait de Jean Duns Scot .3 Un clairvoyant et courageux docteur de leur robe, derrière lequel vinrent aussitôt se ranger, lui faisant honneur, presque tous les philosophes indépendants. Eh bien , ce logicien en tant de lieux applaudi
Ti NOTICE SUR ERNEST RENAN.
n'eut dans son ordre aucun succès. Pourquoi? Parce qu'il s'était rapproché de saint Thomas en se rapprochant d'Aristote. Jean Duns Scot , désormais délaissé, si ce n'est par ses haineux confrères, est resté néanmoins un personnage considérable , qui , de plein droit , occupe une des premières places dans l'histoire de deux grandes universités , celle de Paris et celle d'Oxford, et, quoiqu'il ne soit pas né sur nos rives, une notice lui était due dans notre Histoire littéraire. M. Renan, qui s'en était chargé, y a mis tous ses soins. Son travail excellent montre que son zèle pour la vérité ne reculait pas devant les plus minutieuses enquêtes quand l'état de sa santé lui permettait de les faire. L'historien, nous disait-il souvent, doit avant tout s'inquiéter d'être exact et précis.
Ses collègues l'avaient prié de rédiger cette notice sur Jean Duns Scot; c'est à sa demande que lui fut confiée celle qu'il donna dans le tome suivant sur Pierre du Bois, avocat des causes royales au bailliage de Cotentin. Il avait, disait-il, un penchant pour ce pamphlétaire peu lettre , conseiller sans mandat , novateur entiché de vieilles superstitions par beaucoup d'autres répudiées, ennemi de l'Eglise et naïf croyant; mécontent de tout, pariant de tout avec aigreur et néanmoins bon homme. En lui M. Renan voyait la fidèle image d'un gros bourgeois de son temps. Aussi l'a-t-il très attentivement observée. Plusieurs de» nombreux écrits de Pierre du Bois donnent, en effet, une juste idée de ce qu'osait penser, dans les dernières années du xiii* siècle , un fonc- tionnaire de l'ordre civil, dont les quotidiennes chicanes des clercs contrariaient , entravaient à tout propos l'autorité mal définie. Non seule- ment elles l'ont rendu maussade et frondeur; le voici devenu réforma- teur, la réflexion l'ayant convaincu que ce qui est ne peut durer sans péril pour la société chrétienne. Il faut donc réformer et l'Église et l'État. Or, pour tout mettre en bon ordre et chacun 4 sa place, il s'agit de modifier le système d'éducation publique, de promulguer un nou- veau code de procédure , où la compétence des ofiiciaux sera strictement limitée , de confisquer tous ou presque tous les biens de l'Eglise , de donner au pape une sévère leçon de conduite , de reconquérir la Terre- Sainte , enfin de supprimer plusieiu^ empires et d'en fonder un nouveau. M. Renan n'a-t-il pas pris trop au sérieux l'auteur de ces beaux pians, et, jugeant son programme de réformes plus original qu'il l'était, ne l'a-t-il pas trop blâmé d'avoir dit ceci, trop loué d'avoir dit cela? Moins on reconnaîtra de données originales dan» le» mémoires de Pierre du
NOTICE SUR ERNEST RENAN. vu
Bois, plus on nous les signalera comme intéressants, car ce sera nous prouver qu'il a fait entendre la voix publique. Et il est en effet au moins vraisemblable qu'il n'a pas été seul à penser ce qu'il a cru devoir écrire. L'agitation des esprits était alors très vive; partout, et parti- culièrement dans cette classe déjà riche, déjà presque éclairée sur ses droits, la bourgeoisie française, se faisait sentir un impérieux besoin de changement, et, l'autorité du glaive spirituel s'étant d'elle-même affaiblie, c'était, au jugement de tous les politiques, celle de l'autre glaive qui devait prévaloir.
M. Renan nous a fait mieux constater encore ce malaise des esprits et cette passion d'innover dans sa très remarcpiable notice sur Guillaume Nogaret. R ne pouvait ni justifier l'entreprise d'Anagni , ni concéder à la pitoyable victime de cette coupable agression le droit (ju'elle s'attri- buait de tout régler dans les affaires de ce monde. Mais en racontant de la manière la plus fidèle toutes les circonstances de l'événement, puis en partageant les torts avec la plus équitable mesure, il a montré clairement que les choses d'autrefois devaient être alors plus ou moins modifiées et que l'opinion poussait les princes laïques vers le but où tendait leur ambition. « Les difficultés entre la couronne de France et le Saint-Siège , qui remplissent , dit-il , le règne de Philippe le Bel , avaient commencé sous saint Louis, et l'on peut dire que l'éclat de i3o3 ne fut que la crise d'une maladie qui couvait depuis longtemps. » Mais , la crise passée , ce n'étaient ni Philippe ni Nogaret qui pouvaient guérir la société malade; il lui fallait d'anodins remèdes dont ces hommes vio- lents ne comiaissaient pas l'usage.
M. Victdr Le Glerc nous disait un jour : t Plus j'étudie l'histoire des démêlés de Philippe le Bel et de Bonifece, plus je deviens philippiste. » M. Renan ne pouvait pas autant le devenir; il avait instincti^^ement trop en horreur l'emploi de la force-. Non, sans doute, il ne pouvait justifier les prétentions inopportunes de Boniface; sachant bien d'ailleurs que tout«s les choses humaines sont nées, comme dit l'Ecclésiaste , pour mourir, il ne pouvait regretter que le vrai moyen âge eût pris fin avec ce pape entêté. Mais cela ne devait pas le rendre favorable à Nogaret , à Philippe. Il convient d'imposer l'abandon de leurs privilèges à des insti- tutions surannées; mais cela ne veut pas dire qu'il y ait lieu de glorifier ces juristes formés à l'école de Nogaret qui se sont tout permis pour édifier la monarchie française et, plus tard, ont usé des mêmes angu-
vin NOTICE SUR ERNEST RENAN.
ments pour la détruire. Telle était la doctrine de M. Renan , conforme à son naturel doux et placide. Aussi loin qu'il remontait dans l'histoire, il ne reconnaissait aux confesseurs de la vérité que le droit de con- vaincre, leur refusant celui de contraindre.
C'est surtout dans sa notice sur Clément V que M. Renan s'est pro- noncé contre Philippe le Bel. S'il hésite à condamner ses intentions et le hut qu'il poursuit, très fermement il déclare que ses procédés le révoltent. Quant h ce pape mondain, que son ambition sans noblesse et sa duplicité sans constance ont mis A la discrétion d'un roi passion- nément volontaire et résolu, comme on le savait, à briser tous les obstacles qu'il aurait pu rencontrer, M. Renan fait bien apprécier que ses contemporains ont été plus sévères pour lui qu'ils auraient dû l'être. Il avait sans doute peu de vertus et quelques vices; mais plus d'une fois il a témoigné qu'il n'ignorait pas ses devoirs, et, s'il avait été libre de les remplir, on peut croire qu'il l'eût fait. C'est la réaction contre les empor- tements de Boniface qui le força d'être un pape endurant tout. Ses con- temporains se sont trompés en appelant trahison ce qui n'avait été ([u'impuissance.
On a justement remarqué que si la raison de M. Renan l'avait un jour dissuadé de croire tout ce qu'enseigne l'Eglise touchant les causes et les fins surnaturelles, son cœur était resté sous l'action d'une piété mystique qu'il aimait à manifester. C'est pourquoi sans doute il se plaisait à confesser qu'il avait une tendre sympathie pour les dévots, surtout pour les dévotes de ces temps lointains dont nous écrivons l'histoire. Ses notices sur Christine de Stommeln et sainte Douceline sont au plus haut point touchantes. Il les tient, à la vérité, pour plus ou moins folles , et ne le cache pas ; mais il inspire pour elles une compassion mêlée de respect qui fait bien comprendre l'émotion qu'il avait éprouvée lui-même en lisant les relations de leurs extases, de leurs soulTrances, de tous les excès de leur piété.
Nous devons enfin à M. Renan, outre son intéressant travail sur le Livre des secrets aux philosophes et sa participation à d'autres notices par nous en commun rédigées, deux séries de très savantes études sur les écrivains juifs du xiv' siècle. Il venait d'achever la dernière, que nous publions dans ce volume, quand la mort l'a frappé.
Voilà ce que M. Renan a fait pour nous. Il a certes d'autres titres à la gloire ; mais avec raison il attachait du prix à ceux-ci. Qu'on le sache
NOTICE SUR KUNEST UENAN. iv
hii'ii. s'il nous honorait en étant notre collcfçui', il ne lui l'tail pas in- (liUtTcnl do l'être. Ce savant profond, cet écrivain d'une inconiparahle élégance, était un lioninie simple, <[ui n'a jamais oHcnsé' personne en lai.sant montre d'une supériorité qui n'aïu'ait pourtant |)as été contestée. Dans cette commission de l'Histoire littéraire, où il était notre doyen e| notre président , il donnait timidement ses conseils, il écoulait modes- tement ceux des autres et les suivait de la meilleure grâce;. Assurément les acclamations du grand public aiuaient pu le distraire de nos obscurs ei pénibles travaux. Mais il n'en a rien été; il a pris, en effet, une pari conslante à ci-s travaux tant qu'une cruelle maladie ne l'a pas empêché de le faire. En perdant cet éminent collaborateui'. r'i-st encore un ami livs .sûr et très cher que nous avons penlii.
H. 11.
TOME XXXI. f,
IVrRIHttlE HATIOIAtt.
TABLE
DES LIVRES CITES DANS LE TOME VXXI
l)K L'HISTOIRR LITTÉRAIRK DE LA FRA>CF..
.S|)icilejjiuiii . sivc colicctio vetcruiu scriplorum. niia Lucji- Daclicri. l'aris. ifiri')- i()-7. i3 vol. iii-'r," 1733. 3 vol. in-fol.
Aria .Sanclorum quotquut loto urln* culiiiitiii nille^'cruiit ,1. Bollandiis i>l nlii. .Xntucrpia; . Tongarlcae, Uruxellis, i6/i3-i8y!, (i.'J vol. in loi.
lî. .S.iioiiio Al'.iin'is. .Sillciiiulin- und Srliilderuiigoii dcr s|)niilsclicn Judcn iin Anlnit^c des XV. .lalirliundcrls gcsclirielx^n. Zuin zwcitcn Malc. . . Iieransf,'. »on IV \d. .loi liiiek. V\ien, 187a. in-ia.
Viliîfineiiie Zeitung des Judenthums. hci|>zi^, i83(), iii'i . (Se cuntinui. |
imudr ha-Alioda (Culumna- ciiltDs). Onomasticon auctoruiii li^mnoruiii liolira'oriiiii eorumquc carminum. . . Digessit Fi. Landhutli. Ilcrlin , i8r>7- j8()-t . « |)arlip<i. ii>-8°. fkii hébreu.)
Momoiifs liistoi'iquos et criti(|iics .sur raiicieiiiic ré|iulil!(|uc d'Arles, 4 parties, ^wr duii . 1 779 ■ 1 78 1 , in-8".
Israclitisciie Annalen. Ein (^ntralblatl riir (iescliicliti' , Literatur und Cullur dei Israeliten aller Zeiten und I.ânder, Iterausge^'ebeii von IV J. M. Josl. Jalir^'. 1837- 1 84 1 ■ Frankfurt am Main , in-4*-
\nnuario délia s:icietà itiliana |>er f,di sludi orientali. Uonia, 187a, 1873, in-8'.
Archives des missions scientifiques et littéraires, choix de rapjwrts et instructions i»n- Wiéssous les aus|iicos du Ministère de l'instruction publicpie. Paris, i85o et sni». . in-8".
Archixes israéiites de France, revue mensuelle historique, biographique, etc., sous la direction de S. Calien. Paris, i8.4<> et ann. suiv. , in-8''.
Aristotelis Stagirita- omnia qn.'e extant opéra . . . Averrob G)rd. in ea opéra omnes qui ad nos pervenere comment. Venise, i55o, 1 1 vol. in-fol.
Bibliothecx apost. Vaticanie codicum inannscriptorum eatnlogns . . . Stephanus Evo- dins Assemanus et Joseph Sinionus Assemanos recensuerunt . . . Partis prima» 1. 1 , complectens codices liebraicos et saraaritanos. Roma», 1766, in-fol.
Mémoire |x>ur servir à l'histoire de la Faculté de médecine de Montjiellier, par feu M. Jean Astruc, revu et publié par M. Leroy. Paris, i767.in-4^
.Atfi deir Accademia pontificia dei nuovi Ltncei. Rome, 1881. in -4°. (Se continue.) \ oir Schcm lutggedolint.
AcIioryfD"). S|ii \c\a Sjinctoruiii.
\l.-tmnii Salomnn.
.liKji-iilliums. \m. Mtorlali
\iiilicrt,.Métii.Mir l.i ri'-|». it'Arles.
Aniialfn.
Armuario.
Arcliiv<»s des mis- sion».
Arrh. isr,
Arisl. A»*rrois
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\»eman! Cdat.
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Atli 11. LiDc
Azulaï , Scbem lia;;^e<loliiB.
Ml TABLK
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luliui, \ii.i' |u|i. \ ihr |>,i|)ni-um Avonioncnsiuiii a Stephano Baluzio cditir. Pnrisiis, i()()3, s vol.
Avn.ion. j„ ,|,
ll.iMilillis ( \ In- 'IrncL-itiis de sin^'ulari |mrilate et prirrogativa conceplioni» Salvatoris nostii Jesii n-ni.il.'), I . siiiRul. (;iii-isli, c\ auctoritalihiis (liicentoriim sexairinta doctorum, editus per fr. \iiireii
uiiril *
titiiii de Uandellis, ord. Pra'dic. quondain inagistruiii generalem. Ad exeinplar iinprcssum Bononix , aniio 1 48 1 .
It^iiollni. 1111)1. (lalalogiis codicuni latinoruin hibliolliecaî Medicea; Lnurentiaiiir , sul) nusplciis Len "'""• poldi iTg. princ. lliing. et ISojoli.. arcli. AusIpIt, Ang. Mar. Baudiiiius reccnsuil .
illiisiravit, cdidit. Florenliae , '77'l-'777. 4 vol. in-fol.
H.irliH <lr .loin. Noliro des ariti(|uilés, objets du iiiovcn âge , de la Benaissancc et des temps mo<lemi's roinj)osant le Mus<'e des souverains, par Henry Barbet de Jouv. Paris, iX()(i. in-8".
lbrn>is,i',;i)l. |iru- Bibliotbéque protvp>grapiiiquc , ou Librairie des Fils du roi Jean, Charles V, Jean '*1'- de Berry, Philippe de Bourgogne et les siens, par J. Barrois, Paris, i83o, in-V-
llarioli.ll lihmili II libro (11 Sidrach , testo inediio del secolo xiv, pubblicato da Adolfo Bartoli. Parte ^"^'T.'rU. prima. Bologna, i8()8, in-8".
Iljiurli, Clircs- (^brestonialliie provençale, .ircompagnée d'une grammaire et d'un glossaire, par lom.prov. |,^_.,,.| |5a,tscli; 4* édition, revue et corrigée. Elberfeld , i88o, grand in-8°.
l!ari«;li, (iriiiiilr. firundriss der Geschicbtc der provcnzalischcn Literatur, von Karl Bartsch. Ellberléld,
.!.•!• (Irsrli.iliT prov. 187-!, in-S".
f.ilnral. ,
lljsiiiprf (A. (li-i, Ktndes de symbolique chrétienne. Rapports sur les crosses de Tiron et de Saint Kiu.l.s do »yml»>l. \„iand de Rouen, faits, en iS.'ifi et iS.');, au Comité de la langue, de Ibisloire
et (les arts de la France (section d'archéologie), par le comte Auguste de Basiard. Paiis, i8()i , in-8°. ii'.iiimanoir (Pli. Ol-^uvres poétiques de Piiili|)pe de Uonii, sire de Beaunianoir, publiées par llennann ■''' • '*■'"'■'•' <""■- .Surhier. Paris, i884, '2 \o[. m-S". ISocirlc des aitcieiii textes français.)
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Uni Cliaii. Ben Otwmya. \Vo(hciii)latl (ûr jûdische Théologie. Herausgebcr und Redaktcur :
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l'«Milo\ ( Tl'. ' . Pantschatantra : Kûnf Bûcher indischor Fahein , M.îrcben und Ereâhlungen. Aus dem l'aniwli tanira. Sanskrit ûhersetzt mit Kinleitung und .Vnmerkungen von Theodor Benfey. Leip-
zig, iS.")!), 'X vol. pet. in-8".
i;'i-;.MT iS.). I.a La Bible française au moyen âge. Ftude sur les plus anciennes versions de la Bible ■■' rrança'sc. écrites en prose de langue d'od, par Samuel Berger. Paris, i884, in-8°.
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niann, 1847, in-8". ('''^ continue.) V.-1I1 liai). niTlsn "'a Beth hub- Dekirah. Choix des classiques hébreux, par Samuel Philipp
(|)rospectas). l.emherg, 1887, in-8". (Kn hébreu.)
liilil. .irabiroliis- Bibliothccn arabico-hispana F'^scurialensis , seu libroruni omnium manuscriptorum quos arabice bibliotheca civnobii Escurialensis complectitur recensio et expla- natio. Madrid, 17G0-1770, a vol. in-fol.
!lii>lii><<xai<r«|viriola. Voir Casiio.
iidlia
DES CITATIONS.
XIII
par J. Alb. Fabricius.
Bibliotlieca gricca , sive notitia scriptoruni grancorum , etc. Hambourg, 1705-1728, i4 vol. in-.4°.
Voir Woljiiu.
Bibliotbeca judaica anlichrisliana , par J. li. de Rossi. Parma, 1799, in 4°.
liibliotheca judaica , par Juliiis Fùrst. Leipzig, 'iS^g-i 863, 3 vol. in-8".
nibliolbeca mathematica. Zeitsclirift fur Goschiclilc dor Malbeinatik, rédigé par Gustaf Enesbôm. Stocklioini, 1887, 111-8°. (Se continue.)
Voir Fabricius.
Bibliotbeca magna rabbinica, auclore D. Julio Bartolocci de Celleno. Rome, iG75-
1693, à vol. iii-fol. Joan. Buxtorfii Bibliotbeca rabbinica cum appendice... IlerbonaD Nan. , 1708,
in-8'. Bibliotlieca sacra, sive syilabus sacra; Scriplurae edilionum ac versionuin, etc.,
par le P. Jacq. Le Long. Paris, 1733, in-fol.
Bibliotlièquc de l'Ecole des (^bartes , recueil périodique paraissant tous les deux mois. Paris, depuis 1809 jusqu'à ce jour, in-8'.
ïbe bistory, art and palieograpby of llie manuscript slyled Utrecbt psalter, by VVaiter de Gray Blrcb. London, 1876, in-8°.
Bibliotbeca; liibernica:- florentine catalogua (extrait de Bibl. Medicex Laurent. Flor., etc., etc., vol. I). Florence, 1757, in-8°.
BoUettino di bibliografia e di storia délie scieruc matematicbe e (isiclie, pubblicato da Boncompagni, t. I-XIX. Roma, 18C8 à 1890, in-4°.
Registrum visitationum arcbicpiscopi Rutomagcnsis. Journal des visites pastorales d'Eudes Rigaud, arcbcvèque de Rouen, mccxlviii-mcci.xix. Publié, pour la pre- mière fois, par Boiinin. Rouen, i853 , iii-/(''.
Arcbives de l'Empire. Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur. Actes du parlement de Paris, par E. Boutaric. Paris, 1 863- 1868, 2 vol. in-4''.
Jalirbûcber fur jûdiscbe Gescbicbte und Literatur. Ilerausgegeben von N. Brûll; lO Jalirgânge. Frankfurt-am-Main, 1874-1890, in-8°.
Manuel du libraire et de l'amateur délivres, par Jacques-Cbarles Brunet. Paris, 1860- 186.'), 6 vol. in-8".
Bulletin de la Société arcbéologique de Touraine. Tours, 1871 et années suivantes, in-8°. (Le tome V répond aux années 18801882).
Bulletin de la Société arcbéologique de l'Orléanais, i854. in-S". (Se continue.)
AAnales ecclesiastici , post illustriss. et révérend, dominum D. Ca;sarem Baronium, S. R. E. cardinalem bibliotliecarium , auctore R. P. Fr. Abrabamo Bzovio , Polono. Colonise Agrippina;, i6iG-i64i, 9 vol. in-fol.
Bibliotlieca grxca.
Bibliolh. hebrxa. Ribl.jud. Bibl. jud. Ribl. maliiom.
Bibl. med. et inl. lat.
Bibliolheca rabb. (Bartolocci.)
Bibliothcca rabbi- nica (Buxtorf).
Bibliotlieca sacra.
, Bibliotlià|uc de l'École des Chartes.
Birch(\V.deG.), the Llrecht Psalter.
Biscioni, Catal.
BoUettino.
Bonuin , llcgiv trum visitât, arcbi- episc. Rotoni.
Bou tarie,. Vctcsdu parlem.
BrûU , JahrbùcliiT.
Brunet, Maiiuet flu libraire.
Bulletin de la Sw:. archéolog. de Tou- raine, V.
Bull. Soc. arcii. de rOrl. Bzovius, Ann. Kccl.
La France Israélite, par le docteur Carmoly. Franc fort-sur-le-Mein, i858, in-8°.
Das Bucb Kusari des Jehuda ha-Levi nacb dem bebrâisclien Texte des Jebuda Ibn- Tibbon, berausgegeben , ûbersetzt und mit einem Commentar, so w'te mit einer allgemeinen Einleitung verselien von D' David Cassel. Z" Aufl. Leipzig, 1869, in-8».
Carmolvt France Israélite.
Cassel , Ciuari.
b
XIV
TABLE
Ca>(ro(De),Bibl. rspan.
CaUl. Angel.
Catal. Aaher.
CaUl. Bcrol.
CaUl. BodI.
CaUl. Bodl. (Neu- bauer. )
Catal. Cambridge. Catal. Carmolj.
Catal. de Botai.
Catal. des mss. d'Ami.
Calai, dea mu. de IVfetz.
Catal. dei maa. de Troye».
Catal. Franeqner.
Catal. géii. de» mss. des dëp.
Calai. Halberatam.
Catal. Hambourg.
Catal. Jews' Coll.
Catal. Leide. Catal. Lips.
Calai. Menbacher.
Catal. Mortara.
(ialal. Munich.
Calai. oTtheHarl. mss.
Catal. Oxford.
Biblioteca etpafiola. Madrid, 1781, 1786, a vol. in-fol.
Catalogo dei codici ebraici délia biblioteca Angelica , per Angelo di Capua. Fireme , 1878, in-8'.
Verzeicliniss hebrâischer Handscliriden und seltener Dnicke ans dem antiquarischen Lager von A. Aslier und C°. Berlin , 1 868 , in-8''.
Verzeicbniss der liebrâischen Handschriften , von M. Steinscbneider, mit den Tafeln. Berlin, 1878, in-4'- (Dans la série des catalogues de Berlin.)
Voir Sleinschneider.
Catalogue of the Hebrew manuscripts in ilie Bodleian Library and in Collège libraries of Oxfoixl. . . . compiled by Ad. Neubauer, witli forty facsimiles. Oxford, 1886, in-4° et in-fol.
Catalogue of tlie ffebrew manuscripts preserved in the University Library, Cambridge, by S. M. Schiller-Szinessy, vol. I. Cambridge, 1876, in-8°.
Catalog der reicbiialtigen Sanimlung liebràisclier und jûdisclier Bûcher und Hand- schriften aus dem Nachlass des sel. Herm Dr. P. B. Carmoly. Frankfurt-am-Main , 186 5, in-8".
Voir Calai. Parme.
Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de la ville d'Arras. Arras, 1860, in-8°. (Publié par Caron, en partie d'après le travail de J. Quicherat.)
Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements.
Tome V. Paris, 1879, 'D"^°- Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements.
Tome II. Paris, i855, in-4°.
Catalogus librorum Bibl. publ. quae est in Academia Franequerana. Franequerap, 1713, in-fol.
Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements. Paris . 1849-1885, 7 vol. in-4".
Catalog hebrâischer Ilandschriden von S. J. Flalbcrstam in Bieiitz. Wien, 1890, in-8' (en hébreu).
Catalog der hebrâischen Handschriften in der Stadtbibllothek in Hamburg .... von Moritz Steinscbneider. Hambourg, 1878, in-8°.
Catalogue of the Mebrew manuscripts in the Jews' Collège , London , compiled by A. Neubauer. Oxford, 1886, in-8'.
Voir Steinschneider.
Codices orientalium linguarum descripserunt H. O. Fleischer et Franc. Delitzsch. Grimm», i838, in-4'.
Catalogue de la bibliotlièque de feu A. Menbacher, par N. V. Rabbinowiti. Munich , 1888, in-8' (en hébreu).
Catalogo dei manoscritti ebraici délia bibUoteca délia comnnità israelitica di Mantova , compilato dal rabbino maggiore Marco Mortara. Livorno, 1878, in-8*.
Die hebrâischen Handschriften der K. Hof- und StaatsbibUothek in Mûnchen, beschrieben von Moritz Steinschneider. Mûnchen, 1875, in-8'.
A Catalogue of the Ilarleian manuscripts in the British Muséum, with indexes of persons, places and matters. London, 1808- 181 a, 4 vol. in-fol.
Voir Catal Bodl.
DES CITATIONS.
XV
Catalogue des manuscrits hébreux et samaritains de la Bibliothèque impériale
(Paris. 1866), in4°. Manuscripti codices Hebraici biblioth. J.-B. de Rossi. Panne, i8o3 , 3 vol. in-8°. Voir Catal. Turin. Galalogo dei codici ehraici délia biblioteca di Parma non descritti dal de Rossi,
per Pietro Perreau. Firenze , in-8'. Voir Cittal. Turin.
Sans titre, en hébreu, publié le a6 Eloul 5644- »884. Codices manuscripti bibUothecx regii Taurinensis Athenaei , per linguas digesti et
binas in partes distributi. Recensuerunt Jos. Pasinus , etc. ; Taurini , 1 749 , in fol. Codices hebraici manu exarali regiae bibUothecae quœ in Taurinensi Athen«eo asser-
vantur. Recensuit, illustravit Bernardus Peyron. Taur., 1880, in-8°. Calalogus cod. mss. bibliothecii; Palatinx Vindobonensis ; pars II , cod. I lebraici ; diges-
serunt Albertus Krafft et Simon DeuUch. Vienne, 1847, in-4°. Partent III digessit
Jac. Goldentlial. Vienne , i84i,in-4*- Katalog der Seminar-Bibliothek (Jahresbericht des Seminars). Breslau, 1870, in-8°.
Les axiomes du droit français, par le sieur Catherinot, avec une notice sur la vie et les écrits de l'auteur par Ed. Laboulaye et une bibliograpiiie raisonnée des écrits de Catherinot, par Jacques Flach. Paris, i883, in-8'. (Extrait de la Nouvelle Revue historique du droit. )
Étude iiistorique sur Fonfroide , abbaye de l'ordre de Citeaux , par E. Cauvet. Mont- pellier, 1875, in-8°.
Le roman d'Arles , fragments d'un poème provençal publiés par C. Chabaneau. Paris . Maisonneuve, 1890, in-8° (extrait de la Revue de* langues romanet).
Répertoire des sources historiques du moyen âge, par Ulysse Chevalier, t. I. Bio- bibiiographic. Paris, 1877-1888, grand in-8°.
Les grandes chroniques de France , selon qu'elles sont conservées en l'église de Salnt- I>enis en France, publiées par M. Paulin Paris. Paris, i836-i838,in-fol. , et 6 vol. in-ia.
Vitte et res gests pontificum romanorum et S. R. E. cardinalium Alphonsi Ciaconii , ord. Praedic. et aliorum opéra descripta; , ab Augustino Oldoino S. J. recognitœ. Romae, 1676, 4 vol. in-fol.
D'mOJIp nt?Dn Hamischa Quontresim. Commentarii quinque doctrinam talmu- dicam illustrantes, ex mss. éd. Nathan Cronel. Vienne, i844, in-8*.
Liber Qore kad-doroth, auctore R. David Conforte (ouvrage biographi([ue). Ed.
D. Cassel. Beriin, i846, in-8'. maicn m'jKW, Quaesita et Responsa. Riva, 1689, in-4°. Concurdiae comitis disputationes adversus astrologos. Bonon. , i495, in-fol.
Catalogns codicum manuscriptorum qui in collegiis aulisque Oxoniensibus hodie adaervanttir. Oxford , 1 85a , a vol. in-4''
Calai. Parii.
Catal. Panne. Catal, Paiini. Catal. l'errcau.
Catal. Pc^rou.
Catal. Rabbinu- witi.
Catal. Turin (l'a sini).
Catal. Turin (Poy- roo).
Catal. \ indob.
Cat. Zuckermaiio,
Catherinot , Axio- mes du droit i'ranç;.
Cauvet (E.j.Ëtadc hist. sur Fonfr.
Chabaneau , Le ro- man d'Arles.
Chevalier, Réper- toire.
Chroniques ( Les grandes] de France.
Ciaconius , Vitae et res gestse pont.
Comm. quinqoe doct. talm.
Conforte , Qorf' had.
Consultations , Isaac Shésheth.
Contra Astrologos.
Coxe , Catalogus codd. coll. Oxon.
D
D'P'PS onaT Q>D"lD31p, Qontresim debarim attiqim, Libellus Verba aiUiqaa, extrait Deb. Attiqim. dw nus. par Isaac Ben- Jacob, a parties. Leipzig, 1 844-46, in-8°.
De Indis orientalibus libri duo, par Thomas Hyde. Oxford, 1694, ia-8°. Ddiciae régis.
l)eUsle.(L.j, Le cal), ries mss.
DelUle (l..j. Les Collections de Das- lard d'Estaiig.
l)clislc(L.).Mél. de (wléopr.
Delisle (L.). \ie du hiciih, Tlionias dr Iliville.
De ludis or.
Denis, Cod. ms. tlinol. Vindob.
Dcrcnbourg , Mél. Renier.
Der Orient.
De Ilossi. De Roui.
Der Slreil »w. Mcnicb,
Dibré Hakliamim. Dibri lléfess. Dict. se. phil.
Didot, Des Apoc. figurées.
Die Erdkonde.
Ditionario storico.
Douais , Les l'r. Prèch. CD Gasc.
Doûetd"Arcq, lo- rent. de la biul. de Charles VI.
Doûeld'Arcq, In- vent, des sceaux.
Du Cange, Glos- sariua med. et iuf. latin.
XVI TABLE
Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Ktude sur la formation de ce dépôt, par Lcopold Delisle. Paris, 1869-1881, 3 vol. iii-4" et atlas.
Les collections de Bastard d'Estang à la Bibliotlièque nationale, catalogue analytique
par Léopold Delisle. Nogent-le-I\otrou , i885, in-S". Mélanges de paléographie et de bibliographie , par Lcopold Delisle. Paris , 1 880 ,
in-S". Vie du bienheureux Tliomas de Biville, publiée par Léopold Delisle. Cherlxmrg,
18C0, in-8- (extrait des Mémoires de la Société acadénii(|uc de Cherbourg).
Voir" Deliciœ régis.
Codiccs manuscripti tlieologiri bibliothecie palatins Vindobonensis latini aliarumque occidenlis linguaruin. Recensuil, digessit, indioibus insiruxit Micliael Denis. Vin- do')on.T, i7(j3-i8oa , G parties en deux vol. in-folio.
Mélanges Renier. Recueil de travaux publiés par l'Ecole pratique des hautes éludes, en inéiiioire de son président Léon Renier (Bibl. de l'Ecole des iiautcs études,
63* fasc). Paris, 1887, in-8".
Literaturblatl des Orientes. Bcriclite, Studien und Kritikcn fur jùdischc Geschichte und Litcratur. Hcrausgegeben von D' Julius Fûrst, Jahrgângc 1 84o- 1 85 1 . Leipzig. in-4°.
Voir Biblioth.jadaica.
Libri stampati di Ictteratura sacra ebraica ed orientale délia biblioteca del dottore G. B. (le Rossi. La division LIX (p. 199) traite des inss. hébreux, n"' 1378 à i43o, acquis après que le catalogue de Rossi eut été publié.
Der Slreit zwischen Mensch und Thier, ein arabisches , aus den Schriften der lautem Brùder; texte arabe reproduit par F. Dieterici. Berhn, i858, in-8°.
□■•ODri naT IDD, St^plier dibré hakhamim, extraits de différents manuscrits, publiés par Éliézer Ashkenazi. Metz, 1849, in-8°.
yen naT, Dibrc Hefess, Acceptable words; recueil tiré des manuscrits, par Ilirsch Edelmann. Londres, i853, in-8°.
Dictionnaire des sciences philosophiques. . . . sous la direction de M. Ad. Franck:
2' éd. Paris, 1875, in-4°. Des Apocalypses figurées manuscrites et xylographiques. Deuxième appendice au
Catalogue raisonné des livres de la bibliothèque de M. Ambroise Firmin-Didot.
Paris, 1870, in-8°. Die Erdkunde im Verhàltniss lur Natur und zur Geschichte des Menschen , oder all-
gemeinc vergleichende Géographie, von Cari Ritter. 3' éd. Berlin, iSaa-ag.
Dizionario storico degli autori ebrei e délie loro opère, par G. B. de Rossi. Parme, 1802, in-4°.
Les frères Prêcheurs en Gascogne au iiii* et au xiv* siècle. Chapitres, couvents et notices. Documents inédits publiés pour la Société historique de Gascogne par C. Douais, chan. honor. de Montpellier. Auch, t885, in-8°.
Inventaire de ia bibliothèque du roi ChaHes VI, fait au Louvre en i^aS par ordre du régent, duc de Bedford. Paris, 1867, petit in-S".
Inventaire de la collection des sceaux des Archives nationales. Paris, 1 865 -1868; 3 vol. in-4*.
Glossarium mediae et infima; latinitatis conditum a Carolo Dufresne, domino Du Cange (édit. Henschel). Paris, i84o-i85o, 7 voL in-4*-
XVfl
DES CITATIONS.
Description géograpl)i<(ue et liistori(|uc de la Haute Normandie, divisée en deux par- Dupkssis, Ocsci ties . dont la première comprend le païs de Caux et la seconde le Vexin (par Tous- jj?^'" '""''<■ ^"'"''" saints Dupicssis). Paris, 17^0, :» vol. in-4°.
Voir La Croix du Maine.
Du Ycnlicr.
E
.lahrlmch fur romanisclie und onglisclie Literalur. Leipzig, 1859-1870, in-8°.
Georgii Joseplii Eggs Purpura docta , scu vitae , legatlones et res gesta; cafdinaliurn qui doctrina et scriptis cluere. Monacliii, 1714, 3 vol. in-fol. — Supplementuni Purpuraî doclae. Auguste Vindelicorum , i7'.9. in loi.
Kian pC" , Vallis lletus ; liistoria [K-rsecutionum Jud.'iH)runi , comprciiendens perioduni
al) anno p. Clir. i.xx us(|ue mdi.xxv; cum notis crilicis cdidit M. Letlcris.
Vindob., i853, in-8°; traduction allemande par M. Wiener. Leipzig, 1858,
in-8°. \ll''pmcine Encyclo|)irdie der VVissenscliaften und Rûnsie, par .1. S. Erscli et J. G. Gru
lier, sections l-lll. Leipzig, 1818. in-4'. (Se continue.)
Der Roman von Escanor, von Gérard von Amiens, lierausgegcben von D' H. Miche- lant. Tùbingen, 188G, in-8". (Publication du Literar. Vcrein de Stuttgart.)
Anecdotes historiques, légendes et apologues tirés du recueil inédit d'Etienne de Éticime de liour Bourbon , dominicain du xm' siècle , publiés pour la Société de l'histoire de France Iwn , Ancwloies. par A. Lecoy de la Marche. Paris, 1877, in-8".
Ebcrt, fiilii'buuli. Ej^.Purp. do(;la.
F.raek li.ib.
Encjrcl. Ersrh uuii Gmbrâ'.
Eicaiior.
F
Jo. Alberti Fabricii Bibliotheca latina mediir et infimo; aetatis, cum supplemento Christ. .Schœttgenii et notis J. Dominici Mansi. Patavii, 1754, 6 tom. in-4°. — Florentine, 18 58, 6 part. 3 vol. in-8'.
Œuvres de M. Claude Fauchet, premier président de la Cour des Monnoyes. Paris, 1610, in-. 4*.
La librairie des papes d'Avignon , sa formation , sa composition , ses catalogues ( 1 3 1 6- i4ao), d'après les registres des comptes et l'inventaire des archives vaticanes, par Maurice Faucon. Paris, 188G et 1887, a vol. in-8°. (Fascicule» 43 et 5o de la Bibliothèque des Écoles d'Athènes et de Rome.)
Histoire de la ville de Paris, avec les preuves, par Michel Félibien et Lobinean. Paris, 1735, 5 vol. in-fol.
The fifty-third chapter of Isaiah according to the Jevvish interpreters , edited from printed books and manuscripts by Ad. Neubauer. Vol. 1 , texts ; vol. II , translation. Oxford, 1876-1877, in-8°.
Histoire ecclésiastique, par Claude Fleury. Paris, 1691-1737, 39 vol. in-4'', ou 1758-1761, 4o vol. in-ia, y compris la continuation par le P. Barre, de l'Ora- toire, et les 4 volumes de table.
Florilegium rabbinicum, complectens prapcipuas veterum Rabbinoram sententias, versione lat. et scholiis illustratas, auctore Jo. Plantavitio. Lodov., i645, in-fol.
Voir Carmofy.
TOME .\XXI. .- C
IMPBtHEIlII MATIOKAIE.
2 *
Fabricius , Bibl. med. et inf. eet.
Faochct ,()Kuvrc».
Faucon , La Li- brairie des pape» d'Avignon.
Félibien, Itist. de Paris.
FîAjr-lbird chap.-
Flenr^, Hist. ec- clésiast.
Floril. rabb. France itraèlite.
xvin
TABLE
Kreadentkal, Avrr- roe».
Die dnrch Averroes erhaltetien Fragmente Atesanders zur MeUpliysik des Aristo- teles, untersucht etc. von J. Freudenthal ( Abhandiungen d. k. Akad. der Wiss. m Berlin, philos. Abtli.). Berlin, i885, in-4°-
Die Apocalypse in den Bilderliandscliriflen des Mittelalters. Eine kunstgescliiclitiiclie llntersuchung von Dr. Th. Frimmel. Wien, i885, in-8°.
(iallia purpurata, qua cuui suinmorum pontificum tum omnium Galliic cardinaiium res pra;clare gesta; continentur, ab anno 998 ad 1629, studio Pétri Frizon. Pa- risiis, i638, infol.
Fir»i, CoDcord. Dipil \W^ ^S^N, Olsar kschoii liatj-Qodescli . Concordanlia libroiiun V. T. , par '«'»'■• Julius Fûrsl. Lipsiae, 18/io, in-foi.
l'rimind.
KriiOD,Gall.parp.
(laili* christ. nova.
(jaotier, Le* Épo- |mV9 françaûes.
Geicer, Jâdiicbe /eitichr.
Geicer, Viertcl- jahraaCDr.
Geumin. Scbr.
Gescb. der Juden.
GeachichlederRo- • kade.
Geack. des Enie- Ituiigswesens.
Gott. gel. Ani.
GrBts , Gescb. der .liidea.
GrtMs , Monats- Nchrift.
(ïuérard , Cartul. •le N.-D. de Paris.
Goiart , Br. de<
Ciallia christiana (nova), studio Dion. Sammarthani et aliorum benedictinonun. Pa- risiis, 1715-1785, i3 vol. infol. — Tomos XIV, XV, XVI condidit B. Ilaurcau. i856-i865.
Les épopées françaises , études sur les origines et l'histoire de la littérature nationale . par Léon Gautier. Seconde édition, l'aris, t. I, 1878; t. I! (1" partie), 1893; t. m, 1880; t. rV, 1883, in-8'.
.iûdischc Zeitschrift fur Wisscnschaft und Leben. Ilerausgegelten von D' Abraham Geiger; 11 Jahrgânge. Breslau, 1863-1875, in-8*.
Vierteljahrsschrift fur Literaturgeschiclite. Weimar, in-8", 1888 et années suivantes.
Voir Zunz.
Voir Grœtz.
Das Schachspiel des xvi. Jahrhunderls, par A. van der Linde, n" 1. Leipzig, 1874. in-8'.
Geschiclite des Erziehungswesens und der Coltur der abendiândischen Juden wàhrend des Mittelalters und der neueren Zeit, von M. Gûdenunann, 4 parties. Vienne, in-8*.
Gôttingische gelehrte Anïeigen. Gôttingen, 1739, in-8*. (Se continue.)
Geschiclite der Juden von den àltcsten Zeiten bis auf die G^enwai-t aus den Quellen lieu bearbeitet von D' IL Graetz. Leipzig, 1857-1878, 1 1 vol. in-8*.
Voir Monaluschriff.
Cartulaire de l'église Notre-Dame de Paris, publié par Guérard. Paris, i85o, 4 vol. in-4*. (Collection de documents inédits.)
La branche des royaux lignages, chronique métrique de Guillaume Guiart, publiée pour la première fois par J.A. Buchon. Paris, 1838, 3 vol. in-8*.
H
iiaio, Reperi. Bepertorium bibliographicuni, in quo libri omnes ab arte typographica inventa usque
ad annum m d typis expressi ordine alphabetico enumerantiir, opéra LudoTici Uain. Stuttgwd et Paris, 1 836-1 838, 4 vol. ia-8*.
Hak-kanncI /DISD, Hak-Karmel, journal hebdomadaire, plus tard mensuel, rédigé par Joseph
Finm. Wilna, 1861-1879, in-4* et in-8*.
DES CITATIONS.
XIX
l^JCn, Ham-Maggid, journal hebdomadaire en liébreu, rédigé par E. Silbermanii. Lyck en Prusse, i856, in-fol. (Se continue.)
IJie Juden und die slawischen Spraclien, von Albert Harkavy. Wilna, 1867, in-8°.
Uemarks and collections of Thomas Hearne; vol. Mil. Oxford, i885-i88g. (Editcd by C. E. Doble for tjie Oxford historical Society. )
Die liebrâischen Uebersetzungen des Mittelalters. (Ouvrage de M. Steînschneider non encore publié. )
yi'înn, Hé-Hahuç , Wissenschaftliche Abhandlungen ùber jùdische Geschichte, Literatur und Alterthumskunde , dirigé par 0. M. Schopp. Lemberg, Drcslau et Francfort-sur-le-Mein , i85a et années suiv., 1.3 vol. in-S". (Se continue.)
Histoire des médecins juifs anciens et modernes, par M. Carmoly. Bruxelles, i84/i . in-8'.
Histoire littéraire de la France, par des religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur (doni Rivet, dom Clément, dom Clémencet, etc.), continuée par des membres de l'Institut: MM. Brial, (iinguené, Pastoret, Daunou, Amaury Duval, Petit-Radel, Kmeric David, Fauriel, Lajard, P. Paris, V. Le Clerc, Littré, Kenan, Ilauréau, (',. Paris, L. Delisle. Paris, 17331888. C'est l'ouvrage dont nous publions le tome XXXF.
'l'Iie llistory ofChess, from tho time of ils invention in India lill tlie period of ils establishment in Europe, by Duncan Forbes. Londres, 1860, in-8°.
n'JSn DDin, HothamTokhnit (Hebrâische Synonymik), von Abraham licdarschi aus Béziers. . . I lerausgegeben von G. J. Pollak. Amsterdam, i865, in-8".
Ilistoria diplomatica Friderici secundi, sive coastitutiones , privilégia, mandata, instrumenta quae supersunt istius imperatoris, etc. CoHegit, ad fidem chartanim ctcodicumrecensuit ,juxtaseriemannorumdisposuit et notis illustravit J.-L.-A. Huil- lard-Bréholles. Paris, i85ai86i, 6 vol. in-V.
Hain-maggiil.
ilarkavy,Ju<l. und Slaven.
Hearne, Kcmarks and collections.
Hebr. Uebers»-!/..
Iléllaloar.
Histoire des mr- (lecioa juifs.
Hist. litt. de la Kr..
History of (^hess. Hoth. Tokh.
Huillard - Bn-liol les. Hist. dipl. Fri- derici secundr.
I
Il Buonarroti , scritti sopra le arti e le leltere , raccolti per cura di Benvenuto (iaspa- loni. Roma, 1866, a vol. in-8*. Continué par Enrico Narducci.
israelitische Letterbode. Driemaandelijksch tidschrift onder redactie von
M. Roest, 15 Jaargange. Amsterdam, 1875-1888, in-fol. et in-8*.
Il Buonarroll.
I«. Letlerbod»-.
Voir Brûll.
Voir Catalogue JexB. coll.
Voir Monatsschriji.
Œuvres de Jean sire de Joinville, comprenant l'Histoire de saint Louis, le Credo et la lettre à Louis X , avec un texte rapproché du français moderne mis en regard du texte original, corrigé et complété à l'aide des anciens manuscrits et d'un manuscrit inédit par M. Natalis de Wailly. Paris, 1867, '"-S*-
Voir Annukn.
Recherches critiques sur l'âge et l'origine des traductions latines d'Aristote et sur les commentaires grecs on arabes employés parles docteurs scolastiques , par Amable .lourdain. Paris, 1819; a* édition, i8/i3, in-8*.
Jthrb. de Br.
Jewish (iollep'.
Joël.
JoiaYiUe,éd. N. clr WaUly, 1867.
Joat, AnualcD.
Jourdain ( Am. ) , Tradoct. d'Arist.
C .
XX
TABLE
Jourdain (Ch.), Ëicursions histor.
.Iniirn. Asiat.
Iiiuriial dv* Sav.
lulirluliriit.
Charles Jourdain. Excursions historiquivs et philosophiques n travers le moyen àf(C. l'uhliralion posthume. Paris, «888, in-8°.
Journal Asiatique, ou recueil de mémoires, d'extraits et de notices relatifs à l'histoire . n la pliilosophic, aux sciences, à la littérature et au.\ lan<i;ucs des |M'uplcs orien- taux. Puhlié par la Société asiaticpie. Paris, i8a3 et années suiv., in-8°.
Journal des Saxants. Paris, itiGâ-iyija, iii vol. in-4°. Depuis 1816 juscju'à nos jours, 1 vol. in-4° par an.
Juhclschrift zum neunzigsten (îcburtstag des Dr. L. Zunz. Derlin, i884. in-8°.
K
Kaltor wa ferait.
Kauf'mann.
Krll<:r(A<l.),nom- varl.
Kopirr, 0]ip. Krrrin llcmcd.
Krrvjn de I- , I.c J*sauticr de s. I.oui^.
Kircltlicim, Mo- 'lalssrlirifl. Knk)il>é JU.
niDI "iDîJ, Caflor U'u-phcrah , ouvrage de casuistique, auctore Parchi; edid. lidel- mann. Derlin, iSia, in-4°.
Voir GôU. yel. Anz.
Homvart. Dcitrâgc zur Kundc niittelalterhchcr Dichtung nus italiânisclicn Biblio- tlicken von .\d. Kellcr. Maiihcini, 18/1/1, in-8°.
Epistolie ad Joanneni Keppleruni scriptœ, insertis ad easdcm responsionibus kcp- plcrianis. Sans lieu, 1718, in-fol.
"Dn Dtr , Kerem Ilemetl, recueil hébreu, |iublié sous la direction de S. J. L. Gol- denberg, et, depuis les volumes VIU et I.\, sous celle de Senior Saclis. Vienne et Berlin, i835-i85C, <j vol. in-8".
Le psautier de saint Louis de la bibliothèque de l'Université de Leyde, par M. le baron Kcrvyn de Lettcnhove. In-S" de 1 1 pages. (Extrait des Bulletins de l'Aca- démie royale de Belgique, a' série, t. XX, n" 7).
\'oir Monulsschifl .
pns^ ^2:13, Kokhbc Jizliah. Eine Sammiung ebrâisclier Aufsâlzc .... hcrnus- gegeben von M. E. Stern. lleft i-3(i. VVien, 1847 ^ jSCg, in-S".
l.:i r.roîx du Maine,
l'.ili!. franr.
l..inil>ocius.
t.rbanon.
Lclien de< Kalon}- mns.
I.C nrauenr, Hi<(.
'iKyrcui.
I.rtlrrc . Ilisl. de la mVriJ. arabe.
Le r.lav. Calai. •\n mau. ac Lille.
Bibliothèques françoises de La Croix du Maine et de Du Verdier de Vauprivas. (Nou- velle édition donnée par Rigoley de Juvigny.) Paris, 1773-1773, 6 vol. in-4°.
Pétri Lambecii Commentariorum de augusta bibliotbeca caesarea Vindobonensi libri octo. Vindobona; , 1665-1679, 8 vol. in-fol.
p;:'?!!, H(il-Leh(inon, journal hébreu, hebdomadaire et plus tard bimensuel, rédigé par J. Brili. Paris et Mayence, i865 et seqq. , in-8* et in-4°.
Préface à la traduction allemande de la « Pierre de touche » de Calonynios , de M. Meisel. Budapest, 1878, in-8°.
Hbtoire civile et ecclésiastique du comté d'Évreux, où l'on voit tout ce qui s'est passe depuis la fondation de la monarchie , tant par rapport aux rois de France qu'aux anciens ducs de Normandie et aux rois d'Angleterre ( par Le Brasseur). Paris , 1733, in-4'.
Histoire de la médecine arabe, par le docteur Lucien Leclerc. Paris, 1876, 3 vol. in-8*.
Catalogue descriptif des manuscrits de la bibliothèque de Lille. Lille et Paris , 1 848 , in-8°.
DES CITATION.S.
XXI
8r)o, in 8°. (Kxtrait des Mélanges de la Société des biblio-
Avrancliin inonumenlal et histori(|uc , |)ar Edouard Le llériclier. Avranclics, i845- i84fi. 3 vol. in-8".
Histoire et antiquités de la ville et dmlié d'Orléans, avec les noms des rois, ducs, comtes, etc. Knsemblo le tome ccclésiasliciiie, contenant l'origine et ie nombre des églises, monastères, liisloires et \ies des évèques d'Orléans, par M. François Le Maire. Orléans, iti48, 3 tomes en i vol. infol.
Oriens clirtstianus, in qu.ituor patriarcliatus digestus, quo exliibentur ecclesiae, patriarcli.x- ceterique pr.Tsules tolins Orientis, studio et ojiera R. 1'. F. Micbaelis Le Quien. Paris, lyio, 3 vol. infol.
(«dialogue de la bibliotlièque des ducs de Bourbon en iSoy et en i5a3, par M. Le Roux de Linry. Paris philes français, année i85o.
"iC nnjX, Iijroth Yaschar, p]pistolii> J. R. Reggio, a parties. Vienne, i834, 6 vol. in-8°.
.Seclizig Epita|)liien von Grabsteitien des israelitiscben Friedliofes lu Worms
von L. Lewysolm. Francfort-sur-Mein , i855, in-8*.
Voir Znnz , Hilns.
Voir Der Orient.
II. Loriquet. Rap|)ort, présenté à M. le Ministre de l'instruction publique, sur l'iden- tification de fragments de manuscrits trouvés à Calais en 1 884 , suivi d'un tableau des déprédations commises, en i8iG, sur les manuscrits de la bibliotlièque d'Ar- rns. Arras, i886, in-8*.
Histoire et antiquitez du diocèse de Beauvais, à Monseigneur messire Cliarles de Monceaux , conseiller et auniosnicr du Rov, par P. Louvet. Beauvais , 1 635 , a vol. in-8*.
Pi-olegomeni ad una gramatica raggionata délia lingua ebraica, di S. D. Luzzato. Padova, «836. in-8*.
I.cHOriclwr, A>r,iii- cliiii.
Le Maire. .Anli-
3uitds de la ville "Orléans.
I.e Quien , Oricus christiaiius.
I.e Roux de Liac}, Bibl. des ducs de liourbon.
I.cllrcs, Heggio.
I.ewysolin , Epi- lapl).
Liler. dcr Synag.
Ijteratur des Orientes.
I.oriquet, Rapp. sur des fragm. nv mss.
Louvet , IlisL II antitj. de Beauv.
Luzzato, frolego- mcni.
Annals
M
Ouvrages posthumes de D. Jean Mabiilon et de D. Thierri Ruinart, publiés par D. Vincent Tbuillier. Paris, 1724. 3 vol. in-4°.
nnals of tlie Bodleian Library, Oxford, A. D. iSgS-A. D. 1867, witb a prellmi- nary notice of tlie earlier library founded in tlic fourteentli century, by tlie Rev. William Dunn Macray. London , Oxford and Cambridge, 1868, in-8*. Catalogi cod. man. Bibl. Bodleianae |)ars IX. Codicés a viro clarissimo Kenelm Dlgby . . .donatos confecit W. D. Macray. Oxonii, 1883, in 4*.
Magasin encyclopédique ou Journal des science», des lettres et des arts, 122 vol. Paris, 1795-1810, in-8*.
Magasin pittoresque , journal fondé en i833 par Edouard Cbarton. (Se continue.)
7K13D» nranO, Immanuel (R.), fil. Salomonis. Liber Mecliabberotli , sive compo- sitiones poetic*. Brescia, ligi, in 4*.
Classicorum auctorum e Vaticanis codicibus editorum tom. I-X, éd. Angelo Maio. Romae, 1828-1 838, in-8*.
Description , notices et extraits des manuscrits de la bibliothèque publique de Rennes , par M. Maillet. Rennes, 1837, in-8*.
Mabiilon , Œuvres
|>OStll.
Macray, Annals et tlie {SodI. librarY.
Macray, Catalog.
Magasin encyclo- pédique.
Magas. pittor.
Mahberot Imma- nuel.
Mai , Script, vel.
Maillet, Catal. des maunscr. de Rennes.
XXII
TABLK
Mann*.
MiirtiD(H.).Man. <{r l'Anfntl.
Maskir.
\lrf(hnl Jerahini.
MéUngci. M.I. Sli.
Mi'lo lliirnaïm.
Mi'*in. de la Soc. lie» anl. de l'Ouest ,
Mém. fie la Soc. îles anl. de \oitn.
Méiii. de la Soc. des ant. de Picardie.
Mém. lui i U Sor- lionnc, Arch. i863.
Menace (G.), Rem, >ur la vie de Malth. Ménage.
Meyer (Paul), La Cliaiison <le la croi- saile contre le» Albi- jçeoi».
Micbcl.l.iberPsal morum.
Micbriel , llitt. de Kraace.
Monaltschr.
Monum. Gcrm. Iii>t. .Script.
Manna ( traduction allemande de poésies hébraïques), von M. Steinschneider. Ber- lin, 1847 ■ in-8°.
Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de l'Arsenal, par Henry .Martin. Paris. 1885-189-) , ti vol. in-8''. (Catalogue général des manuscrits des bihiiotlièques pu- bliques de France.)
^^3tDn, Hum-Mazkir. Hehrâische Bibliographie.... redigirt von M. Sfeinschnoidci-. »ol. IXXI, 1858-1 88a, in-8°.
D'n"' 130, MrgheH jemhim , recueil iiéhreu, publié sous la direction do .losepli Kolien Zc<lck. I.cmhcrg. i85.") et années suivantes , 4 parties, in-8'
Voir Munh.
')^Vn rOK*?!:, Kxtrails des manuscrits hébreux sur la versification hébraïque, publié par Ad, Neubnuer. Dreslau, i865, in-8*.
D'JDn nSo iED, Si'fher melo hofnatm. Biograpiiie des .1. S. de! Medigo, etr., von .Abralinin (ioiger. ikM'liii. i84o, iii-8".
Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest, Poitiers, i836 et aiinét-s sui- vantes. (I.c volume de l'année i838 est le cinquième de la collection.)
Mémoires de la .Société des anti({uaircs de Norrnandie. Caen cl Paris, i8'i5 ef années suivantes, 1" série in-S", 1' et 3' séries in-i".
Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, Amiens, i838 et années sui- vantes, iii-8*. (Le volume cité e.st le tome III, publié m i8/io.)
Mémoires lus à la Sorbonne dans les séances exir.iordinaires du Comité impérial des travaux iiistoriques et des sociétés .savantes, tenues les 8, () et 10 avril i863. Archéologie. Paris, 186/1, in-8°,
\'ita Malthaei Meiiagii, cinonici et theologi Andegavensis . 1674 et iBgrt, in-S*.
La chan.son de la croisade contre les Albigeob, commencée par (îuillaume de Tu- dèle et continuée par un |)oète anonyme, éditée et traduite pour la .Société de l'histoire de France par P, Meyer. Paris, i87,"i-i879, a vol. in-8*.
Lihri psalmorum ver.sio nnti(|ua galiica e cod. ms. in hibl. liodleiana asservalo. una cum versione mctrica aliisquc monumentis pervetustis. Nunc primum descripsil et edidil Franciscus Michel. Oxonii, 1860, in-8*.
Histoire de France par J. Michelet. Paris, i833-i86o, \\ vol. in-8°.
Monatsschrift fûrGeschichte und W'issenschaft des Judenthums, sous la direction de Z. FranLel et, depuis 1868, sous celle de M. Graetz. Dresde et Breslau. iSSa- 1887. in-8*.
Monumenta Germaniir historica. .Scriptores. Ilannover, 1836, iu-foL (Se con- tinue. )
Miink , Mi'Ungn. Mélanges de philosophie juive et arabe , par S. Munk. Paris , 1 85g , in-8°.
\
\ab. Qetl. Q^DIIp Vdi , Nahal Qedumim. Dissertations et extraits de manuscrits en hébreu ,
par Léopold Dukes. Ilannover, i853, in-8°.
Notices et eiir. d« Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque du roi et autres bibliothèques , '••• par l'Académie des inscriptions. Paris, 1787-1892, in-4*.
DES CITATIONS.
xxiii
0
IjCs Oiim , ou registres des arrêts i-eiidus par la cour du roi sous les règnes de saint Oli Louis , de Philippe le Hardi , de Pliilippe le Bel , etc. , publiés par A. Beugnot. R""'- Paris, i83()-i8'i8, 3 tomes en 4 vol. '\n-.\°.
CiDOn ^S^^< , Hibliograpliic der gesamnitrn liebraïsclien Literatur mit Kinschluss dcr I landsclirilten (bis 1 8fi8) nacli dcn Tif cin alphabeliscli gpordnct , von J. A. Ben- jacob. VVilna, i88o. in-8*.
lOnj nSIN, Otsiir Nehmad, recueil hébreu, sous la direction de J. Blumenfeld. Vienne, 1 856- 1857, 4 vol. in-8°.
0"n nnSIX, Ozrot Hayyim, Katalog der Micliael'schen Bibliotliek, lierausgegeben von den Micliaelscnen Erben. Nebst einem, vielfacbe Berichtigungen und Excerpte enthaltenden , Hegisler luni Verzeicbniss der i{audscbri(\en von M. Stein- Schneider und einem Vor^»ortc von L. Zunz. lianiburg, i848, in-8*.
(^asimiri Oudini Commentarius de scriptoribus Ek;clesia> antiquis , cum multis disser- tationibus. Francofurti et Lipsla;, 173^, 3 vol. infol.
'"ci. Beu-
Otsar basclariiu.
OtMr Neliaiid.
Oticrolli llov\iui.
Ondin , Codioi. >lr Script.
k
Histoire poétique de Chariemagnc, par Gaston Paris. Paris, i865, in-S".
Merlin, roman en prose du xiii' siècle, publié d'après le manuscrit appartenant à M. Alfred H. Hutb, par Gaston Paris et Jacob Ulrich. Paris, 1886, a vol. in-8*. (Sociëtë des anciens textes français.)
Les manuscrits français de la Bibliothèque du roi , leur histoire , etc. , par M. Paulin Paris. Paris, 1 836 1 848, vol. I Vil, in 8*.
Jahrbuch der deutschen Dante -Gesellschafl. Leipzig, 1866 et années suivantes, 4 vol. in-8*.
Catalogue d'une partie des livres composant la bibliothèque des ducs de Bourgogne au XV* siècle. Seconde édition , revue et augmentée du catalogue de la biblio- thèque des dominicains de Dijon, rédigé en 1 307, avec détails historiques, philo- logiques et bibliographiques, par G. Peignot. Dijon, i84i. in-8°.
lieitrige zur Geschichte der hebrâischen und aramàischen Studicn , von J. Peries. Mûnchen , i884-
Uibliographie der middelnederlandsrite Taal - en Letlerkunde , door Louis Petit. I.«iden, 1888, in-8*.
Voir Catalog. Turia.
Analecta novissima. Spicilegii Solesmensis altéra continuatio. Tomus H. Tusculana. Ëdidit Joannes Baptista cardinalis Pitra. Parisiis, 1888, grand in-8*.
O^IBID rt37S, Pletath Soferim. Beitrâge zur jûdiscben Schriftauslegnng im Mittel- alter von D' A. Berliner. Breslau, 1872, in-8*.
Liber Guillelmi Majoris, édité pr M. Célestin Port dans le tome II des Mélanges publiés parle Comité des travaux historiques. Paris, 1877, in-4*.
Begesta pontificum Romanorum , inde ab a. post Cltristum natum 1 1 g8 ad a. 1 So4 , edidit Augustus Potthast. Berolini, 1874, 1875. 3 vol. in-4°.
Paris (G.J, Hist. f)oét. de Charlem.
Pari. (G.) .1 11 ricb (J.), Merlin.
Pari» (P.), b:s Manuscrits franc.
Paur(Th.),Jahrl). d. d. Dantc-Gi».
Ptiffnot , Bibl. drs ducs de BourgOfçnc.
Peries, lieitrtigc.
Petit, Biblidff. der middelnederlaodachi! Taal- en Letterkundc.
Peyron.
Pitra , TuiCuL
Pi. Sol".
Port (C). Livre de Guill. Le Maire.
Puttbast, Heg.
XXIV
TABLE
Prompluarium. IVwlo-l.il.
Joli. Ilonrici llottingcri Prompluarium sive Bililiotliocn oricntalis. Ilcidclbeiga'.
i658.
m-T
Zur |)scu(loo|)i{,'iapliisrlicn Litoraliir inslu'sonclcri' dcr gclicimcri \\ isspnscliartni di-s Millelallor».. . , von M. Sloinsclmcidor. (N° 3 dcr Wissoiiscliartliclien Ulâttcr aus der Veitc'l 11. E|>lirnim'sclien Lehranstalt.) Berlin, 1863, in-4".
IU}Daldi, Aiiual.
l\a)nau<l(G.),ni- Miofrr. ries cliansoii-
lîcclilsgulaclilru. lïiT. (Ici liut.
lirp. (iloniciil. \'.
RpjJ. d"Hoiior. IV.
lîOR. Nie. IV.
Ilcinaud , Eilr. re- iatifs aai croisades.
lipnan , Averr.
I\cnan. Ilisl. des ->rtfy. do rhristiau.
]\np. I.attcs.
Revue de» Études |uirp«.
Hev. des Soc. s»v. lïevtie hisl.
Coisaris Baronii Annales crrlcsiastiri a C. n. ad ann. 1198, cum Oderici Baynaldi conlinualione, .AnI. l'af,'i crilica, etc. Rdidit (i. Dominicus Mansi. Luca-, lySS- 1757, .'Î8 vol. in loi.
Bibliographie des cliansoniiiers fiançais des xiii' et xiv' siècles. . . par Gaston Bay naud. Paris, 188/1, 1 vol. petit in-8\
Voir Hesp. Luîtes.
Srripforcs rerum Gallicarnni et Francicaruin. Bccucil des historiens des Gaules et de la F'raïue, par (loin Bouquet et d'autres bénédictins; continué par l'Académie des inscriptions. Paris, 1738-1870, ■-!3 vol. infol.
Begestum Clcnientis papa- V, e\ ^'aticanis arclictypis sanctissimi domini nostri Leonis XI 11, pontilicis niaximi, jussu et niuuificentia nunc primuni editunK cura et studio nionachoruni ord. S. Beuodicti. .\nui 1-1.\.. Borna* e tvj)ographia Vati- cana, 1885-1888, in-fol. — Appendicuni toinus I, i8()3, iii-fol.
Les Begisires d'Ilonorius IV. Becueil des bulles de ce pape, publiées ou analysées d après le niaii. des Archives du Vatican, par M. Maurice Prou. Paris, iSSfi- 1888, in-4°. (Bibliothèque des Ecoles d'Athènes et de Borne.)
Bepistres de Nicolas IV. Recueil des bulles de ce pape publiées ou analysées d'après les manuscrits originaux des Archives du Vatican, par Ernest I^ianglois. Fasci- cules I-VII. Paris, 1886-1893, \n-/i°. (Bibliothèque des Ecoles d'Atliènes et de Borne, série in-/i°. )
Extraits des historiens arabes relatifs aux Croisades, recueillis et traduits par M. A. Beinaud(tome IV de la Bibliothèque des Croisades , par J. Michaud). Paris, 1839, in-8''.
Avcrroès et l'averroïsme , essai historique , par Elrnest Benan. Deuxième édition , Paris, 1860, in-S"; troisième édition, 1866, in-8''.
Histoire des origines du christianisme, par Elrnest Renan. Paris, 1863-1879, 7 vol. in-8° et 1 vol. de tables.
maicni DiSnC, Bechtsgutachten des B. Isaak ben Immanuel de Latas... Iieraus- gegeben... nebst einem Commentar und Anmerkungen von M. II. Friedlânder. Wien, i86o.in-8°.
Bévue des Etudes juives ; publication trimestrielle de la Société des études juives. Paris, 1881, grand in-8''. (Se continue.)
Bévue des sociétés savantes des départements, publiée par le Comité des travaux historiques et des sociétés savantes. Paris, 1859-1883, in-S".
Revue historique, paraissant tous les deux mois. Paris, 1876 et années suivantes, in-8°.
DES CITATIONS.
XXV
lîevnc orientale; recueil périocll(|ne d'Iiistoirc, do «jéoffrapliie of de litlëralure, inihlic- par E. Carnioly. Bruxellos, i8/|i • i8/|/i , 3 \ol. iii-H".
Avnnois Commcnlarius in Aristolclis De arte rlielorica , liehrairo versus a Todroso Todrosi Arelatciisi ; nunc priniuni e\ cod. I)il)l. senal. Lipsiensis cuni prolej^d- menis edid. J. Goldenllial. I.ipsiae, i8/|3, iii-8". .
Voir La Croix du Maine.
Ilistoria ordinis serapliiri, auctore Petro Hodulpliio. Venetiis, i58(), in-fol.
(lalalog der Ilebraica und Judnica ans der L. Rosenllialsrlicn Bil)liolliek. Anislcr dam, 1875, a vol. in-8".
Kugcne Rolland. Kaunc populaire de la France. Paris, 1877-1883, G vol. in-8''.
liurnania, recueil trimestriel consacré à l'étude des langues et des littératures ro luanes, publié par Paul Mcyer et Gaston Paris. Paris, 187a et années suivantes, in-8*.
(ilossaire de la langue romane, par J.-B. de Roiiuefort. Paris, 1808, a vol. in-S". — Supplément au Glossaire de la langue romane, par J.-B. de Roquefort. Paris, i8ao, in-S".
lU-vuc orifiil;iif.
lUiol.
liigoley (le Juvi-
llcxlulpliil, )lis(. 5Cr orH .
Hn-.sl , Calai.
Ilollaiitl (K. Faune popitl. Uomaiiia.
Iloqurforl . Glus saîre de la I. rom.
S
Les Juifs du Languedoc, antérieurement au xii* siècle, par (iustave Saige. l'aris, 1881, in-8*.
Monumenta liistorica ad provinciasParmensem et Placentinam pertinentia. Clironica fratris Salimbene, Parmensis, ordinis Minorum, ex codice bibliotiieca- Vatican»- nunc primum édita. Parme, 1867, grand in-4°.
Sammelband kleiner Beitrâge und llandschriflen (par la Société de D'CTIJ 'S''rC), Jahrg. I-IV. Berlin. 1 885 -1888. in 8".
Supplementum et castigatio ad Scriptores trium ordinum S. Francisci a Waddingo aliisve descriptos. Opus posthumum fr. Hyacinthi Sbaralete. Romae, 1806, in-fol.
n73pn r\bV/V IDD, Sépker schalschéleth haqqabbala , ouvrage biographique, jtar Gedalyah ibn-Yahya. Venise, 1587, in-4*.
rniiT Dair ICD, Liber Schebet Jehuda, auctore R. Salomone Aben Verga; chro- nique, publiée par M. Wiener. Fasc. I, texte." Hanovre, i855, in^'. Traduction allemande , a fasc. Hanovre , 1 856 , in-8°.
D''D3n'7 iyi D''7n3ri oc? ^HED , Siphré Schem hag -Gedolim va ad la hakhamim : dictionnaire bibliographique, par Hayyim Josepli David Azulaï; éd. Ben-Jacob. Wilna, i85a, deux parties, in-8*.
Besclireibendes Verzeichniss der Amplonianischen Handschriften-Sammlung zu Er- fnrt , bearbeitet und herausgegeben mit einem Vorworte ûber Amplonius und die Geschichte seiner Sammlung, von D' WilheLn Schum. Berlin, 1887, in-and in-8*. "
Exempla codicum Amplonianorum Erfiirtensium sapculor. u-xv. Herausgegeben von Wilhelm Schum. Mit 55 Abbildungen auf a4 Blâttern. Berlin, 188a , in-fol.
in nos nCD , Sepher Tsemah David, par David Gans. Prague , 1 Sga , in-8*.
Serapaeum. Zeitschrift fur Bibhothekwissenschaft , Handschriftenkunde und altère Literatur. Publié par Robert Naumann. Leipzig, i84o à 1870, 3i vol. in-8°.
TOME XXXI. d
Saigc, Juils (lu Languedoc,
Salimbene , Clirun.
Sammelband,
Sbaraica, Su|>|i|.
Schalscliélct liat}- (|abbala.
Schébct Jchudah.
Schem haggedolim.
Schum , lïischr. Vcrzeichn.derAmpl. llandKbr.
Schum, Ez. cod. Ampl.
Semah David, Senpaum.
OirKIlUUC ■ATIORAII.
XXVl
TABLE
sir. ^CKb.
Simon (llichard), lliil. crit. du V.T.
Springor (Aiil. ), Die Paaltcr-Illust.
SIciiiKbncidcr, Mfarabi.
Stciiiichiieidrr, (..lUl. Bodl.
Stcinschiiciilcr, CaUl. Lugil. Bal.
SUinKliiicidcr, Kiicycl.
Slein^clincidcr, ]\n\>r. I ebers.
WW* ^ntV , Si/thé yeichtnim, dictionnaire bibliographique par Scliabbatliai lian. Zolkiev, 1806, a vol. in-4°.
Histoire critique du vieux Testament , par Richard Simon , a* éd. Paris , 1 ()8r> . in 4*.
Die Psalter-IUustrationen im frûhen Mitteialter, ein Bcitrag lur Geschichto dci- Miniaturmalerei , von Anton Springer. Leipiig, 1880, grand in-8°. — Extrait du tome VIII des Âbhandlungen der philologisch-historischen Classe der k.-sûi h- sischen Gesellschaft der Wissenschaften.
.\1-Farabi (Alpharabius). Leben und Schriften, etc. (Méni. de l'Ac. de Saint-Péters- bourg, série VII, vol. i3). Saint-Pétersbourg, 1869, in-4*.
Catalogus librorum hebrirorum in Bibliotheca Bodieiana , etc. , par M. Stein- schneider. Berlin, iSSa. 1860, in-4*.
Catalugus codicum hebricorum bibliotheca? Academiœ Lugduno-Batnva; , auclorc M. Steinschneider. Leide, i858, in-8*.
Voii- Encyclopœdie.
Voir Hehr. Uebersetz.
"l'ai, de DIaiiclic ili' Navarre.
laani Ze(|énim. Notices et extraits de manuscrits hébreux, publiés par Elieier AscliLenazi. Francl'oii sur-le-Mein, i854, in-8°.
lab. cod. Vindob. TabuLi; codicum manuscriptorum prxter griecos et orientales in bibliotheca palatina Vindobonensi asservatorum. Edidit Academia cssarca Vindohonensis. Vindobona' . 186/1-1893, 8 vol. in 8°.
Testament de Blanche de Navarre, reine de France, publié d'après les documents des archives des Basses-Pyrénées par Léopold Dehsle. Paris, i885. In-8". (Exlr. du tome XII des Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France.)
rhcoduri Pœnii. Theodori, Cantuariensis episcopi, Pœnitentiale , cura Jacobi Petit. Parisiis, 1677, in-4'.'
Thomas de Can- Thoma; Cantipratani , sacra? theol. doctoris, Bonum universale de apibus; opern limpré, Dé Apibu.. Q Colveiierii. Duaci. 1637, in-8'.
u
l 'i-bcrseli.
Voir Hebr. Uehenett.
Vaissèle, Ilisl. j><''ii, de Ljng.
Van der Linde.
Van Hasscll(.4.), Cléooadte.
VanPract.inTenl. delabibl.da Louvre.
Histoire générale de Languedoc, par dom Claude de Vie et dom Vaisséte. Paris, 1730-1745, 5 vol. in-fol.
Geschichte und Litteratur des Schachspieies, von Antonius Van der Linde. Berlin, 1874. a vol. in-8'.
Li roumans de Cléomadès , par Adenès lî Rois , publié pour la première foi» . . . par André van Ilasselt. Bruxelles, i865, a vol. in-8'.
Inventaire ou catalogue des livres de l'ancienne bibliothèque du Louvre fait en l'année 1373 par Gilles Mallet (publié par Van Praet). Paris, i836, in-8'.
DES CITATIONS.
xxvn
D>"iE1C 'pnpT, Diqduqé Soferim. Varise lectiones in Mishnam et in Talniud Babylo- nicum. . . auctore Rapliaelo Rabbinowicz. Monacliii, 1867-1886, in-8°.
Histoire de la ville d'Orléans, a* édition de l'indicateur Orléanais, par C. F. Ver- !>:naud. Orléans, i83o, a tomes en 1 vol. inia.
^\^y^ , Controverse de Jehicl de Paris avec Donin (en hébreu) , édition de G. S. Grûn- baum. Thorn, 1873, in-S".
Cronica di Giovanni Villani, a miglior iezione ridotta coli'aiuto de' testi a peima. Firenze, i8a3, 8 vol. in-8°.
Arcliiv fur pathologisclic Anatomie und Physiologie und fur klinisclie Mediciii , pu- blié par hud. Virchow. Berlin, 1847. g''8nd in-8°. (Se continue.)
\ aric Lectiones.
Vcrgnaud-iloma- gnési , Hisl. d'Or- léans.
Vicuab.
VUlani.
VircUow. Arcli.
w
Catalogue of Romances in thc Department of manuscripts in tlie British Muséum , by II. L. D. VVard, t. I. London, i883, in 8".
VVenrich (Jo. Georg.). De auctorum grapcorum versionil)us et commentariis syriacis, arabicis, nrmenicis persirisque conimentatio. Lipsix, i84a, in-8°.
Voir Deb. Attiqim.
F.tcsimiles of the miniatures and ornanients of anglo-saxou and irish manuscripts, executed by J. O. Westwood. Londun, 1868, grand in-fol.
Jo. Cliristophori Wolfii Bibliotheca hebrxa. Ilambnrgi et Lipsix, 1716, 4 vol. in-4'.
A sélection of latin stories from mss. of ihe tliirteenth and fourteentli centuries ; éd. by Thomas Wright. London, i84a. ln-8".
W'urd , Calai, ol romances in tlie Bri- tish Muséum.
Wcnrich, Doaucl. gnec. vers.
\\'erbluD(r.
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]1"nc;\ Yetchurun. Zeitschrift fur die Wissenschaft des Judenthoms, gesammelt Ycscb. Kobak. und herausgegeben von Joseph Kobak. Lemberg, Breslau, Fùrth, Bamberg. Jahrgànge 1850-1878, in-8*.
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Zeitschrift der deutschen morgedândischen Geselischan. Leipzig, i845, in-8°. (Se ZeiisobrifldcrM.G. continue.)
Zeitschrift fur Matliematik und Physik, édité par Schlômihl et Witzschel. Leipzig, i856, in-8". (Se continue.)
Zeitschrift fur romanische Philologie, herausgegeben von D' Gustav Grôber. Halle, 1877 et ann. suiv. , in-8*.
Wissenschaftliche Zeitschrift fur jû^sche Théologie . . . herausgegeben von Abra- ham Geiger. Frankfurt am Mein, Grùnberg und Leipig, 1 838-1 844, 6 voL in-8*.
Zeitachr. fur Matb.
Zeitscbrifi fur rom . Philologie.
ZeitacfariA , Geiger.
xxviii TABLE DES CITATIONS.
/c'itM:hril'i von /eitscliriit fur (lie rcligiôscii intercsseii des Judentliums . . . Iicrausgo^ol.oii von '""^'•1 ]V Z. Frnnkcl. li Jalirf,'aii},'c. Uerliii, i8/»/|-i8.4C, in-8'. Voir Monid.iHhrlft.
/.i-iltrhrift , /.uni. /citsclirilt lûr die VV isseiisciialt des Judeiitliiiiiis. I lornusf^o^oben . . . von Ziinz. 1 Hand. Berlin, i8a-5, iii-8\
/.unx.AHd. Additniiieiita ad Dclilz.scliii catalo^'Uin Lipsiciiseni. 1838, in/i".
/iiiiz , (Irsanim. (ie.tamiiipltc Sclirillen von D' Zunz . iierausf,'ef;el)eii voni Curalorium der /un/.stil'tuti^'. '^^' 3 naiidc. Berlin . i87r)-i87(i, in 8°.
/uM/,Ul.H»r»jn. Lilcratur^'rsciiirlile dor sjnaf^ofjalen Poésie, xon L. Zun/.. lierlin, iSfiT), in-8".
/uni!, Riius. Die synaf;of;ale Poésie des Milfelalters, nhtiieil II , von !.. Zunz, Berlin, i8.')(), in-S"
/.uni, Zur Gcscb. Zur (iesrliirlite und Lileratur. \on I.. Zunz. Berlin, i8/|.">. i vol. in-S". iiimI Lit.
TABLE
DES ARTICLES COiMENUS DANS CE TRENTE ET UNIÈME VOLUME.
QUATORZIÈME SIÈCLE.
Maître Yon, grammairien i-a i
Anonyme, nuleur du Grammaticale notum ■Ài-ib
Anonyme, auteur du Formulaire de Tréguier Tfj-Sf)
Anonyme, auteur du Liber de informalione principam 3r)-47
Anonymes, auteurs de recueils d'exemples ^y-fif)
Clément, auteur de la vie de Thomas Ilélie 6^)--]3
Guillaume Le Maire, évôcjue d'Angers 7-^"9^
Nicolas d'IIacquevillc, Mineur (j5-ioo
Guillaume Bernard, Prêcheur loo- lo/i
Guillaume Guiart i o/i- 1 /t3
Yves, moine de Saint-Denys i43-i5i
Girard d'Amiens i ."i i lob
Arnaud Novelli , cardinal ao5-3 1 3
Livres d'images a i3-a8r)
La Fontaine de toutes sciences de Sidracli a8.5-3i8
Jehan Maiiiart, auteur du Comte d'Anjou 3i8-35o
Les ÉcBivAiNS juifs français du quatorzième siècle 35 1
De quelques ouvrages de date incertaine, composés vers i3oo .353
Livre de vie 354
Choix de perles 355
Livres liturgiques 357
Nethanel de Chinon 358
Salomon Simhah 358
Jedaïah Penini 350-/103
Estori Parhi 4o3-4o9
Anonyme , auteur du Livre de papier 4og-4 1 a
Moïse de Beaucaire 4 1 a-4 1 7
Calonymos ben-Calonymos 4i7-46o
Calonymos ben-David, l'ancien 461
3
\xx TABLE
Alii-on Colien /tGi-i-jo
I )avi(l d'Eslella 471 ■à']']
.losppli Cas|)i 477-547
'\l)ba-Mari , lil» d'Klifjdor 548-553
Samuel de Marseille 553-567
Jérolinm , fils de Mescliuilam 5G7-57<)
Todros Todrosi 570-573
Les savants de la famille Natiian 573-585
Vidal de Bouriaii 585-586
liévi hen-Gcrson (Léon de Bagnols) 586-644
La famille Caslari 644-65o
Saloinon de Lunel 65o
Violas 65 1
Moïse de Koquemaurc 65 1-653
Juda Colien 653-655
Casuiste anonyme 655
Jacob Lévi 655
Abraliam Bcndig 657
Jacob de Bagnols 657-660
David de Roquemartine 66o-665
Joseph (iart 665
Moïse de Narbonnc (Vidal Bellshom) 666-681
Isaac Louans 68 1
Isaac Lattes 683-692
Immanuel de Tarascon (Boniils) 693-699
Isaac , fils de Todros 699-700
Jacob Bonel 701
Samuel Sclilestal 703-705
Samuel Dascola 705-706
Menahem ben-Zcrali 707-710
Jacob Çarfati 71 0-7 1 3
l'ereç Trévot 71 3-7 1 G
Nathan d'Avignon , 716
Abraham et Salomon Abigdor 717-733
Abraham ibn-Tibhon 733
Benjamin de Carcassonnc 733-735
Todros de Cavaillon 735-736
Jacob Moiin 736-737
Kcrivains et traducteurs de date incertaine.
Raphaël, fils de David Cohen de Lunel 738
Les Kimchi 739
Ascher, fds de David de Narbonne (?) 739
Ruben , fds d'Isaac 730
Abraham de Carpeatras 780
DES ARTICLES. xw.
Nathan de Monlpellier -f3o
Abraham , fils de Schem-Tob yS i
Pinéhas de Narbonne t.'J i
Yequoufhiel, fils de Salomon •j'i-;
Salamias, fils de David de l.unci • ySo
Commentaire anonyme de (îazznli y^i.'î
Appendice t/|(,
Menahem, (ils d'Abraham, de Perpignan •7/1(1
Profet Douran (Isaac, fils de Moïse Lévi) •j4i
Frat Maimon (Salomon, fils de Monalieni) 7 53
Jacob, fils de Ilayyini (Comprat Vidal Férussol) 7.'}.')
Nethanel, fils de Néhémie Caspi (lionscnior Maçil'de Largeiitière) "jhh
Salomon , fils de Juda (Salomon Vivas de I^unel ) 7.")8
Azarie, fil» de Joseph ibn-Ahha-Mari yfjy
Meïr (Bendig) d'Arles yfji
llézékias (Bonenfantj, de Milhau -jth
Salomon, fil» de David de Rodez ■J^)'^
Calendrier ^(ili
Léon Joseph de Carcassonne 7-70
Matliithyah , fils de Moise Yiçhari 77iS
Moïse, fils d'Abraham de Nîmes 77(1
Moïse Kérussol Botarel 780
Asclier, fils de Moïse Valabrègue 781
Gerson , fils d'F^échiel 781
Gabriel Cohen de Lune! 78.')
Joseph Colon 78.'')
Additions et corrections 7(10
HISTOIRE
LITTÉRAIRE
DE LA FRANCE.
SlITE Dl (H ATORZIEME SIECLE.
MAITRE Y0\,
GRAMMAIRIEN. SOLSMOMTEin DES ÉCOLES DE SOISSOS
Nous avons déjà tait remarquer plusieurs fois la plact^ f|ue le Doctrinal d'Alexandre de \illedieu occupa dans l'en- seignement de la grammaire pendant plus de trois siècles, et nous avons analyse quelques-uns îles innombrables com- mentaires auxquels ce célèbre ouvrage a donne naissance. Celui dont nous allons parler n'aurait peut-être pas mérite un examen détaille., s'il ne s'était pas présente a\ec un nom d auteur et avec une date qui lui doinient droit de figurer dans nos annales du commencement du xiv' siècle. L'exis- tence nous en a etè révélée par la récente publication de fexcellent catalogue des manuscrits d'Erfurt. dû à f érudition du docteur Wilhelm Schum.
Le petit volume qui porte le n'' i4 dans la série in-octa\o des manuscrits d'Erfurt contient, en caractères extrême- ment fins, serrés et surcharges d'abréviations, du commen- cement du XIV' siècle, un commentaire sur le Doctrinal, divisé en deux traités d'inégale longueur. Le premier cor- respond aiLx neuf premiers chapitres de l'ouvrage; le second porte uniquement sur le chapitre xi, relatif à faccentuation
TOME WXI. 1
. . 2 MAÎTRE YON. GRAMMAIRIEN,
mv SIECLE. '
et à la ponctuation. L'ensemble flu commentaire embrasse donc tout le Doctrinal à l'exception des chapitres x et xn , consacrés l'un à la prosodie, l'autre aux figures.
Le second traité se termine par une souscription ainsi Fol. 178. conçue : ExpUcit Accent us super Doctrinale a magiitro lone,
summonitore Suessionenci (sic), compositus , anno Domini m° ccC primo, f cria sexla post diem dominicam qua cantatur « Miseri^ M cordia Domini «.La souscription qui se lit à la fin du premier K.ii iG3. nous indique seulement le nom de l'auteur : Expliciunt re-
portumina sub magistro lone , Suessionensi summonitore , rcportala et correcta.
Nous avons donc dans le manuscrit d'Erfurt des leçons faites, en i3oi, par un grammairien nommé maître Yon, qui se qualifiait de sous-moniteur de Soissons, c'est-à-dire, si nous ne nous trompons, maître adjoint ou répétiteur des écoles de Soissons.
L'explication que nous proposons du mot summonitor est justifiée par une glose du manuscrit d'Erfurt, où l'on voit que, pour aider les enfants à surmonter les premières diffi- cultés de la grammaire, on les confiait à un maître spécial ou sous-moijiteur, chargé de leur donner des éclaircisse- ments en français :
••'o'- 6 v". Si paeri primo, etc. Hic respondet actor cuidam tacita; objectioni.
Aliquis enim posset dicere : « Magister, quomodo potuerunt intelHgere « opus vestrum, cum etiam dicatur difficile canutis et barbatis:' » Ad hoc respondenduin quod , si pueri non possint primo opus suuni inteliigere , ipsi debent habere magistrum specialem, scilicet suinmonitorem, qui eis possit lingua materna demonstrare, vel in communi ydiomate. Per hoc invitât auditores ad audiendum librum suum. Unde littera plana Si pueri (glosa ut supra) ne(]ueant attendere , id est attente intendere, primo, id est prima vice , opus illud , supple « tum ille qui est »fangens vice doctoris attendet, scilicet summonitor, et ipse legens pueris layca lingua, in communi ydiomate, quia, si sint in Anglia, lingua anglica, si in Graecia, lingua gneca.
Comme équivalent du mot sous-moniteur, une autre glose, imprimée dans l'édition du Doctrinal qui parut à Nuremberg en 1487 (n" -j^S de Hain), emploie le terme
tlV SIECtK.
SOUS-MONITEUR DES ÉCOLES DE SOISSONS. 3
répétiteur : Ille (jui est vice fungens doctoris, id est repetitor veî magister lecturas.
La fflose du Doctrinal commençant par les mots Domine „. '^*, '°^,^
" ., . .,. I ^ J/-1 I 1 Arsenal, fol,
labia mea uferies donne aussi d mteressants détails sur les coi. a. docteurs et sur les auxiliaires [yicedoctor sive archiscolaris) qui les secondaient pour la tenue des écoles :
Si pueri non possint intelligere, vicedoctor sive archiscolaris
est in scolis, qui reserabit eis in iingua magis nota, scilicel materna. Et aliud reniedium dalur a Boecio : dicit quod niiigister débet liabere \ice- doctorem, id est aliquem fungenteni vice doctoris et oflicio inagistri ; tanien non débet ei oninino credere. OfTicium doctoris est non mentiri, sed in omnibus verum dicere. Unde versus :
Est non mentiri sapienlis <|ui rc|>ci'iri Vull casligator bonus et virluti» amator.
Nota quod multi usurpant et abutuntur oflicio doctoris. Unde versus :
Garcio quisque , duas cum »[c]it conjungerc partes , Sic stat , sic lo<|uitur quasi cunctas nuverit artes.
(le
5,
Le sens du mot « sous-moniteur » est d'ailleurs très nette- ment fixé par les statuts des petites écoles de grammaire de Paris au xiv* siècle. Un article de ces statuts indique les con- ditions dans lesquelles les sous-moniteurs pouvaient changer d'établissement : Nnllus [magiiter] lenebit siibmonitorem gui cum alio magistrorum fuerit , nisi cum tribus scolis inlermediis.
Ainsi maître Yon était un maître adjoint, qui tenait la place d'un docteur, doctoris vicefungens , comme dit Alexandre de Villedieu. Il remplissait dans l'enseignement les mêmes fonctions que ce Jean de Vignai dont il a été question dans le précédent volume et qui, suivant les textes contempo- rains, était vice-docteur à Dijon.
Lors même que la souscription finale du manuscrit d'Erfurt n'aurait pas contenu un nom de lieu, nous aurions deviné que maître Yon devait enseigner à Soissons.
A propos de la règle qui prescrit de mettre les noms de lieu au génitif quand ces noms appartiennent aux deux premières déclinaisons et que la phrase n'implique pas une
Féiibien , Hist. de Paris, t. 111,
p. Ht-
Hist. iitt. de lu France, t. XXX, p. 380.
\l«' »iÉCU.
h MAÎTRE VON. GRAMMAIRIEN.
idpp de niouvenient ou. de deplaceineiil, le professeur lait remarquer quil s'agit uniquenieut des noms propres et (ju on aurait tort de dire Sum ecclesio'. La règle s'applique exclusivement, dit-il. aux noms de lieux, villages, châteaux, cites ou localités moins importantes: les noms régionaux en sont exclus : Ponitur civitatis, ad differcntiam nominuni rc- gionnin, qnui maie ihceretur <i Sum Pvcardiœ ". Il faut aussi, ajoute-t-il. que le nom de ville ne soit pas un nom com- Ffi. 116 \. posé et qu il nait pas la forme du pluriel : Item oportet auod illud nomm sit formœ simpUcin, quoniam malc dicerelur - 5um Montis Pcssidani •. Item oportet (juod sit numeri siuguhiris, tjnoniam, .<i taie nomcu csset plurale, lune esset ablaliii casus, diccndo ■ Sum Athei is >; et il cite comme exemple dune locu- tion vicieuse 5"w Suessionis. parce que le nom de la ville de Soissons appartient a la troisième déclinaison.
Le nom de Soissons apparaît encore deux fois comme exemple, au folio 30 du manuscrit :
It patef. dio^ndo Sum Roina? >. illa congrua; sed dicendo
Sum Su'SsioiiiN . illa est iiicongrua.
. . . Pote>t esse alia causa magis excuiabitis. scilicct ista. quia quaedaui sunt noiniiia civitatum indeclinabilia ut Remis. Senoniset hujusmodi. et ne talia nomina quie >ecuntur. scilicet Suessionis. \ ernonis et consimiiia, vid' rentur e^^se indeclinabilia >i ponerentur in genitivo ; ideo. causa dubi- tatioiii.- removend.Y. antiqui moti fuerunt ea ponere in abiativo.
Maître ^on. fidèle aux recommandations d'Alexandre de Villedieu. ne dédaignait pas de recourir à l'emploi de la langue vulgaire. Il se sert très souvent de l'article français //. le, pour rendre plus claires les explications dont un mot était lobjet. Nous citerons seulement deux exemples :
FpI. 103 V*. Aliqui . quando solebant ire ad bellum. faciebant altare coram deis.
ut haberent triumphum. ut sic dicendo ■ Ara triumphi », // ara régit te
Iriumplii ex \i efTeclus causae fmalis. Fol. ijôï. Ecce illud dico • magisfnuii docere». ecce quod // docere régit U ^°^- ■■ maîistrum « Docere. inquam. discipulos l>ono5 mores, «ecce quod
/( docere régit ibi duos accusativos. ita quod régit le discipulos ex vi
transitionis . et k mores ex vi vehementissims transitionis.
■ (".>5t iAnf doute une faute de copie pour Axiiqai.
SOLSMOMTEIR DRS KCOLES DE SOISSONS. 5 ,„.,„,,,.
Quelquefois, mais rarement, des mots sont accompagnés il'une traduction française :
S.ili\. gallice sans, a saWo. salis, quia cito crescil. tpol. a8.)
Philix est herba, ^nW'ice fout htcrc. ^ Ihid. )
Baltheus , et est illa CMni^'ia larga, qiia lïoinines ascenduul
balistas. «jallice baudercs, ot dicitur a il)olin". niitlere, quia mediante ilio mittuntur teta. Fol. ^i v\ col. 2.)
Et quod significatio in eis includatur verl)i subslantivi, patet etiam pnr gallicuin, dicendo « Ainor >. je sui aine:. ( Fol. 1 4a.)
Lne sorte de dicton français est cité dans la glose relative au\ mots employés purement comme njots, abstraction faite de lobjet qu'ils représentent :
Item aliud est exeinplum :
Pratuin pnscit ovis. si capui austuieris,
id est si aufers hoc quod est 0, renianebit ' \is », secunduiu quod coni- muniter dicitur • \ is pascit pratiun •. gallice la foire pait le prêt. Fol. I 59 \'.\
Le commentaire de maître \on nous est parvenu sous la forme de leçons, dont chacune se termine, à peu près sans exception, par la formule : Et in hoc finiatur sententia leclionis. Il suit vers par vers et. pour ainsi dire, mot à mot, le texte du Doctrinal. Il ne s'en ouvre pas moins par une as.sez jx)mpeu.se introduction, dont les premiers mots sont : Ante- quam ulterius procedam, quœso Deijilius linguœ meœ redum di- ncjat, ut melius in diclis procedam ac pueris edam pure puerilia qaeedam\ Dans cette introduction, l'auteur fait l'éloge des hommes qui se désintéressent de la vie mondaine pour se livrer à létude; puis il indique, d'après les écrivains de l'antiquité latine, le caractère et les avantages de la science, et, après avoir signalé les divers genres de .sciences méca- niques ou libérales, il s'étend avec complaisance sur les mé- rites de la grammaire :
Gramatica est fons et origo omnium aliarum scientianim, hostiaria, Kol. 4 >'.
' Un traité de grammaire de Jean de Vovez Bandini , Bibl. Laur., t. IV, Beauvais conunence par le vers : Ad p.'6'^Çf, elHitt.litt.delaFrance.l.XW, prwteiu edam pueris paenUu qutedam. p. 3oo.
\IV* SIKCLB.
6
MAÎTRE YON, GRAMMAIRIEN,
nutrix antiquissima, linguae barbutientis ' purgatrix pnidentissima. Hxc enim est magistra logicae, ministra rethoricœ, interpres theologiae, medi- diciniK refugiuin, necnon totius quadruvii fundamentum.
li définît chacune des parties de la grammaire, telles qu'on les concevait au xiii* siècle, l'orthographe, l'étymo- logie, la syntaxe et la prosodie :
Orthographia est ilia qux docet litteras in sillabis, sillabas in dictio- nihus, dictiones in orationihus apto et debito modo ordinare. Sccunda pars gramaticac, scilicet ethytnologia , est iila quae docet dividere et vim dictionum incipere'', et qya? partes considérât per se. Tertia pars est dyasinthetica', qux» loquitur de congrua partium unione, quod apparet per ejus expositionem, quia dicitur a dya quod est de, et sin quod est cum, et thesis positio, quasi scientia de compositione sive de construc- lionc. Quarta vero pars esfprosodia, quae consistit in débita partium pronuncialione. Recollige ergo : Orthogriaphia dat lac, Ethymologia mel dulcius, Dyasinthetica autem vinum, quod valentius est lacté et melle; Prosodia autem tolam sitim plaçât et satiat. Unde versus :
Est primaeva parens , tibi quattuor ubera gestans :
Lac primo pueris dat [scilicet orthographia) ; mamma secunda fovet (vel
(sapit) {idest ethymologia fondit). Teriia forte nicrum reddit, quœ sinthesij extat. Quarta sitim satiat tibi quœ prosodia fiat.
A la fin de cette longue préface sont quelques détails relatifs à la composition du E)octrinal, au titre de l'ouvrage, à la patrie et au succès de l'auteur, à la bienveillance que lui témoigna l'évêque de Dol :
Causa vero ëflîciens habetur in titulo qui talis est : « Incipit
« Doctrinale magistri Alexandri de Villa Dei in Extria*. «Doctrinale dicitur a doctrina , unde quidam :
Est a doctrina sic Doctrinale vocatum ,
Nam sua doctrina facit unumquemque beatum ,
' Pour halhutientis.
' Peut-être pour tnspicere.
' Au folio io5 verso, colonne a, ce mot est écrit en toutes lettres dyasintas- ticu, forme qui a été adoptée par M. Tliurot {Notices et extraits des manu- scrits, t. XXII, part, n, p. aia).
* La même altération du mot Neus- tria se rencontre dans la souscription
d'un autre manuscrit de la bibliothèque d'Erfiirt (n" 45 de la série in-4') : Ex- plicit Doctrinale magistri Alexandri de Villa Dei in Eustria. Deo gratias. Actum anno Domini m" cc(f llii°, Jerit ttrtia post Assamptionem beatœ Mariée virgims , a Naudino de Onche, clerico. Il sera question un peu plus loin de ce second manuscrit.
SOUS-MONITEUR DES ÉCOLES DE SOISSONS. 7 ,„ ^j^,^
id est miserum , veraciter loquendo. Similiter actor ipse dicit :
Que de gnunatica sunt visa niiclii inagis apta , In Doctrinali pro magna parte locavi.
Causa vero finalis duplex est, scilicet communis et privata. Privata duplex est, scilicet propinqua et remota : propinqua, quia, completo libro, actor favorem Doiensis episcopi acquisivit et gratiam speciîilem; remota , quia , similiter completo libro , fama actoris per universi mundi climata devolavit.
Maître Yon a fait beaucoup d'emprunts à ses devanciers, et il ne cherche pas à les dissimuler. Ce n'est cependant pas un vulgaire compilateur. 11 aime à comparer et à dis- cuter les opinions contradictoires, précédemment émises, sur les points qu'il cherche à élucider. Comme exemple de sa manière d'exposer et d'argumenter, on lira avec intérêt le commentaire qu'il a juxtaposé aux quatre vers :
Quamvis hœc doctrina satis non sit generalis, Proderit ipsa tamen plus nugis Maximiani. Post Alphabetum minus ha:c doctrina legetur ; Inde legent majus mea qui documenta sequuntur.
On en pourra tirer quelques notions sur plusieurs des livres qui servaient à l'enseignement de la grammaire au commencement du xiv* siècle :
Qaamvis hœc non sit. Hic tangit actor pauca de opère suo esse legenda , p»!. 7 \\ col. ^■ probando subtiliter quod liber suus débet legi , et hoc probat per locum a minori sic : Si illud quod minus videtur inesse inest, et illud quod magis. Si minus vero, inquam liber Maximiani, causa doctrina? legatur, qui vilior est quam liber ilîe qui utilis est cum legitur, ergo multo fortius liber ille débet legi cum sit proficuus. Item respondendum cuidam tacitae quaestioni. Aliquis enim posset quaerere : • Magister, eritne liber vester generalis ad totam gramaticam, id est proponitis vos in libro vestro tractare de tota gramatica ? » Respondet quod non , et dicit quod , licet generaliter non extendat se ad totam gramaticam, tamen est libro melior Maximiani, qui factus est de vili materia et inhonesta. Continue: Qaamvis hec doctrina non [sit] satis gcnemlis, id est ad totam grama- ticam non se extendit, tamen, etc. Sequitor : Post Alphabetam. Hic os- tendit actor quo ordine liber suus debeat 1^. Verum supra litteram istam divers» simt opiniones. Quidam enim dixerunt quod post minorem
tiv' sièci.t.
8 MAÎTRE YON. GRAMMAIRIEN.
Doiialiiin libruin illuni debemus iiicipere, et dicunt quod per iiiiiui> Alphabetiim debemus iiilelliiiere ininorem Donatiiiii. qui incipil >ic : «Parles oratioiiis quot suut!'". el per niajus Alpiiabetum. niinoreni Priscianuni. Sed MMe absurduni ist dicere quod post minoreni Dunatuin debemus iucipere libruni isluuj. quia uou posseuuis capere euni vel iulellijt;ere . cuui niaj»ni el barbati in cum legendo orubescere diuos- cantur ; quare opiuio nulla est. Iloni aiii dicunt quod per minus Alpba- betum débet iulelligi minor Prisciiinus qui incipit : « Quuniam iu ante exposilis libris". el per majus Alpbabelum major Priscianus; sed id similiter nicbil. quia taies qui sic dicunt volunt quod minor Priscianus primo legalur, et statim post liber iste. et postea major Pri>ciamis; sed re\era isie ordo eM insu(ricieii> ; (|uod patel per Pris- ciauum, qui dicit et vidt quod major Priscianus legatur ante minorem. et boc in principio minoris. ubi continuai se cbcens : > Quoniam in ante expositis », et est sententia talis : <> Quoniam in majori voiumine tracta>imus de parlil)Us oraliunis sigillatiui, mmc dicendum est de eariun conuexione. " Quare opinio taliler (bcenlium erronea est. Pra'teroa acior ille non i'uit tantiT auctorilatis (juod ipse poneret quomodo debe- reut legi libri alioruuj. Item patet quod per majus Alpbabetum non jKitest iulelligi major Priscianus. et boc per acioris litteram. ubi dicit . /,»/(' /(7C tolns. Dicit enim actor quod 1ère totus liber est extractus a majori illo Alpbabelo ; est secundum illos a majori Prisciano : sed in \e- rilale. pro parte niagna. liber isIe non est extractus a majori Prisciano. quia in isto libre simt tria capitula de quibus Priscianus mmquani de- terminavit . scilicel capitulum de brevibus et lougis. capitulum de accentu. et capitulum de vitiis el figuris: propter quod dicendum est aliter et inelius. scilicet quod per miims Alpbabetum débet intelligi quidam liber quem composuil actor ille. et per majus Alpbabelum aller liber quem simililer isIe acIor conq)Osuit. Et quod ista opinio sit bona patet simililer per actoris litteram . quap sic débet construi : Hœc doctnna, id est liber iste qui dicitur Doctrinale, legitur post minus \lpbabetum. id est post quemdam librum qui dicitur Minus Alpba- betum: indc, id est postea. ille qui sequetnr mea documenta, id est qui leget duos pr.edictos libres quos ego cempesui. Ic(fe( majus, id est libriuu illum qui dicitur M.ijus Alpbabetum. quoniam actor lecit duos libres secundum ordinem alpbabeti ordinales, et ille liber quem bal)emus ^supple : pra> manibusl exponendum est fere extractus ab illo majori Alpbabelo. et illa est bona opinio. a Jove comprebata. Et in bec ilniatur sententia lectionis.
Kii .«signalant les divergences d'opinion des grammairiens, maître Yon s'efforce de les expliquer. Ainsi, dans le com- mentaire des vers relatifs au participe, il essaie de con-
SOUS-MONITEUR DES ÉCOLES DE SOISSONS. 9
cilier Priscien, Evrard de Béthune et Alexandre de Vil- ledieu :
Actor primo ponit incidens per quod melius venit ad suuin propo- sitiim. Dicit ergo breviter quod participia in ans vel in ens desinentia siint prœsentis temporis , in tas vel in sas prseteriti , in rus vel in dus futuri. Sed si obicitur contra actorem quoniam Priscianus ponit septeni temninationes praeteritorum in practeritis, et eciam Ebrardus, sequens ipsum , capitulo de praeterito , actor vero non tôt ponit , quare , etc. , di- cendum est quod actor ille sub istis duabus terminationibus tus et sus comprehendit onines illas quas ponit Priscianus, quoniam tcrminationes in plus, in ctus, in stus comprehendit actor sub illa lerminatione tus; terminata vero in psus comprehendit sub illa lerminatione sus, et termi nata ctiam per xus per x, ut «lapsus, flexus», et hoc facit propler quandam œquivocam, quoniam x sequipollet duabus consonantibus sicut r et 5, cum sit duplex consonans, vel quantum ad sonum
Ayant à rendre compte de la locution VbicunKjue loconim, maître Yon discute une observation de Rémi d'Auxerre ' et expose une théorie nouvelle :
Sequitur littera Ut partitivam. Ista littera breviter dicit quod hoc ad- •'o'- verbium « ubicunque », dicendo « ubicunque locorum », régit genitivum '^" ' '' partitive. Sed contra hoc potest obici, quoniam partes indeclinabiles non regunt; sed «ubicunque» est pars indeclinabilis, quia est adver- bium ; ergo , etc. ; major est de intentione Remigii ; minor de se patet.
Ad hoc dicendum est quod, licet partes indeclinabiles non regant communiter, nichilominus tamen.secundum quod in eis inveniuntur modi significandi, talis constructionis principium existentes, regere possunt, nec est inconveniens quod regant, et isto modo Remigius in- telligebat.
Item quidam voluerunt quod , dicendo « ubicunque locorum » , « locus » subintellectus débet regere le locorum ; sed illud non est , quoniam ibi est peccatum in duobus : primo de hoc quoniam de hiis quœ intelliguntur nichil ad gramaticum , sed potius ad naturalem ; item peccatum est in alio, quia oportet quod in tali regimine dictio regens sit partitiva, sed « locus » non est dictio partitiva, quare, etc.
Propter quod dicendum est quod li ubicunque régit le locorum, sicut principium suum principiatum , quoniam de similibus simile est individuum. Sed ego video quod « quicunque » cum genitivo construitur,
' Rémi d'Auxerre e«t encore cité aux folios 3i, colonne a , et 5o verso.
TOME XXXI. 2
llirXIMttIC JIATIffliâLK.
XIV' SlàCLE,
IIV SIECLE.
10 MAÎTRE YON, GRAMMAIRIEN,
et ilium modum qui reperibilis est in • quicunque » possuinus reperire in «ubicunque», scilicet nioduni Lit alterius. Unde Remigius inleliexit quod partes indeclinabiles ita conimuniter non regebant siciit parles declinabiles, vel ipse intelligpbat quod ratione modi generalis non con- struuntur. Sed ratione novœ habitudinis possunt construi. Construe, o lector : tu pones « ubicunque locoruni », id est « ubicunque • regere le loconim, ut partitivuin, id est ut aiia pnrtitiva.
Ce n'est pas le seul endroit où maître Yon fasse intervenir les théories nouvelles [novœ liabitudines) dans son commen- taire. Nous en avons un autre exemple au folio i 1 3 , co- lonne 2 :
Sicut nos videmus quod super nioduni Ut alterius possunt addi novaî habitudines formales, contrahentes istos inodos, sicut super modum Ut alterius additur nova habitudo, scilicet ratio possessionis, et super modum Ut cujus niodus possidentis, qui simul proportionantur, et isti modi contrahentes modos générales sunt principium formale con- structionis possessoriae , per quod constructio possessoria difiert ab aliis in specie
Parfois maître Yon avoue simplement qu'il n'est satisfait par aucune des théories de ses devanciers et il renonce à proposer une explication. Sur le vers Est intellectum pro per- tinct additar istis , et sur les gloses auxquelles il avait donné lieu, îl confesse son ignorance: Ista verba valde siint obscura, nec intelligimus , et propter hoc dimisimus omnibus opinionibus (fol. 1 16). — Ailleurs (fol. 1 17) il déclare inextricables les distinctions imaginées pour rendre raison des traitements différents subis par les noms de lieu selon qu'ils appar- tiennent à une déclinaison ou à une autre, qu'ils sont au singulier ou au pluriel :
Quidam maxime antiqui et muiti modem! , eoruni vestigia
sequentes, dixerunt ista non esse adverbia, sed poni adverbialiter; sed vere parva diflerentia est inter teneri adverbialiter et esse adverbium; propter quod, relictis omnibus opinionibus, dico breviter quod ista Romœ , Laudani , Rothomagi , etc. , sunt nomina simpliciter ( Fol. 117.)
H serait inutile de dresser la liste des auteurs dont le té- moignage est invoqué dans les commentaires de maître
SOUS-MONITEUR DES ECOLES DE SOISSONS.
11
SIV' SlàCLE.
Yon. Mentionnons seulement en passant un emprunt fait à l'épitaphe d'Alain de Lille : Ipse Âlanus qui scivit totum scibile (fol. i43); une citation de Guillaume le Breton, qui aurait suffi pour montrer, comme nous l'avons d'ailleurs surabon- damment prouvé, que c'est un écrivain du xiii* siècle : Se- cundum Brylonem melias diciliir « pisa » qaam « pisum » (fol. 43 v"); et des renvois aux traités d'Albert le Grand, qui font voir que les ouvrages du célèbre docteur domini- cain avaient déjà pénétré, dès l'année i3oi, dans les écoles d'un degré inférieur : Albertiis, libro de Somno et vigiîia (fol. 1); Albertas, supra librnm Topicorum (fol 18 v% col. 2).
Nous accorderons plus d'attention à quelques passages de maître Yon qui jettent une lumière nouvelle sur plu- sieurs points d'histoire littéraire.
Nous avons reproduit un peu plus haut une phrase dans laquelle maître Yon recommande une opinion soutenue par un certain Jupiter : lUa est bona opinio a Jove comprobata. Ce Jupiter est sans doute un certain Jupiter Monoculus, auteur d'un Ars dictandi en vers, que nous ont conservé deux ma- nuscrits d'Erfurt (n" 378 de la série in-4°, et n° 1 2 de la série in-8°). Dans le premier manuscrit, qui est daté de l'année i349 et qui paraît d'origine allemande, l'opuscule commence et finit par ces mots : Oculi mei semper ad Do- minum Causa ejjiciens hujus Ubri fuit Jupiter Mono- culus Si dictare velis etjungere scema loquelis —
Non tant longetur quant brevietur. Hic ostendit regulam
filium et cetera. Explicit Summa Jovis de arte dictandi.
Dans un autre passage, au folio i55, nous avons ren- contré le nom d'un grammairien qui ne nous semble pas avoir encore été cité. Il se nommait Guillaume de Poitiers :
Quaeritur si ista sit congrua : « Huic placet esse probo » , vel ista : « Huic placet esse probum ». Et videtur quod ista sit congrua : « Huic placet esse probo», per contra loquentes, sicut per antiquos actores omnes, in quibus taies constructiones et consimiles repperiuntur, sicut in Ovidianis. Et boc etiam vult Guillelmus Pictavensis : dicit enim quod ista est congrua : « Huic placet esse probo », eo quod ibi ponitur »ub- stantivum verbum copulans similes casus
Hist. lia. de ia France, l. \XIX , p. 58C.
Scliuni , ISeschr. Verieich.dcrAnipl. Handschr., p. 635 el C79.
3.
XI* MECLE.
12 MAiTRE YON, GRAMMAIRIEN,
Ce Guillaume de Poitiers, qui n'a évidemment que le
nom de commun avec l'historien de Guillaume le Conqué-
Noiire» et ciir. rant, doit être l'auteur d'une glose sur le Doctrinal, que
pan. II! p. 103! notre regretté confrère M. Thurot avait trouvé désigné par
"*"' '■ les mots glosator Piclavicnsis.
De toutes les gloses dont le Doctrinal fut l'objet, la plus répandue fut celle dont la préface commence par le mot ibi(i.,p. .t:.ei33. Admiratiles et qui pour ce motif était appelée Glosa Admi- rantes. Elle est très fréquemment alléguée dans les leçons de maître Yon (fol. 17 v", 20 v", j/i, .^o col. :«, 5o col. j, 53, 56, 64 col. -2, io4 V col. ■>., 106 col. r?, 109 v" col. 2, i4i)- Dans une leçon, la ^\osg Admirantes est rap- j)rochée du commentaire d'un certain Robert sur le Minus volumen, c'est-à-dire sur les livres XVII et XVIII de Priscien :
^'ol. o< 1°. col. 3. Praeterea, quia actor loquitiir de coiiceptione personaruin, ideo vi- deridum est qiiid sit conceptio persoiianim. Est uiiteni conceptio perso- iiariim diversaruni personarnni ad eandeni actioneiîi vel passioiiem ine[taphysi]ca associatio. Istam autem descriptionem datRobertus, e\- positor supra Minus volumen , et cum iilo dicto satis est consona glosji Admirantes
L'ouvrage auquel il est fait allusion ici est le commentaire
cl cxir. de Robert Kilwardby, archevêque de Cantorbéry, qui e.st
4o. ' ainsi désigné dans une glose du manu.scrit latin 756.3 de la
Bibliothèque nationale : secundum Rohertum, expositorem
Prisciani Minons voluminis.
Une autre glose du Doctrinal que maître Yon cite assez fréquemment est celle qu'il appelle la Glose de Toulouse : Glosa Tholosana (fol. 64 col. 2, ii3 v°, 159, 161, 162,
162 v"), ou au pluriel : Glosœ Tliolosanœ aliud diciint
(fol. io4 v°, col. 2).
La Glose de Toulouse devait jouir d'une certaine réputa- tion. C'est à elle que se rapportent deux passages de la glose commençant par les mots Domine labia mea aperies, au folio i39 v°, colonne 2, ligne 19, du manuscrit io38 de l'Arsenal, et au folio 24o, colonne 1, ligne 5, du manuscrit
\ .lll^■^ Ml-, I.Wll ,t.ll !
~1
r
SOUS-MONITEUR DES ÉCOLES DE SOISSONS. 13
latin 14927 (le la Bibliothèque nationale'. Le texte en est peut-être conservé dans un des nombreux exemplaires du Doctrinal qui n'ont pas été soumis à un examen complet et définitif. S'il existe, on pourra le reconnaître à l'aide des renseignements fournis par quatre passages des leçons de maître Yon :
•Sequitùr Leetitiœ cathedram [$ab consuetudine ponain]. — Nota qiiocl ca- thedra aniiquitus diccbaliir in qua novi magistri introducebantur. Modo dicit liltora : « I^alo qiiod cathedra non dicatur cathedra lietilia;, sed Cl trislitia", seniperidem remanet regimen. » Nichilominusestintendendum quod glosa Tholosana vult regimen factum inter cathedram laetitiae qiiod dicatur vi consuetudinis, sed rêvera nichil est. Unde glosae henc arguunt; sed in hoc decipiuntur, quia, si ab illis significatis speciebus denatu- rantur, regimina jam tenent iniînita, quia quot essent significata spe- cialia, tôt essent regimina; quod est inconveniens, quoniam de infînitis non est scicntia; propler quod credo illud regimen reducibile ad regimen dictum vi demonstrationis essentia;. (Fol. 1 i3 v°.)
Glosa Tholosana vult quod ibi [Sabno triarn denarioram) sit regimen ex vi prelii; sed nichil est, ut dictum est. (Fol. i 1 3 v°, col. 2.)
Sequitùr Infinitivo, etc., ubi actor ponit differenciam [inter] infini- tivum et primum supinum, et inter primum gerundivum et ultinuim supiniun, et dicit qnod ista dificrunt in hoc quod primum gerundivum et infmitivus volimt construi cum verbo significante in quiète, et non cum verbo significante in motu; sed supinum primum et etiam ultimum volunt construi cum verbo significante motum, ut « vado lectum, venio lectum ». Gratia hujusmodi, glosa Tholosana facit istam qua»stionem qua; sequitùr, scilicet utrum ista sit congrua « vado lectum » , et videtur quod non, quoniam illa est incongrua « vado ecclesiam »; ergo fortiori ratione « vado lectum » (Fol. 1 58 v° et i 59.)
Haec sunt verba glosae Tholosana; , dicentis quod illa praepositio « in » construitur cum verbo significante motum in quiète, aut cum verbo si- gnificante motum in motu. Si construatur cum verbo significante in quiète, sic débet construi cum ablativo, ut « sum in domo, sto in studio »; unde « sto et sum » significant motum, sed hoc etiam in quiète, quoniam omne verbum significat motum. Si construatur cum verbo
* M. Thurot cite ces deux textes Bibliotlièque nationale, aussi bien que
comme offrant la leçon Glosa tkohmi- par le manuscrit d'Erfurt. Celui-ci, au
tana ou tkolomichana (Notices et extraits iblio il 3 v*, colonne 3 , ligne 3, nous
(fef nuiRaicntf, t. XXli, part.n, p. in3, offre le mot tholosana écrit en toutes
note i). La leçon tholosana me semble lettres. Le manuscrit de l'Arsenal et
autorisée par le manuscrit i o38 de l'Ar- celui de la Bibliothèque nationale vien-
scnal et par le manuscrit 14937 de la nent de l'abbaye de Saint- Victor. 4
mm' siki:i.k.
14 MAÎTRE YON. GRAMMAIRIEN.
XIV SIECLE.
significante motiim in motu, tune distinguo de motu, quia aut cpn- struitur cum verbo significante motum interiorern, aut exteriorem; si primo modo, sic débet construi cum ablativo; si secundo modo, sic débet construi cum accusativo , ut , si sis in donio et curras per ipsam , tune debes dicere « curro in domo » et non « in domum » ; si vero sis extra domum, sic debes dicere « curro in domum ». (Fol. 161.)
Le sous-moniteur des écoles de Soissons savait bien qu'il devait parfois fatiguer et ennuyer ses élèves. Aussi, pour tempérer l'aridité de ses leçons, il les semait de vers qui soulageaient singulièrement la mémoire des enfants et dont l'étrangeté excitait souvent l'hilarité de la classe. L'avantage de ces dictons mnénomiques est indiqué dans les vers sui- vants :
Fol. 6<,col. j. Metra juvant animos, comprendunt commoda paucis,
Pristina commémorant, quœ sunt tria grata legenti.
Voici quelques exemples des vers insérés çà et là dans les leçons de maître Yon. Nous les présentons dans l'ordre même du manuscrit, en reproduisant plusieurs des obser- vations dans lesquelles ils sont encadrés:
Fol. 6 v". Neamatis. Nota hic quod Hugucio vult quod neuma scribatur sine p,
et significat spiritum et cantum , in neutro génère :
Neuma nil portet cum p, sine p >it oportet.
Alii dicunt quod , quando significat Spiritum Sanctum , est tertise de- clinationis et neutri generis , et scribitur p ; et quando significat cantum , est feminini generis et etiam neutri et primae deciinationis. Unde versus :
Spiritus est cum p neutri generis , quoque ternœ. Cantus erit sine p, sed neutrum femineumque.
Et aliter :
Neuma canit sine p , cum p fit Spiritus almus.
Fol. i3v'. — Alec non habet numerum pluralem secundum quosdam. Unde
Johannes de Gallandia' :
Est sine scriptura dicens allecia plura.
' Jean de Gaiiande est cité plusieurs fois par maître Yon , qui lui attribue notam- ment les deux vers suivants : ^
Furfam f«i dixit temptr dt futfart visil, (Fol. 58 v*.)
Son Ml cBiN faïKlii qui dicit lancti», Miictù. (Foi. 7S, ool. >.)
SOUS-MONITEUR DES ÉCOLES DE SOISSONS.
15
XIV* SIÈCLE.
Et sic secundum iUos possumus dicere nostro famulo : « Vade et defer « michi sextarium alec. » Sed in veritate maie dicunt , quia tantum est dicere : « Vade et aporta michi unum alec. » Unde propter hoc quidam versum Johannis voiunt sic corrigere « Est sine scriptura » , non intelli- gendo quod alec careat numéro plurali, sed intelligendo quod alec non débet facere alecia , immo aleca , quia facit ablativum suum in e tantum , et taUa facientia in e efliciunt in a, ut corde, corda, alece, aleca, per regidam infra.
— Britonisqae Brito. Nota quod actor ponit ibi exceptionem non simpliciter, sed secundum quid , scilicet secundum modum ibrmandi , qui appeliatur corripiendo et producendo, quia Brito corripit o ingenitivo, et propter hoc excipitur, et dicitur quasi Bnitus, quia Britones sunt iatui , sicut bruta , unde :
Credunt Arturum Britones iterum redlturum.
— Ul ferrum magnes , sic ad se me trahit Agnes.
— Porticus est Romae, quo dum spaciando fero me, Res quxrendo novas, inveni de sapliiro vas, Quod tribus et semi solidis ego prodigus emi.
— Discite quid sit glos : iignum , vel femina , vel flo». Flos est glos, glotis ; glos, gloris, femina fratris; Gios , glossis , Iignum vêtus est de nocte serenum.
— Hoc acus est palea, sutoribas lise acus apta.
— Frons frondis folium , frontis frons est capitis pars.
— Lens lendis capiti , lens lentis convenit on.
— Non sunt securi qui dant sua colla securi.
— Plus habeo tussim sub peclore quam solitus sim. Quod non sanus su bene demonstrat tua lussis.
— Quilibet ypocrita facie tenus est lieremita ; Mente cum tacita iatet anguis habens aconita. Plures exterius ostendunt esse benigni ,
Qui sunt interius failaces atque maligni.
— Balnea comici non prosunt nec meretrici. Nec meretrix munda nec cornix alba sit unda.
— Et Ut tu intelligas , vide versum differentialem :
Tecta columba subit, sua mra columbus habebit,
ita quod columba sumatur pro quadam specie avis domesticae, et
Fol. i4 v°, col. a.
Fol. |
24 Y*. |
Fd. |
i5. |
Fol. |
j5v°, col. 2 |
Fol. |
a6. |
Fol. |
»7- |
Ibid |
|
Foï. |
29. |
Ibid |
Ibid.
Fol. 4 IV'.
Fol. 52 ï*.
16 MAÎTRE YON, GRAMMAIRIEN.
XIV SIECLK.
sumitur pro masculo et femella in iila specie, et columbus pro aiiii specie avis siivestris, et sumitur simiiiter pro utroque sexu •
Fol. J4 v". — Quatuor ex puris vitam ducunt elemcntis :
Camaleon, talpa, simul alcc et salamandni. Talpain nutrit humus, camaleon in acre vivil , Alec unda fovet, flammac pascunt salamandrain.
l''ol. 5H v". — Turtur perpetuo prlmum conservât amorem,
Amissoque pari iiescit liabere parem. Turtur' aquas pinis, turtur secat acra pennis. •
l'ol. Oo. — Dens maxillaris, magnus lapis esto nioluris.
Kol. Gi v'. — Synodus est congregatio presbiterorum , et dicitur a sin quod est
cum, et odos quod est cantus, quia insimul sunt cantantcs; vei secundum quosdam a sin quod est sine, et nodus, nodi, quia hursx eorum sine nodo redibant. Unde quidam :
De sancta synodo redeunt bursac sine nodo. Fol. Ci v". i-oI. 2. — Currens per prata non est Icpus esca parata.
l'ol. i5->\°. roi. 2. — Et nota quod iste versus «Flens Magdalena», etc., falsus est, et quidam volunt ipsum corrigere, dicendo : Plorans Magdalcna.
Sed sic dicentes mentiri dicito dentés,
quoniam Magdalena nequit poni in versu, cum secunda sit brevis et penultima sit ionga. Propter quod dicendum est quod Magdalum, li, est castrum in quo Magdalena fuit orta, et inde bene posset derivari Magdalea, et tune bene poneretur in métro, dicendo : Plorans Mag- dalea, etc.
Fol. iSgv'. — Aliud exemplum est :
Manducare potes fonnicam , si capul aufers.
Id est si aufers illud quod est for, tu poteris manducare iliud quod remanebit, scilicet micam.
Nous ne multiplierons pas les exemples de ces jeux de mots et de ces plaisanteries, qui étaient fort goûtés des écoliers, s'il faut en juger par le nombre des livres de classe dans lesquels on en trouve et surtout par les recueils spéciaux qui en ont été formés. Tel est celui qui remplit les deux derniers cahiers d'un manuscrit de la bibliothèque d'Erfurt (n" lo de la série in-8°), qui, tout incomplet qu'il paraît
' Nom d'un poisson.
\l\ SIECLB.
être, ainsi
SOUS-MONITEUR DES ECOLES DE SOISSONS. 17
renferme encore environ 900 vers. Il commence
Carmina qui fingit aut inetra poeta vocatur;
Dicatur vates si quidquam vaticinatur,
Sitque propheta tibi quisquis divina prophatur.
On y remarque, au folio 122, trois vers que nous ve- nons (le signaler dans les leçons de maître Yon :
Discile quid sit glos : lignum , vel feniina , vel flos : (ilos, glossis, lignum velus est de nocte serenum; Fios est glos, glotis; glos, gloris, fetnina fralris.
Ce recueil, copié au commencement du xiv* siècle, a été désigné par les mots Versus differenciaies^ Primads dans le Srhum.Bescin. catalogue qu'Amplonius Ratinck de Berka rédigea des livres Ampi. ii'ànHscili.^ de sa propre bibliothèque en 1 4 1 'J- On sait combien il était p- 7"" ordinaire au moyen âge de mettre au compte de Primat tous les vers plaisants qui se répétaient dans les écoles. Le recueil dont il s'agit ici en renferme plusieurs qui sont no- toirement de Serlon et de Jean de Beauvais.
Les leçons de maître Yon durent avoir un certain reten- tissement. Ce sont elles, en effet, qui, sous le titre de Glosa commuais ou de Glosa Anterjuam nlterias, sont citées à plusieurs reprises dans le commentaire sur le Doctrinal qui commence par les mots Domine labia mea aperies, et dont la bibliothèque de l'Arsenal possède un exemplaire daté de l'année iSyS, venu de l'abbaye de Saint-Victor, aujourd'hui n° io38. L'auteur de ce commentaire rapporte ou analyse, dans les termes suivants, trois textes empruntés à la Glosa communis (juœ incipit Antequam ullerius :
I. Secundo notandum est quod Petrum ipse sequatur. Quidam Ms. io38 de glosant Petrum Heliae, quod falsum est. Aiii dicunt quod Petrum Ble- 'Aisenal, (ol. 16. sensem, sicut Glosa communis quae incepit(sic) Antequam uUerias , quod
' La bibliothèque d'Erfiirt, sous le n* 1 de la série in-4* et sous le n* 4 de la série in-8*, contient un autre re- cueil de versas differentiales , attribué à • Godefridus de Athenis », intitulé : Omne
TOME XXXI.
punctam de versibus differentialibus et commençant par le vers : Christe, régis qui nos, in me senstu rege quinos. Voyez le Catalogue du docteur Sclium , p. 285 et 67a.
1K»KIKEBIC RiTIO!l«LB.
XIV* uàcLi.
18
MAÎTRE YON, GRAMMAIRIEN,
Ms. io38 de l'Ars., fol. \3g \°. col. 3.
non est verum, quia nichil fecit de istis, sed quandam. summulam. Sed dicendutn quod Petrus Riga vel Petrus in Aurora , unde infra Petrus de polimita. Unde Petrus Riga fecit quendam tractatum de praeteritis et supinis, et fecit Bibliani inetrificatam. Quod hoc sit verum apparet per actorem istum in Ecclesiaii :
Vivificans clerum Riga Pcf ras rore rigavit , Qui nos de petra mellis dulcedine pavit.
II. Alii legunt sic, sicut glosa Anteifuam ulterias et giosa Tholosana, quae sequuntur in idem : «O lector, la habebà frccfuentcr, id est saepe, «activa, id est verba quae significant accionem per modum accionis, id ■I est quae significant per modum transitionis in alterum , data accasativis >< per vint transitionis si vox concordet, id est si modus eorum velit terminari « per accu.salivum casum ; » et hoc dicit propter hoc quia verba transitive aliquando absolvuntur a suo transitu, ut patet in Ovidio, de Remedio amoris : « Et si quid faciam nunc quoque quseris, amo. »
III. Cum illa glosa Anlequam ulterius. Aical quod isti abiativi absol- vuntur a regimine expresso et non subintellecto.
L'ouvrage de maître Yon commençant par les mots Ante- (jnam ulterias renferme les trois textes auxquels il vient d'être fait allusion. Nous allons les reproduire pour donner le moyen de faire la vérification :
Ms. là in-8° 1. Hinc de prœteritis. Hic proponit se actor determinare [de] forma- col î""^' ° ^ tione praeteritorum et supinorum verborum, [et hoc] quinto capitulo quod incipit « Ut tibi per metrum », [Petrum] Blesensem imitando.
Uvid. Ue rem. amer. , vera S.
M.O. io38 <le i'Ars. , fol. 1^9, col. 2.
Jbid., fol. 12 V
Ibid.
col. 2.
fol. I 3t.
II. In prima parte actor ponit regulam quae diversimode a diversis assignatur; nichilominus, omnibus opinionibus dimissis, ego dico quod actoris intellectus talis est : V'erba significantia actionem per modum actionis, sub quacunque voce, sive taie verbum fuerit activum, sive neutrum , deponens vel commune , regunt accusativum , si respectus vel natura illorum verborum petat terminari per aliquid; et hoc fit saepe, quoniam accidit multociens quod verbum transitivum non habet post se accusativum, ut patet per Ovidium, in Remedio amoris : « Et si quid « faciam nunc quoque quaeris, amo. »
III. Sant abiativi, etc. Continua ut supra. Construe, o lector : Abia- tivi solati rectore potenti; supple : in illa oratione in qua est designatio communiae, illi inquam abiativi, sant, id est esse debent, plarrs, vel explicite , vel implicite : explicite , ut dicendo « magistro legente » , et hoc duppliciter, aut quia importantur eorum intellectus sub unica voce,
SOUS-MONITEUR DES ECOLES DE SOISSONS.
19
XIV* SlàCLE.
aut sub diversis, ita quod unus ablativus non exprimatur, sed subin- telligatur ; si primo modo sit , est exempium u diclo de nomine » ; si secundo modo sit , est exempium « modio vini ad denarium » , ibi enim intelligitur « taxato».
Quel qu'ait été le succès d'un commentaire sur le Doc- trinal qualifié de Glosa communis dans un ouvrage copié en 1875, les exemplaires en sont fort rares. Le manuscrit d'Erfurt, jadis possédé par Amplonius, qui a fourni la ma- tière de la présente notice, est le seul dans lequel nous ayons trouvé le nom de maître Yon. Mais il nous semble très pro- bable qu'une notable partie de ce commentaire a été insérée dans les gloses anonymes sur le Doctrinal que nous ont conservées les quatre manuscrits suivants :
1° Manuscrit de Saint- Vast d'Arras, aujourd'hui n" 942 de la bibliothèque d'Arras. Ce volume, copié au commen- cement du xiv' siècle, renferme le texte du Doctrinal ac- compagné d'une glose qui, en beaucoup d'endroits, est identique avec celle du manuscrit d'Erfurt. En tête se lit l'introduction dont nous avons parlé ci-dessus et qui com- mence par les mots Antequam ullerias. L'exemplaire est incomplet, depuis qu'une main barbare en a coupé çà et là 36 feuillets pour approvisionner- les marchands de par- chemin;
2° Manuscrit d'Amplonius, aujourd'hui n°45 de la série in-4° des manuscrits d'Erfurt. Ce volume a été copié en i3o4 par un clerc nommé Naudin d'Ouche. D'après la des- cription qu'en a faite le docteur W. Schum, et surtout d'après la reproduction héliographique de la dernière page que le même savant a insérée dans les Exempla codicum Am- plonianorum , nous sommes porté à croire que le contenu de ce second manuscrit d'Erfurt est semblable à celui du ma- nuscrit de Saint-Vast d'Arras. Il débute également par l'in- troduction Anteijuam uUerius. C'est, paraît-il, le volume qu'Amplonius Ratinck de Berka, dans le catalogue de ses livres rédigé en 1 4 1 2 , désigne sous le titre suivant : Item Doc- trinale, cum commenta Herzonis, a principio us<jue injinem, et est valde bona ^/osa. L'auteur du curieux catalogue de l'année
3.
Loriquet , Rapp. sur des fragm. de mss. , p. 3g.
Sctium , Bescfar. Verzeichniss der • Ampl. llandschr. ,
p. 32 1.
Schum, Ex. cod. Ampl. , n' 3 1 .
Schum , Beschr. Ven. der Ampt. Handschr., p, ySS- 867.
iiv sirac.
Hist. litl. de U rance, t. XXX, p. aSo.
20 MAiTRE YON, GRAMMAIRIEN.
i4i2, dont le docteur W. Schum nous a donné une édi- tion, met sous le nom de ce môme «Herzo» beaucoup d'autres commentaires sur des ouvrages de grammaire, de rhétorique et de physique :
Gramatica 7. Item optimœ notulae Herzonis super Graecismo, longe meliores textu. (Peut-être aujourd'hui le manuscrit in-8° i 1 d'Erfurt.)
— I 5 Optimae regulae parcium oracionis Herzonis de ethi-
mologia earum. (Ms. in-/i° 5a d'Erfurt.)
— I 9. Item commentum optimum super Minori volumine Prisciani de dyasinthetica , cancellarii Parisiensis, coUectum originaliter ex dictis Pétri lleliae, commentatoris Prisciani, et Herzonis. (Ms. in -4° 73 d'Erfurt.)
— 2 4 . Item commentum optimum super Minori volumine Prisciani , Herzonis, cum multis egregiis notabilibus et quaestionibus. (Ms. in-S" 73 d'Erfurt.)
Pœtria. Item optimus tractatus Herzonis de arte metrificandi , quem require infra in volumine ^ Relhoricae.
Rethorica k- Item excerpta Herzonis de summa Victorini ex utraque rethorica Marci Tulii Cyceronis. (Ms. in-lx" 76 d'Erfurt.)
Phitosophia nataralis 16 Scripta consimilia super omnibus
libris AristotelisDegeneracione animalium, et putantur esse Herzonis vel Thadei potius. (Ms. in-fol. 339 d'Erfurt.)
Toutes ces attributions nous semblent bien hasardées, et l'autorité d'Amplonius ne nous empêchera pas de supposer que le second manuscrit d'Erfurt renferme au moins une partie des leçons du sous-moniteur de Soissons;
3° Manuscrit de l'abbaye de Saint-Victor de Paris, jadis coté JJJ 11, aujourd'hui n" io38 de la bibliothèque de l'Arsenal. Copié en iSyô, il s'ouvre par une longue intro- duction dont les premiers mots sont : Domine labia meaape- ries,el dont l'auteur est appelé magister Johannes [de] Vignaco dans un ms. de la bibliothèque de Lamballe; nous en avons parlé dans le volume précédent;
4° Manuscrit de Saint-Germain-des-Prés, jadis n" 1181,
ANONYME, AUTEUR DU GRAMMATICALE NOVUM. 21
aujourd'hui n" i3o3i du fonds latin à la Bibliothèque na- tionale. Ce volume, copié au xiv" siècle, est incomplet des premiers cahiers. M. Thurot a constaté qu'il contient, au moins à partir du folio 7 1 v", la même glose que le pré- cédent manuscrit, venu de l'abbaye de Saint- Victor.
Nous nous sommes assuré que le manuscrit de Saint- Vast, celui de Saint-Victor et celui de Saint-Germain, comme aussi selon toute apparence le second manuscrit d'Amplo- nius, renferment la copie d'un seul et même commentaire sur les trois dernières parties du Doctrinal, consacrées à la pro- sodie, à l'accent et aux ligures. Or les gloses relatives à l'ac- cent que nous offrent ces manuscrits sont absolument celles qui, dans le premier manuscrit d'Amplonius, forment le traité intitulé : AcceiUus super Doctrinale, a magistro lone , siimmnnilore Saesswnensi , compositus anno Domini m' cc(f primo. Il est donc assez probable que les commentaires sur la prosodie et sur les figures, entre lesquels le commentaire sur l'accent est placé dans trois et peut-être dans quatre manuscrits, sont aussi l'œuvre du maître adjoint des écoles de Soissons dont le nom sort aujourd'hui d'un long oubli.
L. D.
\IV' SIÈCLE.
ANONYME,
AUTEUR DU GRAMMATICALE NOYVM.
Nous pouvons placer parmi les écrivains français du règne de Philippe le Bel l'auteur d'un traité de grammaire en vers, intitulé Grammaticale , qui a échappé aux recherches de notre savant confrère M. Thurot. La bibliothèque de Troyes en a acquis, dans ces dernières années, un exem- plaire qui forme un petit volume in-4°, de 91 feuillets, copié à la fin du xiv* siècle, et qui a appartenu à Jean Blanche, sous-chantre de la cathédrale de Troyes, mort en i438. Nous n'avons point découvert le nom de l'au-
.\it' ilkCLt.
22 ANONYME,
leur; mais l'époque à laquelle il composait son ouvrage est facile à déterminer.
L'indication précise nous en est donnée dans les premiers vers de l'ouvrage :
Nitor agi taie pro parvis Grammaticale : Omne quod oslendo legitur fiilcimen habendo. Libri principia compleclitur orthographia; Postea prosodiatn dabo , post ethymologiam , Hinc diasintheticam, post de viciis ibi dicani; Inde figuranim datur hic ars grammaticarum. Quae sunt diffusa concoHigit haec mca musa, Ut levius parvi possint a corde tencri.
In te spes, Christe, mea figitur, ut liber iste Per te completus sit , vena paupere cretus.
O Nicolae, tibi volo, canceilarie, scribi Hoc opus, ecclesiœ decus et fons philosophiae. Te florent studia, viget in te theologia. Diceris AUXILIUM cognomine , quod manifestas : Cunctis consilium quaerentibus utile prœstas; Non est cognomen, sed veri nominis omen. Natus es ex illa qua; Nonancuria villa Dicitur. Ilanc per te partes novere remotae. Te justi vere pater et mater genuere, Summe magistrorum, studii dux normaque moruni.
Ainsi, l'ouvrage dont il s'agit a été publié sous les au- spices du chancelier Nicolas (0 Nicolae,- canceilarie)^ sur- nommé l'Aide [Diceris Auxilium cognomine) et originaire de la localité de Nonancourt {Natas es ex illa cjaœ Nonancuria villa dicitur). La mention du chancelier Nicolas se retrouve non moins expressément à la fin du traité :
Canceilarie, te, Nicolae, probo, quia metae
Sunt libro per te verae praesente reperfae.
Tu milii defïensor super omnibus, es mihi censor
Tu vere dictis, mihi consiliumque relictis
Te quœ dicta maie patuerunt. Grammaticale
Sit mihi nulius honor, quia cum libro tibi donor.
Te, non me, laudcnt qui nostro carminé gaudent.
Si rex summus ita velit, atquc data mihi vita ,
Librum tractabo post, quo qusedam reserabo
Libro pracsenti quœ non patuere legenti.
AUTEUR DU GRAMMATICALE NOVVM.
23
XIV MKCI.E.
Le chancelier Nicolas l'Aide', originaire de Nonancourt, est un personnage dont l'identité n'est pas difficile à établir. C'est assurément le chancelier de l'église de Paris, Nicolas de Nonancourt, dont nous avons signalé dans un précédent volume un sermon composé pour un dimanche de l'Avent. Nous avons dit qu'il fut pourvu de la charge de chancelier vers l'année i 285 et qu'il dut mourir vers i 290, époque à laquelle la chancellerie de Notre-Dame fut attribuée à Ber- tant de Saint-Denis.
Nous pouvons aujourd'hui fixer au 22 septembre 1291) la date de la mort de Nicolas de Nonancourt. La preuve en est fournie par une épitaphe en vers qui se lisait jadis dans la cathédrale d'Evreux et dont le texte nous a été conservé par Le Brasseur et par Gaignières :
Haec pracsens fossa Nicolai coiitinet ossa.
Qui pius el pnidens extitit atque studens. Milram cardineani Romaiia gessit in urbe Et pileum rubeutn. Dans multae dogmata turbse In pravos mores naturœ Theologia, Hujus eranl flores una cum Philosopbia. Editus est illa quuc Nonancuria villa Fertur, ubi cura vigili fecit bona plura. M, c bis, X novies, nono, septembre timendo, Finiit iste dies sub Mauritio moriendo. Auxilium dictus, multis dédit ipse juvamen, Sed nunquam fictus; requiem sibi det Deus! Amen.
Le cardinal Nicolas f Aide, de Nonancourt, dont la cathé- drale d'Evreux avait recueilli les restes, avait donc terminé sa carrière en 1 399 , le jour de la Saint-Maurice, c'est-à-dire le 2 2 septembre. Plusieurs obituaires confirment la date qui est assignée à la mort de Nicolas de Nonancourt par fin- scription de la cathédrale d'Evreux. Nous savons, en eflFet, que le chapitre d'Evreux célébrait chaque année, le 24 sep- tembre, f anniversaire de maître Pierre fAide et de son frère « sire Nicolas, prêtre cardinal du titre de Saint-Laurent « in Damaso ». A Rouen, c'était le 28 septembre que les cha-
' Et non pas • de l'Aide • , comme porte le Répertoire de M. l'abbé Chevalier, ccJonne i6ig.
ilisl. litt. de la France, t. XXVI. p. i5i.
L# Brasseur, Histoire d'Kvreux. I». J37. — Bibi. nat. , Estampes, Tombeaux <l'î<iai- ^nières , Normand.
Rec. des hist. , t. XXIlI.p. i6f.
24 ANONYME.
XIV* SIECLE.
noines priaient pour l'àme du « révérend père Nicolas de I xx!!!**") mV " Nonancourt, cardinal ». Le chapitre de Paris avait enre- Guérard. Cart. gïstré au 8 Septembre l'obit de « sire Nicolas, prêtre cardinal .le Notre-Dame de „ ([y^ [[[yQ (Jç, Saint-Laureut in. Damaso ».
,p.ii. ^^^ articles d'obituaire, rapprochés de l'inscription d'Evreux et de la dédicace du manuscrit de Troyes, prou- vent jusqu'à l'évidence que Nicolas de Nonancourt, chan- celier de l'église de Paris, est le même que Nicolas de Nonancourt, cardinal de Saint-Laurent in Damaso. H paraît avoir été compris dans la promotion de cardinaux que le Potiiiast, Heg., pape Célesfin V fil en i ■i()l^. En effet, le litre de Sainl-Lau- ^ '''^ rent in Damaso était encore porté le 2:< septembre i 291 par
Mathieu « de Aquasparta », qui devint évêque de Porto cette même année, et Nicolas souscrivit en qualité de prêtre cardinal de Saint-Laurent in Damaso différentes bulles de ibiH. p îoïi. Boniface VIII, depuis le 21 juin 129.5 jusqu'au 27 juin
Dans la dédicace qui a été rapportée ci-dessus, Nicolas est simplement qualifié de chancelier. C'est donc au plus lard vers l'année 1291 qu'elle a été écrite. Nous avons ainsi la date de la Grammaire en vers que contient le manuscrit de la bibliothèque de Troyes. Autant que nous pouvons en juger par un fragment communiqué en 1875 par M. d'Ar- bois de Jubainville au Comité des travaux historiques, cet ouvrage élémentaire, intitulé Grammaticale , traite successi- vement de forthographe , de la prosodie et de fétymologie, de la syntaxe [diasinthetica) , des vices de langage et des fi- gures de grammaire. En terminant son œuvre, fauteur annonce f intention de consacrer un autre livre aux ques- tions qu'il n'avait pas encore convenablement éclaircies. Nous ignorons s'il a pu donner suite à son projet.
Dans le manuscrit de Troyes, f ouvrage commence par le vers :
Nitor agi taie pro parvis Grammaticale.
Le traité dont nous venons de parler est donc, à n'en pas douter, celui qui est porté dans les termes suivants sur le
AUTEUR DU FORMULAIRE DE TRÉGUIEIÎ.
25
Xlï MECLl;.
Deli^le, le <ia binel des mss. I. III, |.. .'^o.
répertoire des volumes de la grande librairie do la Sor- honne au commencement du xiv' siècle : (irammaticalc novum. Nitor agi taie pro parvis (frammaticale.
Si le titre de Grammaticale novnm , sur l'autorité de ce ca- talogue, devait être affecté au poème grammatical dont Nicolas de Nonancourt a reçu la dédicace vers Tannée i 290, il conviendrait peut-être d'appeler Grammaticale novissimiim un autre poème grammatical qu'un auteur, également in- connu, a pareillement intitulé Grammaticale et dont la rédaction fut achevée en i337 :
peregi
Hune librum metrice, titiilatum Gramaticale,
Quando niilleni trccenti ter duodeni
Atque monos anni fuerant a tempore Cliristi.
M. Tluirot a fait connaître, d'après le manuscrit 826 de Notices et cxu. l'Ecole de médecine de Montpellier, cet autre Grammaticale , paît™»', |i.'/i9. qui commence par le vers :
Scribere grammatica docet et proferre legenda.
L. D.
ANONYME,
AUTEUR DU FORMULAIRE DE TREGUIER.
Un petit manuscrit du commencement du xiv' siècle, jadis conservé à l'abbaye de Marmoutier, recueilli depuis par feu notre confrère M. Jules Desnoyers, contient en ca- ractères très serrés beaucoup de modèles de lettres, d'un genre assez particulier, dont l'origine et la date sont faciles à déterminer. Le style fournit des indices suffisants pour en attribuer la composition à la fin du xiii' siècle ou au commencement du xiv*, et plusieurs des formules sont
TOME XXXI.
wmtvtaïc piTifl^iii.
\lï !llf.UI.K.
26 ANONYME.
(lat(Vs (l(« i3i3 (fol. 6 v°), de i3i4 (fol. i5 v") et de i3i5 (fol. To v"). On y remarque une lettre adressée à Geoffroi Tonrnernine, évoque de Tréguier, qui mourut vers l'année i3i() (fol. 6 v"), et la mention d'une convocation de l'ost du roi pour une expédition contre les Flamands (fol. i8). Le |)ays pour lequel le recueil a été formé n'est pas moins net- tement désigné. Tous les noms qu'on y peut relever appar- lieimenl à peu près exclusivement au diocèse de Tréguier, en basse Bretagne. Ainsi, l'évêque de Tréguier annonce l'intc^nlion de visiter une paroisse soumise à sa juridiction (fol. lo); il charge un archidiacre d'inspecter le diocèse (fol. if)); il recommande à l'évêque de Quimper deux can- didats à l'ordre de la prêtrise (fol. l 'i v°); il enjoint à un curé de citer un chevalier devant lui apnd Filkeium (fol. i/| v"); il demande à des bouchers la grosse viande et la volaille dont il a besoin jx)ur un grand repas offert à tous ses chanoines (fol. )3).
Les autres dignitaires du diocèse de Tréguier sont égale- ment mis en scène : c'est l'archidiacre, qui procède à ses visites paroissiales (fol. i); c'est un chanoine, qui donne une fête pour célébrer son installation (fol. 1 1); c'est l'olfi- cial, qui fait respecter ses droits de juridiction (fol. 6), qui lance des sentences d'excommunication (fol. lo et 12), qui poursuit des justiciables soupçonnés d'hérésie (fol. 6 v°), et qui juge un procès dans lequel un clerc fait plaider sa cause par un chevalier réputé pour son éloquence : Viro nobilitale (leiiens et armorum Jalleris [sic) prœjnlcjenti necnon elocjuentis- simo et diserto, ut credi valeat et merito genus protrahere ex prosapia Tuliana, tali mililila\is loci (fol, 2 v°).
Le sénéchal qui représentait le duc de Bretagne au pays de Tréguier est cité au moins deux fois (fol. 5 et 7 v"). — Çà et là reviennent les noms de diverses localités'du diocèse de Tréguier. Le chapelain de Saint-Sauveur près Guingamp rend compte d'une assignation signifiée à un certain Guil- laume Indrocuap, dont la foi était suspecte (fol. 4)- — Un chevalier veut faire entrer un de ses enfants dans l'abbaye xle Bégard (fol. i5). — Il est souvent question de la Roche-
AUTEUR DU FORMULAIRE DE TRKCUIER. 27
Derrien : on y débarque du vin (fol. 20 v°); on y loue des domestiques au marché du vendredi (fol. 17 v°); on y pu- blie des sentences d'excommunication (fol. 12); on y ])Our- suit comme prévenu d'hérésie ce Guillaume Indrocuap (fol. 3 v") dont nous avons déjà vu le nom quelques lignes plus haut ; mais le texte le plus curieux pour l'iiistoin; de la Roche-Derrien est une lettre de GeolTroi Tournemine, évoque de Tréguier, (pii, en i3i5, prescrit des processions solennelles et accorde des indulgences pour procurer des ressources à la basilique de Notre-Dame-de-la-Roche, ré- cemment construite à grands frais :
Ci., pcrmissione divina episcopus Trccorcnsis, universis ecclesianiiii lecloribus in civitate Pt diocesi Trccorcnsi coiistitutis ad quos pra-scrilcs litterae pervenerint, salutem in Domino. Quoniani, ut ail Apostolus, oinnes ante tribunal stabimus JesuCluisli, rcccpturi proul in coiporibus fçossorinius, sive bonuin fueril si>e nialiuu, opoiiet (id est uptinmni est) nos diem messionis extrema; bonis operibus prajveniro, et seniinan- in terris intnitu caritatis quod valeamus recolligcre in excelsis, altcndentes vprissimo quod qui parce seminat parce metet, cl qui séminal in b(v nedictionibus de bcnedictionibus metet vifani anlernam, Apostolo al lestante. Cum igitur basilica li«;at£c Mariie de Roca, in cujus honore ecclesia Trecorensis dicitur fuisse primitus incoala, œditicari de novo («eperit opère sumptuoso rcparationeqne indigcat, ad cujus re])arationem et sustentationem propriœ non suppelunt facultates, univcrsilatcni vestram hortamur in Domino et monemus qualinus, una cum parocliianis vobis a Deo coHatis, bac instanti die dominica ante nativitatem beali Jobannis Baptists, apud dictam basiliaim in albis processionaliter et personaliler accedatis, monentes parochianos vobis subditos et eflicaciter inducentes ut de bonis eisdem a Deo coliatis pias clemosinas et grata caritatis subsidia ad reparationem et sustentationem dicta; basilica; lar- giantur, ut per haec et per alia bona quae fecerint, Domino inspirante, niereantur effîci participes civium supemorum. Nos vero, de omnipo- tentis Dei et beatae Mariae Vii^nis misericordia et beatorum apostolorum Pétri et Pauli et beati Tuduali confessons, patroni nostri, meritis confisi , omnibus vere pœnitentibus et confessis, qui ad tam pium opus manus porrexerint adjutrices, quadraginta diesdeinjunctis sibi pœnitentiis mi- sericorditer relaxamus , praesentibus post annum minime valituris. Et in signum suscepti et exsecuti mandati, reddite litteras sigiHatas. Data die tali, anno Domini m°ccc° quinto decimo. (Fol. i5 v°.)
Lé recueil dont nous nous occupons peut donc être dé-
4.
XIV SIECI.F..
XIV ïieCLK.
28 ANONYME,
signé sons le titre de Formulaire de Tréguier. Comme beaucoup d'antres compilations de ce genre, il abonde en lettres d'écoliers qui sollicitent le secours de leurs parents ou protecteurs, en mandements qui se rattachent à l'admi- nistration ecclésiastic|ue. Les pièces relatives à la vie féodale n'y lontpas défaut. Par exemple, un sénéchal du duc de liretagne enjoint à un seigneur de mettre un terme aux excès commis par des brigands dans les limites de son lief (fol. 16 v"). — Un damoiseau prie un chevalier d'assister à im duel qu'il a accepté ])our soutenir un droit de ])ropriété (pii lui était contesté (fol. 8 v"). — Un écuyer invite un grand chasseur à une battue organisée pour débarrasser le pays du plus terrible des sangliers (fol. -io). — Un écuyer promet à lui chevalier de se rendre avec lui au tournoi qui devait avoir lieu, sous les auspices du roi de France, dans la ville de Compiègne (fol. i4 v"). — Un seigneur charge un ami de rendre la justice dans son fief pendant la durée «lu voyage qu'il entreprend pour assister à une assemblée convoquée à Paris par le roi, probablement une des sessions d'états généraux du commencement du xiv" siècle : Ciim c.r t'dicto recjio tcncamnr rcçiali qiwkx^uio [sic) Porisius personaliur
intéresse (fol. 20). — Un vieux chevalier prie un
écuyer d'aller en son lieu et place servir le roi à l'ost de Flandre (fol. 18). — Enfin un chevalier, appelé dans le manuscrit A. doininus Castri Picli, miles, engage un écuyer à se croiser et à venir en sa compagnie guerroyer contre les ennemis de la foi (fol. 12).
Beaucoup de formules se rapportent à l'économie domes- tique et pourraient fournir des traits pour un tableau de la vie privée des Bretons au commencement du xiv" siècle. Toutes les conditions sociales y sont représentées : les avo- cats (fol. 2 \'° et 7), les médecins (fol. 16), les pécheurs du bord de la mer (fol. 19 v°), les bouchers (fol. i3), les dra- piers (fol. 7, 9 v" et 18 v°), les tanneurs (fol. 7) et les char- pentiers (fol. 5 v°). — Un habile mécanicien [architcctoruin (loclissinuis, Jabrili artificio merito Dœdalo coinparaiidns] est chargé de la réparation d'un moulin (fol. 20). — On de-
AUTEUR DU FORMULAIRE DE TRÉGUIER. 29
mande à un jardinier de venir tailler des vignes (fol. 21), à un journalier de transporter la bruyère destinée au chauf- fage de l'hôtel (fol. 19 v"), à un père de famille de louer un domestique habitué aux travaux de la ferme : (jui sciet messes melere, (jerbaset (jelimas allujare , hlada m area triturare, culmiuH c()lli(iere, et miricas resecare et alia necessaria dorniii pertractare (fol. 17 v"). — On débarque et on consomme du vin de Gascogne (fol. 3 v°, 9 et no v°); on vend du blé à la Flèche (fol. 3 v°); on envoie des bœufs sur le marché de Paris (fol. i3); on emprunte de l'argent à un riche bour- geois de Taillebourg (fol. 9).
Plusieurs lettres sont écrites par des parents pour la mise en apprentissage de leurs enfants. Dans l'une il est question d'enseigner à un enfant le métier de tailleur; le patron ne demande qu'une année pour en faire un ouvrier consommé : ni per ipsuin steterit, infra annuni patent supcrare suas coœtaneus et etiain coœ(jiiœvos (fol 17 v"). — Un autre père de famille destine son fds, âgé seulement de cinq ans, à l'industrie de la pelleterie; il voudrait le confier à un des patrons les ])lus renommés :
Cum igilur ego plures habe<iin liberosqiios veUein diversis ar-
tibus informari, intcr quos soluiii bab(;o quinquennium (sic) puerulum, capacis animi ad prœccpla , qiieni vcllcm in arte pelliparia per vos fide- titer edoceri, qua posset vitam in opère defendere, ne ventreni faînes urgeat egestate, vobisque nuliuin repererim aut noverim in talibus doc- lioreni [qui] in arte illa mecanica et pellibus reparandis suae meliiis con- suleret insolerciae, vos exoro ut, si grave vobis non fuerit, quatinus ipsum in arte vestra pro certo precio inter nos constitulo lideliter doceatis, quo edocto et vobis de salario satisfacto, vobis serviet ulterius ad libitum voiuntatis. (Fol. if).) .
Les actes des professeurs et des écoliers tiennent une large place dans le Formulaire de Tréguier. Il y est sur- tout question des écoles d'Orléans [studium ou (lymnasimu Aurelianense) , dont le nom revient dans plus de vingt for- mules. On peut remarquer en passant que, sept fois au moins, les écoles d'Orléans sont désignées par les mots (jyinnasium ou studiuni Genabense (fol. 2, 5 v°, 6 v°, 7 v°, 8 v°.
XIV' SIEGI.E.
\it' siècLi.
30 ANONYME,
17 v" et 19); ce qui montre que Genahum était, encore au XIV* siècle, considéré comme l'ancien nom de la ville d'Or- léans. Dans la plupart de ces textes, il s'agit des écoles de lettres, où s'enseignaient la grammaire et la rhétorique : Aurilianis deditus studio lilterali (fol. 17 v°, 18 et 19). Deux fois il est question des écoles de droit : d'abord dans une lettre de recommandation pour deux jeunes professeurs de droit (fol. 6 v"), puis dans une lettre qu'un certain B., seigneur de Châteauneuf, adressait à son fils, professeur de droit à Orléans [domino prœdilectofdio , Aurilianis lecfibus insu- danti, ma(jistro P. noniine , lc(jum cxcellentissimo proj'essori) , le suppliant de venir plaider devant l'ofTicial dans le procès intenté à un homme de mauvaise foi, qui, pour séduire la .sœur du jurisconsulte, lui avait promis le mariage (fol. 7). Le nombre des textes relatifs aux écoles d'Orléans prouve que l'université de cette ville était le foyer d'instruction qui rayonnait sur la Bretagne. Au milieu de tous les textes, c'est à peine si le nom de l'université de Paris se rencontre une fois, dans une lettre écrite à un curé, qui voulait y aller étudier l'hiver suivant : suininopere proponentem hac in- stanti hieine Parisius m studio moraturum (fol. 2). — Nous avons relevé deux mentions de l'université de Bologne. Dans un endroit, un bourgeois d'Aquitaine parle de son frère, décédé à Bologne, où il était allé terminer ses études (fol. 9). Dans un autre, un étudiant de Bologne écrit à son
f)ère qu'il est tombé gravement malade; il demande qu'on ui envoie un cheval et de l'argent, pour avoir le moyen de venir chercher la santé sur le sol natal (fol. 17).
A côté des universités figurent les petites écoles, dans lesquelles les enfants recevaient des leçons élémentaires. L'une d'elles, dont le nom est passé sous silence, était si florissante et attirait un si grand nombre d'élèves que le maître était obligé de faire appel à un adjoint [vira regulari (jramatica et positiva ah uncjue tcnero injbrmato bacalario),, auquel il promettait la moitié des émoluments (fol. 19 v°). — On lira avec intérêt la lettre par laquelle le maître des écoles de Prat demande à un camarade de l'université d'Or-
AUTEUR DU FORMULAIRE DE TRÉGUIER. 31
léans de lui acheter un Doctrinal et quelques auteurs de grammaire :
Praecordialissimo suo socio ac etiam spécial! litleraruni studio dedito Genabensi G., A., rector scolarum et scolarium de plèbe Prat, suus in- timus et dévolus, salutem, karitatis vinculo innodatam. Catonis mora- litas nos instruit sub his verbis quod socins débet fideii socio arcanum pandere suae mentis. Cuni igitur, consors fidissime, regimen scolarum scolarium de Prat michi nuperrime sit collatum , nec habeam librorum copiam quibus sulïicienter possem instruere modo debito, ut deberem, pueros mcsc custodiie deputatos, vestram amiciciam deprecor prece hu- mili et devota quatinus, ni vobis grave fuerit, studeatis michi emere Doctrinale cum magnis giosulis et veraci iittera, tam in interlinearibus tam in textu , de pecunia quam vobis cum latore prœsentium mitto in una bursula sigilii mei karactere consignatam, una cum quibusdam aliis auctoribus gramaticalibus necessariis nostrae scienciœ litterali, at- tendentes plane quod ego vobis tenear pro recompensatione hujusmodi servicii in iuturum. (Fol. 8 v°.)
Citons seulement quelques mots d'une lettre du maître des écoles de villa Montis Lati, peut-être Morlaix : il invitait ses élèves à célébrer la fête de saint Jean, en lui apportant toute espèce de victuailles, des fromages, des oignons et du beurre. Les plus généreux seront les mieux traités, et ce jour-lA les tapageurs ne seront pas châtiés :
Qui Formellas largius det suo doctori, Hic erit egregius rector vestri cbori , Et vocetur Filius meus es tu ; ori Hujus dentur nmplius laudes summi fori. Fata Core miseri parère monent meliori. Ergo, puer, propera déferre magistro Butinun cum tenera formella, aut Istro
Mergeris
Caseos si dederis, babebis cerasa. Et non verberaberis, licet in hac casa Strepitum tu feceris et fregeris vasa Vitri. Coronaberis sub corona rasa.
A plusieurs reprises nous voyons des enfants nobles mis à l'école pour être en état d'embrasser la cléricature. Un sei- gneur, qui est appelé dans la formule B., armiger, dominus
XI* SIKCLK.
\IV' MKCI.K.
32 ANONYME,
IVcnwris Montis Alli, |)rio un maîln; d'école de vouloir bien prendre son fds âgé do sept ans: eutre autres compliments, il le qualifie de lux g rainât icœ rcfjiilaris et ctiam j)ositivœ,(jua' liiKjuas balbucientium (Ur'ujit et dut idiotis et discolis posse loqid. Cette élogieuse requête est suivie d'une réponse de P. , rcctor scolaruni {jramaticalium Villœ AUœ, (jui se charge de l'enfant et s'engage à le rendre apte à devenir clerc, au bout de trois ans d'études (fol. 17). Les enfants nobles, ainsi élevés, recherchaient les bénéfices de l'Kglise. Témoin la lettre qu'un chevaHer écrit à Geoffroi Tournemine, évoque de Tréguier, pour lui recommander deux neveux, qui s'étaient fait remarquer comme professeurs de droit à Orléans et qui n'étaient encore pourvus d'aucun bénéfice :
Reverentlo in Christo palri ac domino domino G[aufrido] Tomeniin , permissione divina episcopo Trecorensi, A. de Riipeforti, miles, suus in omnibus, salutem in eo qui est omnium vera salus, cum omnimoda promtiludinc famulandi. Patrimonium crucifixi decol' sunnuopere pra-- îatos ecclesiœ impartiri veris literatis, sapientibus et discretis. Vestra; palernitafi quam plurimum reverendœ pni'sentibus innotescat quod ego îiaboo duos nopotes provectos scicntia et moribus, Auriiianis diucius, in tanto studio liberaii, magnis et arduis sumtibus exercitio studii occu- patos, qui nullum adhuc beneficium ecclesiasticum fuerunt assecuti, îicet praerogativam babeant in gymnasio Genabensi inter iegum alios professores-. Quamobrem paternitati vestra; suplico veneranda? quatinus eisdem providere dignemini, intuitu karitatis, de aliquo beneficio ecde- siastico competenti; quo adcpto' proficere Iegum volumina poterunt, et pro vobis precibus assiduis rogitare creatorem omnium, qui suo san- guine proprio nos redemit. (Fol. 6 v°.)
La grammaire devait être enseignée aux enfants nobles. A un écuyer qui avait demandé un exemplaire du Doctrinal pour ses enfants , un écrivain adresse la lettre suivante :
Viro nobilitate generis prœeminenti, lali armigero, suo intimo et di- lecto, taUs scriptor, suus in omnibus, salutem et se ad beneplacita prae- parafum. Cum michi, vir nobilis, alias demandastis per vestrarum sé- riera litterarum quod ego ad opus et utilitatem vestrorum puerorum
• Au lieu de dccel le manuscrit porte dant. ' Posesores dans le manuscrit.
* Azepto dan» le manuscrit.
AUTEUR DU FORMULAIRE DE TRKGUIER. 33
quodtlam Doctrinale in veraci lilera et pagina caprina exararem, qiio summopere indigebant ad régulas artis gramalicœ capessendas, noscat vestra dilectio niihi kara me prœdicliini librum sic cura vigili exarare in veraci litera et notuia mediocri, ortographias série in omnibus observata, quod lectures et audilores ob perversam literam nequeant mentaliter claudicare, iiterali clausula puncluatim in Iota libri série observata. (Fol. .gv".)
On devait aussi apprendre la grammaire aux filles, à celles-là surtout qui étaient destinées à la vie religieuse. La dame de Chàteaudun sollicite l'admission, dans le monastère de Saint-Remi de Chartres, d'une jeune fille nommée Ca- therine, qui savait lire et était habituée à chanter les heures : Literatain et qiue horas canonicas et diurnas est solita cancre in honorein Dei omnipotentis ejusque malris et civium supenwrnni (fol. 18).
La plupart des morceaux compris dans le Formulaire de Tréguier sont de véritables modèles de lettres. Il s'y est toutefois glissé plusieurs compositions d'un genre tout dif- férent, et dont le caractère poétique ne saurait être mé- connu; tel est, au folio 5 v", un chant en l'honneur de saint Jean , invoqué pour faire cesser une sécheresse :
Cleri universita." , Solve laudes débitai
Beato Joanni , Ut per eum siccita[s] Cesset, et umiditas
Adsit bonis anni.
XIV SIECt.K.
Telle est encore, au folio i3 v°, une invitation à chanter l'amour, adressée parle rossignol à tous les oiseaux:
Universis pennatis avibus, quae susurro tenui diem praeveniunt in aurora, diem nitidum lucifero retegente et noctis tempora elTugante, Filoména , filo manans amoris reflui , nocte dieque intenta cantui , pro salute citharam vocis amoriferae
Telle est surtout une touchante prière, imitée en partie
TOHE XXXI. 5
C Jg IWFKIHEIIC KATIOWAU
\lt MCCLC
34 ANONYME,
d'uiip hymne de l'Église, prière dans laquelle les arbres supplient le cruel aquilon d'épargner leur feuillage :
Atpjiloni , frairum sanvissimo , puisanti flatu niibila , siibvcrtenti mon- libus robora, œquora concassanti et orbem trcmoribus borridis, nives in giandinc induranti, quercus*" (i. m.), prunus {i.p.)el corulus(j. c), pomu.s(i. a.), pirus(j. p.) ctcerasus (i. c.),osculus [i. mesp.)el sambucus (i. s.), prinnus {i. /an), cinus(i. spri), bodcgares(i. angrosent) , '^un'iperus (i.p. c), cornus [i. cormes), alnus (i. guer), iaurus (i. /.), populus (h.) , bo- leaslcr cclei<x«quc arbores quœ terra radicibus infiguntur, qucrimoninm lacrimis defluentein :
Saevc vente, Boreas lioridc , Cujus flatu defluimt fulia , Audi prcces nostras cum lacrimis. Parce nobis , parce jam foliis , Ne nostri ramuscuii foliis Denudentur, quibus nvicula-, Quae nituntur pcnnis in acre, \idificare potcrunt et garirc.
Ne roprinial citai-ani vocis amorifera; Filoména ceteraeque aviculx, ne flatus lui horridi frigore intolerabili congelalac garitum dulcisonum deseranl, horrida ieme inurgente. Aliter de te fratnjin sa;vissimo con- quercmur ad Amorenn, judiceni Latinorum. (Fol. lo v°.)
H faut attribuer à un écart d'imagination une prétendue letlredes maîtresses de maison d'une localité indéterminée, (jui recouraient à l'industrie d'un habile pourvoyeurpour.se procurer d'abondantes provisions en vue du repas annuel, que, suivant de très vieifles coutumes, elles devaient donner à leurs maris. Il vaut mieux publier la pièce que la tra- duire :
Instilori perilissimo foro rerun» venalium. omnibus venundi peritis praeferenti , matronarum universitas talis loci , pro salute amorem perpe- tuum, totius dote nuiltitudinis babundantem. Cum dies lunae advenerit qui dicitur beripastus, quo matrona; egregiae, juxta vicissitudines tem- porum et statuta ab antiquis temporibus, a quibus jam non stat nie- moria, attentius observata, tenenlur heris suis largiflue cibis legalibus providere, pro recompensatione laudabilis servicii per totius anni curri- culum bis impensi, nec babeamus ferculorum abundantiam quibus refici
Nous imprimons en italiques et entre parenthèses les gloses interlinéaire» que nous offre le manuscrit, et dont plutienrs sont écrites en breton.
AUTEUR DU LIBER DE INFORMATION E PRINCIPUM. 35
poterunt nostri heri, vos rogamus, vobis intérim misso nodo, quod in nostris suniptibus emere non tardctis oves, boves pinguissimos , cefi- voces(?) grues et ardeas, alciones et pares turturum et pullos lenerosco- lumbarum, nuces et caseos, poma, pira, castaneas ac etiam avellanas; insuper nectaris copiam et ambrosia; largitatem ob defectun» pecuniae emere non tardetis, ut, ventre herorum noslrorum taiibus saginato, super fémur nostrum attendant potcntissime , nobiscarnaledebitum pro lalibus tribuentes. Vobis vero, pro servicio hujus modi, janua serrotioris nostri lalami reseretur. (Fol. ao.)
Le Formulaire de Tréguier est aujourd'hui classé ta la Bibliothèque nationale sous le n" 4'i6 du fonds latiti des nouvelles acquisitions. L. D.
XIV siEci.r..
ANONYME,
AUTEUR DU LItiER DE INFORMATIONE PRINCIPVM.
La notice consacrée dans le volume précédent à Gilles de Rome a montré quel fut le succès de l'ouvrage intitulé De Reffiinine principwn, et surtout de la traduction française f[ui est le plus souvent désignée par les mots « Du Gouverne- « ment des rois et des princes». Cet ouvrage a été parfois confondu avec un traité qui ne fut guère moins célèbre, et dont le titre le plus ordinaire est : De inforinalione piincipuin.
Le texte primitif doit être celui que nous a conservé un manuscrit du xv* siècle, qui, après avoir successivement appartenu à Melchisédech Thévenot et à Isaac Vossius, se trouve aujourd'hui à l'université de Leyde (n° 82 de la série in-4° du fonds de Vossius). Il est intitulé /«c//>i< liber de in- Jormatione principum et débute par un prologue dont voici les premières lignes :
aRegnabit rex, et sapiens erit, et faciet judicium et justitiara in « terra. » In verbo proposito , Dominus per prophefam Christum venturum
5.
xiv' siÈa.K.
36 ANONYME,
prœnuntians , ejusque regale fastigium valde compendiose describens , superius exemple reges omnes et principes eleganler informât, ac eorum quemiibel quaiis esse debeat et qualiter regere populum sibi subjectum expédiât sub verborum brevitate demonstrat. Quoniam etsi Chrislus, qui caput est omnium salvandorum, datus est omnibus in totius sancti- talis et perfectionis exemplum, specialiter lamen in verbo prjpmisso cui- libet régi vel principi pra;ponitur ut spéculum clarissimum ad intuendum , ut exemplar evidentissimum ad imitandum, velut forma pulcherrinia cui debeat conformari, lanquam norma rectissima cui oporteat adap- tari. Audiant igitur omnes reges et principes et vigilanter attendant quod Dominus per propbetam hic tangit quatuor in sublimitatis culmine et regendae rei publicœ soUicitudine constituto principaliter attendenda. Tangit namque statum excellentia?, actum prœsidentiae , lumen direc- tivum et fmem completivum. Primum exprimitur cum dicil « Rex »; se- cundum tangitur cum ait « Regnabit»; terlium addit cum subjungit « Et «sapiens erit»; quartuni ostenditur cum concludit «Et faciet judi- "cium, etc.», Ista quatuor sunt nec(^ssaria, nec unum sine altero sulTî- ceret.
L'auteur, en prenant pour texte ce que Jérémie (xxiii, 5) avait prophétisé du rejeton de David : «Roi, il régnera, « et il sera sage, et il rendra la justice sur la terre, » voulait rappeler que le Christ était le véritable modèle des rois et des princes. Cette remarque générale disparut dans un re- maniement de l'ouvrage qui fut exécuté , soit par l'auteur, «soit par un copiste, pour flatter le fils de Philippe le Bel, depuis roi de France sous le nom de Louis X. Suivant la nouvelle rédaction, les paroles prophétiques de Jérémie s'appliquaient tout naturellement au prince Louis, en qui se trouvaient réunies toutes les qualités nécessaires pour faire un excellent monarque.
Nous connaissons à la Bibliothèque nationale quatre ma- nuscrits du XV* siècle dans lesquels se trouve la seconde rédaction du traité de l'Information des princes; savoir : latin 6698, petit in-4", sur papier, sans rubriques au commencement et à la fin; latin 6698 A, petit in-4°, sur papier, sans rubriques au commencement et à la fin ; latin 6780, jadis de Bigot, très petit in-4°, sur parchemin, avec ce titre : Incipit Liber de informat ione princi/mni; latin 1 662 2 , jadis du cardinal de Richelieu, petit in-4'', sur parchemin,
AUTEUR DU LIBER DE IN FORMATION E PRIi\CIPUM. 37
avec ce titre : Incipit Liber de informatione principum. Dans ces quatre manuscrits le prologue commence par ces mots :
« Regnabit rex, et sapiens erit, et faciet judiciuin et justitiam in terra. » Jerem. xxiii. Si quis in prirclarissimo juvene excellentissimi principis ac domini praepotentis Phiiippi, Dei gratia Francorum régis illustrissimi , primogenito, domino videlicet Ludovico', diiigenter attendat vivacem sensum , subtile ingenium , tenacem memoriam , voluntatem ad bonum promptissimam , praedaritatem indolis et morum omnium venustatem , lu- culenter potest advertere quam vere de dicto domino Ludovico possit intei- ligi verbum propositum : « Regnabit rcx , et sapiens erit , etc. ; » et quam pra'clare et signanter propbeta sanctus, quasi demonstrans eum digito, do ipso praenuntiet qualis sperandus sit esse futurus , quaiiter in regni regi- mine sit acturus. Praedicens autem propbeta élégantes conditiones ipsius, breviter, sufficienter et clare docet omnem regem et principem , descri- bens eum quantum ad statum excellentiae , actum vel usum pracsidentia,' , lumen directivum, Tmem completivum. Primum intelligitur cuni dicit «Rex»; secundum, eum addit •Regnabit»; tertium, eum subjungit « Sapiens erit » ; quartum, eum ait* Faciet judicium et justitiam in terra ». Ista quatuor sunt neeessaria, nec unum sine altero sufficeret.
La composition de l'ouvrage est évidemment antérieure à l'année 1 3 1 4 , date de l'avènement de Louis X au trône de France. D'autre part, elle doit se placer après l'année 1297, date de la canonisation de saint Louis. Cela résulte des termes que l'auteur emploie quand il veut exalter les vertus de l'aïeul de Philippe le Bel. Au chapitre xxvi de la première partie, il rappelle la magnificence de saint Louis, attestée par tant de constructions religieuses, et il met en regard l'avidité et la futilité des princes modernes, qui dépouillent les églises plutôt que de les enrichir :
Beatus Ludovieus rex magnifiée studuit exaltare honorem divinuni, ecclesiam honorare, monasteria, templa, capcHas et hospitalia plura construere, ac venerandas toti mundo reliquias in capella proprii Pari- siensis palatii venerabiliter eolloeare. In talibus principes nostri voluerunt esse magnifiei pro honore Dei et eeclesiae, exaltatione fidei et suarum salute animarum. Moderni vero principes plus curant ecclesias spoliare et monasteria quam ditare, gravare quam construere, in vanis, super- fluis et nocivis suam magnifieenciam ostenfcire volentes.
XIV* SIÈCLE.
' Ce passage est altéré dans le ma- nuscrit 6698 A, qui porte : domini prtepotentit Ludovici , Dei gratia Frun-
corun régis illustrissimi , primogenito , do- mino videlicet ( place d'un rtiot laissé en blanc ) diiigenter attendat.
Ms. Je fol. 3o.
Ms.lati fol. 34.
Vossius , niGGai,
\IV SIECt.E.
38 ANONYME.
Un peu plus loin (ch. xxx) il fait un touchant tableau du zèle de saint Louis à secourir les malheureux, surtout les pauvres honteux, à visiter les églises et les hôpitaux, à servir lui-même les malades, à soutenir les écoliers et à marier les filles dénuées de ressources :
Ms. HuNoAslu", Beatus Ludovicus, qui depauperatis militibus, scutiferis, do-
lol. 36 »". ininabus viduis aliisque pauperibus verecundis mittebat elcniosinas suas
M». Iaiiiii()(>>7. largas et magnas secreto , ut eorum verecundiam tegeret et indigentiam
" ■ " relevaret; circuibat per monasteria religiosorum pauperum et hospitnlia
visitabat, ut eis elcinosinas suas secundum eoruin indigcntias largiretur,
vesliebat nudos, manu sua pascebat famelicos, aptos ad addiscendum
.>>ustentabat in scolis et puellas pauperes mariUibat.
L'auteur de l'ouvrage aurait appartenu à l'ordre des do- minicains, s'il fallait s'en rapporter aux rubriques initiales de deux anciens exemplaires de la traduction française. L'un d'eux, n° 1210 du fonds français de la Bibliothèque nationale, porte au commencement: « Cy commence le livre « de rinformacion des roys et des princes, fait et conpilé « par ung maistre en théologie de l'ordre saint Domi- « nique; » et à la fin : « Cy fine le quart livre et le derrenier «de ceste présente euvre, intitulée l'introducion des roys «et des princes, composée par ung excellent docteur de ■I théologie, de l'ordre saint Dominique. » On lit en tête du second manuscrit, n"* 9629 du fonds français : «Cy aprez « commance le livre appelle l'Informacion des roys et des «princes, lequel composa un docteur en théologie, de « l'ordre de saint Dominique, pour induire en bonnes meurs " Loys, ainsné filz du roy Phelippe de Valoys, roy de " France. » L'origine du premier de ces deux manuscrits, sur lequel Jean, duc de Berri, a mis deux fois sa signature, semble devoir inspirer une certaine confiance; mais il faut bien remarquer que le volume n'a pas été exécuté pour le Dehsie. Le ca- priuce ; il est sorti de la boutique d'un libraire parisien, """ni '"si'"' Regnault du Montet, qui le venait en 1409 au duc de Berri. Quant au second manuscrit, il n'y a guère lieu d'en tenir compte : nous y voyons que le traité a été composé « pour « induire en bonnes meurs Loys, ainsné filz du roy Phe-
AUTEUR DU LIBER DE INFORMATIONE PRINCIPUM. 39
«lippe (le Valoys, roy de France»; c'est là une grossière méprise, qui doit nous mettre en garde vis-à-vis de l'auteur de la rubrique. Nos autres manuscrits gardent le silence sur la qualité aussi bien que sur le nom de l'écrivain dont nous nous occupons. C'est donc sous toutes réserves (jue nous indiquons, d'après les manuscrits i 2 lo et 9629, l'at- tribution de l'Information des princes à un religieux de l'ordre de Saint-Dominique.
L'ouvrage est divisé en quatre parties : la première a j)Our objet l'excellence de la dignité royale et les vertus les plus nécessaires à un roi; dans la deuxième sont indiquées d'abord les obligations du roi envers lui-môme et envers sa femme, ses enfants, ses parents et ses sujets, puis les mœurs des courtisans et des fonctionnaires royaux, tels que le con- fesseur, les chapelains, les aumôniers, les chambriers, les officiers de tout ordre [ministcriales) ^ les conseillers, les baillis, prévôts et autres justiciers, les chevaliers; dans la troisième il est surtout question de la sagesse, et dans la quatrième de l'administration de la justice. Le fond du livre est tiré en grande partie de l'Ecriture sainte, de l'his- toire ancienne et des écrits des Pères de l'Église et des mo- ralistes latins qui étaient les plus répandus au moyen âge. Il y a peu d'originalité; mais les règles de conduite que l'auteur a tracées sont fort judicieuses, et les princes qui les ont fidèlement suivies ont dû faire le bonheur des peu- ples soumis à leur autorité.
Le traité de l'Information des princes présente des ana- logies remarquables avec un autre ouvrage du temps de Philippe le Bel, le Miroir des dames, que nous avons ana- lysé dans le précédent volume et que nous avons proposé d'attribuer à un franciscain, nommé Durand de Champagne. Les onze derniers chapitres de l'Information des princes sont intitulés :
XX. Quod justitia summe sit necessaria principibus. — XXI. De justitia débita Deo. — XXII. De jusUtia in semetipsum. — XXIII. De justitia in patriam, et primo de justitia commutativa. — XXIV. De justitia vindicativa. — XXV. Quod cavenda est negligentia. —
XI \ SIECLE.
Histoire litt. cl la France, t. XXX , p. 3o3.
XIV SIECI.K.
40 ANONYME.
XXVI. Quotl cavenda est crudeiitas. — XXVII. Quodafrecliisclementiae non enervat virtutem justitiae. — XXVllI. Quod justitia débet fieri ccle- riler sine dilatione. — XXIX. De justitia distributiva. — XXX. De jus- tifia retributiva.
Or ces onze chapitres (fol. loi v^-i 1 1 du manuscrit de Leyde; fol. iiA v"-i'j6 du manuscrit latin 1665-? de Paris) sont la reproduction à peu près littérale des cha- pitres xxii-xxix de la troisième partie du Miroir des dames (fol. 1 16-126 du manuscrit latin 6784). Toutefois, le cha- pitre xxviii de l'Information contient un récit dont il n'y a point trace dans le Miroir et qui est un des morceaux les plus curieux de l'ouvrage. C'est un exemple des contes qui circulaient en France, moins de cent ans après la mort de Philippe Auguste, sur la façon dont ce grand roi rendait la justice à ses sujets. Nous le citons d'après l'ancienne version française :
Ms.tranç. igSo, Li^" raconte du roi Phelippe qui, en che\auchant par sa terre, trou\a loi. l 'iG, 147. le corps d'un homme mort, qui cstoit navré de pluseurs plaies et gesoil jouste ie chemin. Et comme il rcjjardast partout environ et il ne veisf nulli , si se prist a penser que c estoit aucun bon homme qui se fust fort defîendu contre pluseurs autres ses anemis, et que autrement il ne peust avoir receu tant de plaies. Et comme le dit roy vint a son hostel, si des- cendi de son cheval, pensif et désirant a trouver qui avoit commis celi homicide, et sanz atargier ala a lOstel Dieu, aussi comme meu de pitié et comme s'il vousist visiter les malades par cause de devocion , comment qu'il pensast autre chose. Et comme il ot veu presque touz les malades, si en trouva un qui avoit pluseurs plaies, mais il muçoit moult son vi- sage afin que le roy ne le veist ne cogneust. Mais ie roy le descouvri et desiia, et li demanda ou il avoit pris ces plaies, et quant, et qui ce ii avoit fait , et par quelle fortune il estoit ainsi navré. Et tant fist le roy que le navré li recognust la vérité, c'est assavoir qu'il avoit esté avec plu- seurs autres a tuer un marcheant , lequel s'estoit si virtueusement deffendu qu'il en avoit navré jusques a dis avant qu'il le peussent occirre. Adoncle roy le fist mener au gibet et le fist pendre, et après commanda que l'en li feist venir touz les surgiens du pays; si enquist de eulz quieux malades et quans il avoient en leurs cures. Et furent environ les x trouvez qui avoient esté presens a la mort dudit marcheant, lesquiex examinez furent trainez et penduz selon leurs démérites , et ordena le roy que touz telz maufaitteurs fussent gettez et exterminez du pays. i
Il fu un baillif qui desiroit moult a avoir la possession d'un héritage
AUTEUR DU LIBER DE INFORMATIONE PHINCIPUM. 4 1 ^^^. ^^^^^ ^
d'un sien voisin, lequel voisin ne li voulu onques vendre tant qu'il vesqui. Apres ce qu'il fu mort et enterré, le dit baillif vint au sépulcre du dit mort avec douze tesmoins, et abstrait le corps du sépulcre devant touz ces tesmoins et le mist séant en une chaiere et li disoit : « Martin , «me vendras tu telle possession?» Et le corps qui estoit en la chaiere levé, comme il ne se peust soustenir, enclinoit le chief, et les astans le tenoient par les costés. Adonc disoit le baillif as astans : « Voiez vous « comme il encline le chief et demonstre qu'il consent a la vendicion de « telle possession. » Et après pluseurs interrogatoires, ainsi comme il est acouslumé a faire en tel cas, et il [sic] mort a chascun enclinast le chief, le baillif dist aus astans tesmoins : >< \'ous me soies tesmoins de tout ce que « vous oyez , comme cesti me vent telle possession. » Et sur ce les actes faites, le corps fu remis ou sépulcre, et le baillif entra en possession et saisine de la dite possession. Si vint la clameur de la femme du mort au roy Plielippe devant dit. Et comme le roy pensast bien que aucune fraude il y pourroil avoir, si fist venir a li les devant dis tesmoins. Si demanda au baillif pourquoi et par quel tytre il tenoit celle possession ; et il li respondi que ces douze hommes e.stoient tesmoins comment le mort li avoit vendue, et il l'avoit achetée par juste pris, et que le mort en avoit receue la pccune en sa main, si comme les tesmoins l'avoient veu. Adonc le roy, aiant suspicion de fraude , sanz délai examina les tes- moins par cesie matière. Il en appella l'un qu'il vit le plus simple, et a part li dist quil deist sa patenostre, et après le fist mener en un lieu autre séparé, et delTendi que nul des autres tesmoins ne parlast a li. Adonc le roy en appella un autre, et li dist qu'il recogneust vérité et que le premier li avoit dit aussi la vérité comme la patenostre. Et comme ce tesmoing doubtast a estre repris de menronge, cuidant que le premier eust raporté toute la vérité du fait , si recognut devant le roy tout le fait et la manere devant dite, et ainsi furent touz les autres appelles l'un après l'autre. Adonc le roy se mist en siège de juge, en consistoire, devant touz les barons, et fist aus dis tesmoins recognoistre tout ce qu'il li avoient dit en secret. Si condampna le dit baillif a mourir, et délivra la possession a la povre veuve.
Par ce appert comme soutilment il enqueroit et comme sanz délai poursivok et expedioit ses jugemens et tenoit rigeur de justice la ou il appartenoit.
Charles V possédait clans sa bibliothèque au moins un exemplaire du texte latin de l'ouvrage que nous faisons connaître; les inventaires le désignent par les mots : « De Deiisit;, ic Ca « inforinationc princi/mni , en latin.» Toutes les personnes auxquelles s'adressait un tel livre n'étaient pas familières avec la langue latine. Aussi Charles V donna-t-il des ordres
TOME XIXI. 6
liiiiet lies inss., t. III. |>. ilo, n" 5 ! ! .
i-ei.;l>ie ^triot^il.
IIV* SIÈCLI.
iX'iisle, le Ca- binet Hf^ DISS. ,
I. in. p. l^„,
n" S?.'?.
^2
ANONYME,
pour qu'une traduction française en fût rédigée ])ar frère Jean (lolein, de l'ordre des Carmes. Il en est fait mention sur l'inventaire de la librairie du Louvre : « De inforniationc Mi principiim , en françois, translaté par maistre Jehan Gou- «lain.» La Bibliothèque nationale a recueilli (fonds fran- çais, n" iqSo) un exemplaire de cette traduction, qui fut copié en 1879 pour Charles V lui-même, comme l'atteste la souscription mise à la fin du volume par un des plus fa- meux copistes du xiv" siècle :
Henri du Trevou a escript ce livre de Tlnformacion des roys et des princes, et l'acheva a escrire le juesdi xxii' jour de septembre l'an mil ccc Lxxix, pour le roy de France Charles, son très chier et redoubté seigneur.
Sur la première page du volume, dont une reproduction héliographique fait partie de l'Album paléographique de la Société de l'Ecole des chartes (planche 4i), une miniature, encadrée d'une bordure tricolore, nous offre un excellent portrait de Charles V. Au-dessous, une rubrique nous ap- prend comment la traduction a été faite, conformément aux ordres du roi, par le carme frère Jean Golein : «Ci com- « mence le livre de l'Informacion des princes, translaté de « latin en françois, du commendement du roy de France Il Charles le quint, par son clergonnet frère Jehan Golein, <i de l'ordre de Nostre Dame du Carme , maistre en theo- « logie indigne. » Le traducteur avait sous les yeux la seconde rédaction latine, celle que nous offrent les manuscrits latins 6698, 6698 A, 6780 et 16622. La lecture des premières
f)hrases du prologue, qu'on pourra comparer avec le texte atin cité un peu plus haut, donnera une idée des libertés que s'est permises Jean Golein :
Regnabit rex , et sapiens erit , et faciet judicium et jastitiam in terra (Jeremiae xxni). Le glorieus prophète Jeremie, qui fist le livre des la- mentacions et pleurs sur la destruction du royaume des Juifs, en de- monstrant la cause d'icelle ruine pour le fol et mauvais gouvernement des roys qui lors regnoient , veullant autressi conseillier ceulz qui seur- vivroient par la bonne ordenance d'un roy qu'i[l] savoit par la revelacion qui devoit avenir, en donnant la cognoissance d'iceli roy, et a quoy l'en
AUTEUR DU LIBER DE INFORMATIONE PRINCIPUM. 43
le pourroit clerement cognoistre et aviser, dist ces paroles devant mises : Regnabit rex, etc. « Le roy régnera, et sera sage, et fera jugement et jus- « tice en terre. » Et pour ce, en considérant diligeaument le vif sens et soutil engin et mémoire retentive et la volonté très appareilliee et ordenee a tout bien et la vertueuse jeunesce, de touz bons meurs aomee et en- noblie, qui estoit ou 1res excellent jeune prince et très puissant jeune seigneur monseigneur Loys, ainsné de Phelippe, par la grâce de Dieu roy des François très puissant, puet on, pour consoler le peuple de France de miex en miex , dire que ces paroles puent estre de li exposées en prophetant de li et disant : Regnabit rex, etc. Esquelles paroles du saint prophète , aussi comme se il le veist au doit et a l'ueil , est nostre dit jeune seigneur clerement designé; et quelle espérance l'en puet avoir de li pour le temps avenir, et comme le royaume pourra par li estre bien gouverné , ce puet apparoir par les condicions qui sont en ce devant dit theumc touchiees, et a li et a chascun bon roy et prince appliquiees. Car le dit prophète le descript et demonstre, et tout autre bon roy et prince , avoir prérogative quant a Testât d'excellence , quant au fait et usage de présidence, quant a la sapience que on doit de Dieu requérir humblement, quant a la fin qui est a l'onneur de Dieu principaument. [^'excellence de lestai est ou roy désignée : Rex. La présidence royal sera en régnant declairee : Regnabit. La sapience en regimen , puisque elle est de Dieu inspirée : Sapiens erit. La sentence en jugement sera clere et de touz approuvée : Faciet judicium etjasticiam in terra. Ces quatre condi- cions sont neccessaires en chascun bon prince, et ne soufTist mie fune sanz l'autre.
Le succès de la traduction de Jean Golein est attesté par le nombre des copies qui nous en sont parvenues. La Bi- bliothèque nationale n'en possède pas moins de neuf, sans compter l'exemplaire original exécuté pour Charles V :
Français 126. Grand in-fol., sur parchemin, à deux colonnes. Exemplaire copié et peint au xv*siècle pour l'éche- vinage de Rouen. • Ce livre fut extrait et translaté du livre « du Régime des princes, fait par messire Gilles de Romme, « arcevesque de Bourges, adreçant a monseigneur Louys filz « ainsné de Phelippe le Bel. Cy commence le prologue de
« rinformacion des princes : Regnabit rex » L'auteur de
cette rubrique initiale a confondu le traité de l'Information des princes avec l'ouvrage de Gilles de Rome sur le même sujet.
Français 679. In-fol., sur parchemin , à deux colonnes.
6.
XIV' SlàCLE.
\iv' siici.E.
44 \NONYME,
(lopie du XV* siècle, ayant appartenu à Jacques d'Armagnac, duc de Nemours. « Cv commence le livre du Régime des «princes, translaté de latin en François, par mess ire Gilles '< (le Hommes, archevesque de Bourges, en la faveur et con- « tempiacion de très excelentprince monseigneur Loys, fdz « ainsné de Phelippe le Bel, roy de France, lequel livre en
>i soy est divisé en quatre parties Cy commence le
" prologue du livre de l'Informacion des princes : Rccjnabit
K vcx » Il y a encore ici la confusion que nous avons
signalée à propos du manuscrit i 26.
Français 58 1. In-fol., sur parchemin, à deux colonnes. Dans cette copie, qui est du commencement du xv'' siècle, le nom de Louis, fils de Philippe le Bel, a disparu du pro- logue, pour être remplacé par celui de «monseigneur «Charles, ainsné de Jehan, par la grâce de Dieu roy <les « François très puissant. »
Français 1 jog. Iii-fol., sur ])apier. Ecriture du xv' siècle. « Cy commence le livre de l'InJormacion des princes, trans- « laté de latin en françoys, du commandement du roy de «France Charles le quint, par frère Jehan Golein, [de « l'ordre de] iNoslre Dame du Carme, maistre en théologie. . . « Explicit l'Informacion des princes. »
Français 1210. In-fol., sur parchemin, à deux colonnes. Exemplaire du commencement du xv" siècle, qui a appar- tenu à Jean, duc de Berri, et dont les rubriques ont été citées un peu plus haut.
Français 1211. In-Zj", sur parchemin, à deux colonnes. Belle copie de la hn du xiv" siècle, dépourvue de toute ru- brique au commencement et à la fin.
Français 1 2 i3. In-fol., sur parchemin, à deux colonnes. Belle copie de la fin du xiv" siècle ou du commencement du xv"; elle paraît avoir été exécutée pour Louis, duc d'Orléans, et a été possédée par Charles, duc d'Orléans, qui a mis sa signature à la fin. Il n'y a de titre ni au com- mencement ni à la fin.
Français 9629. In-fol., sur parchemin, à deux colonnes. Copie du XV* sièclç, dont la rubrique initiale a été citée un
AUTEUR DU LIBER DE INFORMATIONE PRINCIPUM. /i5
peu plus haut. Cet exemplaire est depuis longtemps fort in- complet.
Français i-îsS^. In-fol., sur parchemin, à deux colonnes. Copie (le l'année i 439, intitulée : « Ci commence le livre du « Gouvernement des princes. » Ce bel exemplaire a été exécuté pour le prince qui devint duc de Bretagne en i4/l2 sous le nom de François l" : Explicit per inaniim Jo- liannis Mercatons, illnstns principis donuni coinitis de Monte Forli, (hicis lintanm piinuuiciuli , secrctani, die seciinda viensis famiaru, anno Doiniiu mdlesiino (^uadruujenlesimo tricesirno octavo.
Vers la fin du xv" siècle, un écrivain, dont nous ne con- naissons pas le nom, mit de nouveau en français le livre de rinformation des princes. 11 travailla sur le premier texte latin, tel cpie nous l'avons dans le manuscrit de l'université de Leyde. On en peut juger par les premières lignes du |)rologue :
Le livre qui enseigne comment les roys se doivent gouverner.
Regnabil re.t, cl sapiens crit, cl faciet jadiciuin et jasticiani in terra. « Le roy régnera et sera sage, et fera justice et jugement en terre. » En ces paroles proposées, Dieu nostre créateur, parle prophète prédisant l'advenement de Jesu Ciist, et descripvant moult compendieusement la haultesse de sa royale magesté, en l'exemple dessus dit, informe touz roys et princes, et leur demonstre en paroles brefves quelz ilz doivent çstre, et comment ilz doivent gouverner le peuple a eulx subget. Car, combien que nostre Sauveur Jesu Crist de tous les saulvez soit le chief et exemple a tous de toute saincteté et perfection , si est il par grant espe- ciaulté proposé au devant de tous princes et roys comme ung mirouer très cler a regarder, pour estre ensuivy comme exemple très évident, comme une belle forme a laquelle ilz se doivent conformer, et comme une très droicte règle selon laquelle ilz se doyvent gouverner. Oyent donques et entendent songneusement tous roys et princes que Dieu, nostre créateur, par le prophète, es parolles dessus dictes, touche quatre choses qui doivent estre ou prince qui a le gouvernement de la chose publique, c'est assavoir Testât de l'excellence du prince, le fait de sa présidence, le chemin qu'il doit tenir et la fin complective. Il touche le premier point quant il dit « Le roy »; il touche le second, quant il dit « Régnera » ; il touche le tiers , quant il dit « Et sera sage " , et monstre le quart point, quant il conclut et dit « Et fera just[ic]e et jugement ». Ces quatre choses sont nécessaires, ne l'une sans l'autre ne suffîst.
XIV SIECI.K.
XIV* SIÈCLE.
46 ANONYME.
Le traducteur suivait un manuscrit tout à fait semblable à celui qu'a possédé Isaac Vossius. Il a compris dans son travail un petit appendice que précède cette rubrique : « Le « XXXI* chappitre est adjousté ad ce livre, et traicte des choses «qui appartiennent a tout bon prince, lesquelles ont esté « escriptes par Gyprien, ou livre des xii abusions du siècle. » Cet appendice , qui ne fait point corps avec l'ouvrage, et qui n'existe point dans les manuscrits de la seconde rédaction, se trouve dans le manuscrit de Vossius, précédé de la ru- brique : Quœ pertineant ad bonuni principcm ostendit Cyprianus , in libro de duodeciin abusionibus scculi, hiis verbis.
La nouvelle traduction fut offerte au roi de France, Charles VIII, selon toute apparence.
L'exemplaire de présentation, orné d'un très riche fron- tispice , forme à la Bibliothèque nationale le n° 1212 du fonds français.
Cette traduction ne fit pas tomber dans l'oubli l'œuvre de Jean Golein, qui eut les honneurs de l'impression au commencement du règne de François I". C'est elle que nous avons dans le volume intitulé : « Le Mirouer exem- « plaire et très fructueuse instruction selon la compillation M de Gilles de Romme, très excellent docteur, du régime et « gouvernement des roys, princes et grandz seigneurs, qui « sont chef colomne et vraiz pilliers de la chose publicque et M de toutes monarchies, ensemble des presidens, conseilliers, «seneschaulx, baillifz, juges, prevostz et autres officiers «qui, pour leurs grandes expériences et littératures, sont « commis par les dictz roys et princes pour administrer «justice. Et avec ce est comprinsle Secret d'Aristote appelle « le Secret des secretz, envoyé au roy Alexandre. Et le nom
« des roys de France, et combien de temps ilz ont régné
« — Cy linistle Mirouer exemplaire du régime et gouverne- « ment des princes, selon la compillacion faicte par Gilles «de Romme, très excellent docteur, imprimé a Paris pour «Guillaume Eustace, libraire du roy nostre sire, demou- « rant en la rue neufve Nostre Dame, a l'enseigne de l'Agnus « Dei, et fut achevé de imprimer le dernier jour de juillet,
AUTEUR DU LIBER DE INFORMATIONE PRINCIPVM. 47 ,„.„kc^^.
«l'an mil cinq cens et dix sept.» (In-4° de i4i feuillets, plus 8 feuillets préliminaires.)
L'imprimeur a omis dans la préface tout ce qui avait trait à la personne du prince Louis, fils de Philippe le Bel.
L. D.
ANONYMES,
AUTEURS DE DIVERS RECUEILS D'EXEMPLES.
I
Un recueil d'exemples, copié, au xiv* siècle, sur les fo- lios 77-111 d'un volume en parchemin qui, du couvent des Célestins d'Amiens, est arrivé à la bibliothèque d'Arras (ms. n" 1019, jadis n" 426), est ainsi désigné par les ru- briques du commencement et de la fin : Ad honorent Dei et beatœ Virginis et saluteni pariter animamni, incipiunt Familiaria exempla, cjuœ discretus et bonus relator référât locis et tempo-
ribus Expleta sunt exempla ad honorent Deiet beatœ Mariœ,
Virginis gloriosœ, et ad utilitaleni omnium Jidelium. Il com- mence, sans aucun préambule, par une anecdote dont les premiers mots sont : Audivi (fuemdam cardinalem dicentem auod
quidam erant in maris periculo constituti Ce qui en fait le
principal mérite, c'est qu'il est facile d'en déterminer la date et le lieu d'origine.
L'auteur appartenait à l'ordre des frères de la Pénitence'
* Les textes relatifs au couvent des marque les noms du prieur et de trois
frère» de la Pénitence de Marseille sont religieux , qu'il importe d'insérer ici ,
assez rares. Le plus important nous a été parce que l'un de ces frères pourrait
communiqué par M. Louis Blancard, bien être l'auteur du recueil dont nous
d'après une pièce originale des Archives nous occupons : frater Guido de So-
des Bouches-du-Rhône (charte 191 du Unis, prior domus fratrum Pœnitentiœ
fondJT de la Major). C'est un accord con- Jesa Ckrirti in civitate Matsiliœ , frater
clu, le 17 juillet ia6o, entre le prévôt Hugo Richardus et frater Barlholonueus .
du chapitre de Marseille et le couvent el frater Bertrandus de Auriaco, ejusdem
des frères de la Pénitence. On v re- ordinis.
XIV* SIÈCLE.
fi8 ANONYMES,
duClirlsl,qui, à l'instigation d'Iiniocent IV, fui établi à Mar- seille en 1 vf) 1 . Cela résulte de trois passages. Le premier est
Fol. 87 ï". l'histoire d'un «frère de notre ordre» (^quidam fraler noslii ordinis), qui, étant en oraison, fui lrans])orté dans une ca- thédrale où il lui fui donné de voir la gravité des faules ré- sultanl de la négligence des clercs à psalmodier décemménl
IV.1. «I v" les offices. Le second a Irait à une distribulion miraculeuse
de pains que la sainte Vierge fit, à une fête de l'Assomption, dans la maison des frères de la Pénitence du Christ à Mar- seille; l'auteur dit en avoir été le témoin oculaire : Accidit Massiliœ, in doino fratrum Pœnitcntiœ Jhcsu Christi, sicut vi-
Foi. 07 v". dimus et testainur Dans le troisième nous voyons mis
en scène les frères de la Pénitence du Christ du couvent de Brignoles, qui sont désignés par les mots : fraircs nostros de Pœnitcntia Jesu Christi de Ihiiwnia.
L'ordre des frères de la Pénitence, ou des Sachets, n'a eu qu'une existence éphémère. Institué en 1261, il a été supprimé en 1274 par une décision du concile de Lyon; mais il n'a pas dû s'éteindre avant la fin du xiii" siècle,
Rcc. dcMr.iv, puisqu'il avait encore en 1288 et 1289 des maisons dans
édition Langiois, Jes viUcs dc Montpellier, de Poitiers et de Brignoles. La
n°' av's^.' Kj)" éî composition du recueil dont nous nous occupons peut donc
'"■''9 être fixée à la fin du xiii" siècle, et l'auteur à qui nous la
devons pouvait bien encore vivre au commencement du
.siècle suivant.
Il n'est pas plus difficile de déterminer la région à laquelle il appartenait. Beaucoup des historiettes dont le recueil se compose ont pour théâtre dilférenles localités de la Pro- vence ou des pays avoisinants.
Un simple relevé alphabétique ne laisse à cet égard au- cune espèce de doute.
Fol. f).^ »". Abbaye de Bonnevaux, au diocèse de Vienne. — L'abbé
Hugues, mort, en odeur de sainteté, le 1" avril 11 83, invité à un festin par des chevaliers de sa famille, ne voulut
Ï)as y prendre part avant d'avoir reçu l'assurance que toutes es provisions avaient été loyalement achetées. Mais quand, J
par surcroît de précaution, il eut prononcé ces paroles : « Si m
AUTEURS DE RECUEILS DEXEMI'LES. 49
\IV SIECI.S.
« len y a rie tort, diables lo port, » le diable enleva tout à coup la table elles plats dont elle était couverte.
Ville de Brignoles (Var). — Un habitant de cette ville se croit, dans un rêve, pourchassé par le diable : Audivi
xjuemdain hoininein in villa tiriiwiuœ — Les religieux
de l'abbaye de la Celle, au diocèse d'Aix, se plaignaient de voir passer le produit du temporel de l'église paroissiale chez les frères de la Pénitence du Christ, établis à Brignoles. Ceux-ci répondaient qu'ils se préoccupaient avant tout des besoins spirituels des paroissiens et qu'ils avaient unique- ment en vue le salut des âmes. Sur ce terrain, les moines ne s'inquiétaient pas de rencontrer des rivaux; l'un d'eux tint ce propos : « Che deables aven nos a far de aniiiKibas
* ipsorum , dummodo pussiinms liabere temporalia ? »
Château de Dragnignan. — Comme exemple de charmes superstitieux, on cite les paroles que, dans une épidémie de Draguignan, une femme prétendait avoir la vertu de pré- server de la mort. Nous reproduisons textuellement l'anec- dote dans laquelle la mystérieuse formule est rapportée en provençal :
Audivi quod in Castro Draguiniani multi nioriebantur, el dixit qua^daiii Fol. 91. mulier vicinœ suae ciijus niaritus graviter inlinuabatur : « Bona com- « mater, docebo vos quomodo nuiius in domo \estra morietur. » At illa ait : «Die, domina, micbi. » Et tune dixit : « Quando videbitis sacer- « dotem ad domum vestram venientem pro vire vestro communicando , • •
« dieetis ei sic : Dam preiie, clauses la boca e lias lo pe, de sains non traires « mai ren. » Et contra taies divinationes seriptum est (Levit. xxvii) : « Vir sive mulier in quibus pithonicus vel divinationis spiritus fuerit,
• morte moriatur. »
Forcalquier. — Deux Lombards très riches, poussés par la Foi. 10& curiosité, vinrent à la cour du comte de Forcalquier pour en voir les merveilles. Le comte, informé de leur désir, leur fit'un bon accueil; puis il ordonna de les mettre à la broche, parce qu'il voulait avoir sur sa table toute espèce de viandes rôties. Les Lombards ne s'attendaient sans doute pas à une aussi étrange merveille, et, pour avoir la permission de se retirer, ils promirent de donner une grosse somme d'arerent.
TOME \X\l, J
%\\' Sllci.E.
50
ANONYMES.
Fol. 108.
Salimbene , Chron., p. ni.
Château d'Hyères. — L'auteur y avait vu une dame qui balayait sa maison d'une manière assez étrange : Vidi quam- dam dominam in Castro Arearum, (juœ pur(jabat domuin incipiens
ah hostio domus Il est à remarquer que le château
d'Hyères avait été le berceau de l'ordre des Sachets; sur ce point, le témoignage de frère Salimbene est formel : castrum Hi»«. liu, de la Arearum, ubi Saccati sumpserant initium. La Vie de sainte p. 5"*^. Douceline, analysée dans un de nos précédents volumes,
nous fait assister à l'origine de ces congrégations qui eurent surtout des adhérents dans nos provinces méridionales.
Ville de Marseille. — Outre la distribution miraculeuse des pains aux religieux de la Pénitence de Marseille, dont il a été question un peu plus haut, le conteur parle des mauvais traitements qu'un Marseillais faisait endurer à sa femme.
Ville de Montpellier. — Deux bourgeois de Montpellier sont mis en scène : le premier, après s'être ruiné, ne fut point secouru par sa femme; le second s'opposa à la voca- tion religieuse de son fils. — Dans un autre chapitre figure une dame de Montpellier, qui se fit enterrer à Maguelone. — C'est à Montpellier que notre auteur place le petit drame du savetier et du financier. Le récit en est assez bien conduit et mérite d'être rapporté textuellement :
FoL 93. Dicitur quod apud Montera Pesullanum fuit cerdo quidam pauper-
rimiu, nomine Robinus, qui morabatur sub scaiis cujusdam ditissimi viri et avarissimi. Iste vero pauper habebat viellam, et, cum labore fati- gatus esset , eam tangebat et cantabat aiacriter cantilenas ; et cum de suo lucro habebat v denarios vel ti , emebat cames , faciebat salsas et sic tempus suum aiacriter deducebat. Dives vero avarus nunquam bonam diem habuit, sed semper cogitabat de peccunia. Cui semel ait mulier uxor sua : «Domine, videte; iste Robinus nichil possidet, et melius « tempus habet quam vos. Gaudet enim et leetatur; cantat et jocundatur. » Cui vir : • Domina , ego bene ei «ufiferun hanc lœticiara ; s[c]i«tis. • Do- mina dixit : « Non possetis nisi ei faoeretis aliquod iaipedimentura. • — «Imo, eum non Ixdam, et bene auQeram iaeticiam. » Et semel per quoddam foramen saculum plénum denariorum projecit in domum ejus. Robinus vero man& surgens peccuniam invenit et optime guber- navit, et tota die quid de peccunia faceret cogitavit, et non cantavit sicut heri et nudiustercius. Hoc vero fecit multis diebus. Dixit ergo miles
Fol. 108.
Foi. io5 V*.
Fol. 106.
Fol. 107 t'.
J
AUTEURS DE RECUEILS D'EXEMPLES. 51
XIV SIECLE.
domina; : « Videtis quod Robinus non cantat. » — « Per Deum, dixit « domina, non cantavit diu est. » Dixit miles : « Ego reddam ei cantum. » Et descendit, et petiit peccuniam. Qui non fuit ausus negare. Deinde, cum fatigatus esset, vieHabat et cantabat, ut solebat. Et ait miles do- minée : « Ecce Robinus cantat. » — « Per Deum , dixit domina , verum
• est. Quid posset esse .•' » — Dixit miles : « Ego dicam vobis. » Et narravit
ei rem gestam. Unde bene dicitur (Job), de divite : « Sonitus terroris Job, w, 2
• semper in auribus ejus; cum sit pax, semper insidias suspicatur. »
Ville d'Orange, — Histoire d'un habitant de cette ville, ^''' '"< » nommé Raimond, dont la charité était inépuisable et qui, pour ce motif, était en butte aux reproches de sa femme.
Abbaye de Saint-Gilles. — Les sources de richesse se ta- f»'- lo-. rirent pour ce monastère sous l'administration d'un abbé avare, qui voulait y supprimer à peu près complètement l'hospitalité et les aumônes. Un vieux moine expliquait l'ap- pauvrissement de la maison en disant que l'expulsion du frère Date avait entraîné la retraite immédiate du frère DabitarK
Château de Tarascon. — Une jeune fille de Tarascon, Foi. 104. très fière de ses beaux cheveux, devint chauve dans l'espace d'une nuit.
Ville de Toulon. — Punition d'un jeune homme qui. Foi. «oo. pendant un voyage en Sardaigne, se moquait de son père, citoyen de Toulon. — Fin tragique d'un chanoine de Toulon , nommé Bertrandiis Ageraciis , qui passait le dimanche Foi. 97 v*. à jouer aux échecs dans son château d'OUioules.
Sans crainte de nous tromper, nous pouvons donc affirmer que le recueil d'exemples qui remplit les trente-cinq derniers feuillets du manuscrit 1019 d'Arras a été composé en Pro- vence, dans la seconde moitié du xiii* siècle, par un reli- gieux de l'ordre de la Pénitence du Christ.
La principale source à laquelle l'auteur a puisé est l'histoire ecclésiastique dans l'acception la plus large du
' Pour l'histoire de» frères Date et scrit harléien 3a44 (Th. Wright, Latin Dabitur, comparez le récit d'Etienne de stories, p. iia). Voyez aussi le manu- Bourbon (édit Lecoy de la Marche, scrit latin 16971 delà Bibliothèque na- p. i3i) et celui qui est dans le manu- tionale, au folio 5i. nij ., 'iflflITl '^ .
XIT* MÈ4XR.
52 ANONYMKS,
mot: Ancien Testament, Vies des Saints, Vies des Pèreset Miracles de Notre-Dame.
A cette dernière catégorie de récils appartient une lé- gende relative aux origines du monastère de la Cliarité-sur- '■'"•• 8«- Loire. La maison avait été fondée par trois frères, dont l'un
dit un jour : « Allons dans un endroit où nous puissions re- «cevoir les pauvres et les pèlerins, et faisons-les jouir de « nos biens. » Le second frère ajouta : « Ce n'est pas seule- « ment nos biens, mais encore nos personnes qu'il faut con- « sacrer au service des pauvres. » Le troisième ne s'en tint pas là : « 11 ne suffit pas, dit-il, d'offrir au Christ nos biens «et nos personnes; il faut priver nos corps du nécessaire, « pour en faire profiter les pauvres. » De là le nom de Cha- rité, imposé au monastère qu'ils fondèrent sur le bord de la Loire. Telle fut la générosité des moines qu'ils ne tar- dèrent pas à être plongés dans une véritable détresse; mais la sainte Vierge vint à leur secours; elle apparut dans l'église et y laissa une quantité d'or suffisante pour amortir les dettes sous le poids desquelles l'abbaye était menacée de succomber. Ce récit des origines du monastère de la Cha- Roiioiiii-.si.isi. rite est assez différent de celui qu'on trouve dans un 'p^^,|^"._\o, c' manuscrit des Fleurs des Chroniques de Bernard Gui, "'■■•,:;•"* ""' récit que l'abbé Lebeuf voulait attribuer à Richard de
I. XXMI.pavl, 11. ^„ . 1 • , , 1 I- , 1
i>. 100. (iluni et qui a ete publie comme anonyme par dom
Brial.
F«i. M ^^ (jn autre miracle de Notre-Dame a pour objet la guérison
d'un chevalier de la Pouille, que l'empereur Frédéric II
avait injustement condamné à perdre la vue : Occasione
autemj'aha ah imperatore Frederico capitur et imbacinatur
Le mot imhacinare est évidemment synonyme du mot aba- cinarc, qui est longuement expliqué dans le Glossaire de Du Cange. loi. toi. Un exemple d'humilité est tiré de la vie de saint Guil-
laume, qui, après avoir conquis le pays d'Orange, celui de Nîmes et beaucoup d'autres terres, vécut en simple moine dans l'abbaye dont il fut depuis choisi comme patron. — De même, un autre baron, non moins puissant, Guillaume
AUTEURS DE RECUEILS D'EXEMPLES. 53 .^.^.i^,.
le Grand, comte de Poitou', mort à Maillezais en io3o, se plaisait à accomplir les corvées les plus répugnantes dans le " ' '"^ monastère où il s'était retiré.
Nous ne nous arrêterons pas à de nombreux emprunts faits aux bestiaires et à divers recueils de fables et de contes. Mentionnons cependant une assez curieuse version de la vengeance que la femme d'Alexandre aurait tirée du philo- sophe Arislote :
I^egitur quod Alexander, quidam imperator, nimis uxorem suam diti- Fol. loov'. gebat, et cum ea frequentius esse volebat quain reipubiicae expediret, et reprehensus est ab Aristoteie , magistro suo. Quod audiens uxor impera- loris valdefuit mœsta, quia virum suum quasi erteminatum esse dicebat, et cogitavit ista nmlier quoinodo posset decipere Aristotelem , et fmxit sediiigere eum, adeo quod captus amore ejus fuit, et de adulterio inter- pellavit eandom. Cui assensit mulieristo peccato, si per viridarium suum veliet portare eandem, ita quod iste Aristoteles reperet super terram pedibus et manibus, et ipsa imperatrix sederet super eum. Qui, iliectus ejus amore, placitis^acquievit. Quo facto, dicta imperatrix abscondi fecit in viridario cum multis militibus virum suum, et venit usque ad eos sic super Aristotelem sedcndo. Quod admirans imperator, arguit eum dicens : « De cetero non reprehendas me quia nimis diligam uxorem
• meam, qviia sic te sapientem illusit. » Et Aristoteles respondit : « Si ergo
• me sapientem decepit, multo fortius tu debes ejus calliditates timere, »
et ideo bene scriptum est , Ecclesiastici ix : > Ne des mulieri potestatem i:cclcsia&ticu« , ■ animae tuac, ne ingrediatur in virtute tua et confundaris. » '<• '•
Dans beaucoup d'historiettes, l'auteur fait jouer un rôle à différents personnages du xii* et du xiii* siècle, qu'il désigne quelquefois parleur nom, et plus souvent par leur titre ou par leur patrie. Nous en avons indiqué un certain nombre pour prouver qu'il écrivait au milieu des populations de la Provence. Nous devons encore en signaler plusieurs autres dont le théâtre est placé dans d'autres régions de la France
Tels sont des détails sur la conversion de Folquet de foi- 99 Marseille, qui devint évêque de Toulouse, après avoir fait profession dans l'ordre de Cîteaux. — Telle est encore
Le manuscrit porte de tfuodam comité Piraviense, ce qui doit être une corruption du mot Pictavieiue.
' Placii'a dans le manuscrit.
^ . 54 ANONYMES,
l'histoire d'Artaud de Nogent, que le récit du sire de Join- ville a rendue célèbre et qui se retrouve avec de notables variantes dans le manuscrit d'Arras :
Kol. loi. Audivi quod quidam comes Gampaniae erat valde largus, et omnibus
petentibus quicquid poterat tribuebat. Accidit ut duo paupcres milites ad eum venirent, postulantes bénéficia. Audiens hoc ejus bajulus coepit eum excusare : « Dominus meus est multum pauper, quia iecit multas > expensas , et non modo [ habet] quid det vobis. > Quo audito , dixit comes : « Rustice , tu mihi dicis injurias, quia dicis me [pauperem] esse , et non ha- « berequid dem militibus; ymo habeo te, quia tu es meus villanus. » Et dixit militibus : « Ego do vobis istum rusticum , et exigatis ab eo quic- • quid poteritis extorquere. » Et ita factum est. Unde fuerunt isti pauperes milites a sua inopia liberati , quia iste rusticus pluribus divitii.s abundabat. Propter quod dicit Dominus : « Gbi Dominus ' largus , ibi dispensator non « débet esse avarus. »
Fo». 8iï"et85. Paris ne figure que dans un chapitre. Il y est question d'un maître, très fier de sa science, qui se vantait de com- prendre les épîtres de saint Paul mieux que saint Paul lui- même. Une telle présomption fut immédiatement punie. Le malheureux oublia subitement tout ce qu'il savait. On le plaça dans le monastère de Sainte-Geneviève, et c'est à peine si une fille réussit à lui apprendre les sept psaumes pénitentiaux : Et tandem positus est in monasterio Sanctœ Genovefœ, et data fuit ei puella (fuee vix potuit eum docere septem psalmos.
La légende normande qui s'était greffée sur le nom d'une localité appelée le Saut-Gautier est racontée pour prouver le peu de confiance qu'il faut attacher aux protestations des
Fol. 99. femmes. Ce nom, disait-on en Normandie, rappelait le sou-
venir d'un certain Gautier, qui s'était tué en sautant dans la mer du haut d'un rocher, sans être imité par unç maî- tresse qui, à l'entendre, voulait mourir plutôt que d'être séparée dé son amant*.
Nous devons à ce propos déterminer l'emplacement d'une
' Le manuscrit porte Deut. de )a Marche, p. do8) et celui du ma-
' Coœparei le récit de Jacques de nuscrit harléien n* 463 au Musée bri-
Vilri (ms. latin i-jboa, fol. i33 v'), tannique (Th. Wright, Latin ttoriet,
celui d'Etiennede Bourbon (édit. Lecoy p. ij).
AUTEURS DE RECUEILS D'EXEMPLES. 55
localité dont le nom revient souvent dans les recueils de contes du xiii* siècle. On a appelé et on appelle encore le Saut-Gautier une plate-forme qui domine les rochers les plus sauvages et les plus escarpés du Mont-Saint-Michel. Mais, dès le xiii* siècle, nous voyons ce nom porté par une falaise située au nord-est de Fécamp. Hue Arche- vesque, au commencement du Dit « De la mort Larguece » , raconte que, dans un voyage à Fécamp, il voulut faire un pèlerinage à « Bauduin es Bours » et qu'après y avoir en- tendu la messe il alla se promener sur la falaise du côté du Saut-Gautier :
Alai a Bauduin es Bours
XIT* SIÈCLE.
Le Héricber, Avranchin , 11 3ii.
Sus la faloise pris ma voie , Vers le Saut Wautier tant musai Que grant pose du jour usai.
« Bauduin es Bours » désigne certainement le prieuré de Notre-Dame du Bourg-Baudoin, situé près d'un ancien fort, sur le territoire de Saint-Nicolas de Fécamp. Il semble donc qu'au xiii' siècle la tradition populaire de la haute Nor- oupiessis.Des- mandie plaçait aux environs de Fécamp la scène de folie "'p' ''*,'* J!*""
* , .| . ,, /~< • Normandie , liaux ,
amoureuse qu on attribuait au malheureux Gautier. p. 98.
Entre les usages populaires qui sont rapportés par le reli- gieux provençal, nous avons remarqué celui qui consistait à jeter du froment sur la tête des nouvelles mariées quand elles faisaient leur entrée dans la maison conjugale. Par celte pratique on s'imaginait assurer la richesse du ménage, qui parfois ne tardait pas à être plongé dans la misère. Exemple frappant de l'inanité des croyances superstitieuses des femmes' [Exemplum defaccinationibus muliemm).
Une coutume très curieuse est citée comme étant en vi- gueur à la cour du marquis de Montferrat. On s'y serait amusé à faire combattre des taureaux par des aveugles :
Est consuetudo in curia marchionis Montis Ferrati quod, in quodam Fol. 83.
' Ce même usage est rapporté en termes différents dan* le manuscrit har- léien 463, dont le texte • été publié par M. Wright (iirtiii tk>net, p. 1 1 1).
56 ANONYMES,
yt\' »iKCi.r.
festo, conveniunt orbi qui oculos amiserunt, et daliir eis taiirus iiido- mitus, et includuntur in quadani curia cuiii tauro, et unicuiquc. datur massa vel bnculiis iti manu, et dicitur eis quod occidant taurum et sit eorum, et singuli[s] dantur xii denarii ultra. Et duni nituntur taurum percutere, percutiunt seipsos et vuhierant graviter, et p'Tcussus crédit percutere qui eum percussit et percutit alium, et sic ad invicem.
Nous aimons à croire qu'il y a de l'exagération dans un tel récit et que la cour du marquis de Montferrat n'a jamais encouragé des divertissements si barbares. Il est vrai que Jacques de Vitri parle d'un jeu analogue, moins dangereux, mais encore assez cruel. Il consistait à livrer un porc à des aveugles qui devaient le tuer au risque de se blesser eux- mêmes plus ou moins grièvement :
Piiia. ■rll^^lll., Est autem in quibusdam locis consuetudo quod, in festis diebus, caocis p. i4'J. "^of. •. conceditur porcus ut ipsum occidant et partes suas oumes accipiant. Dum autem caecus porcum vult occidere, sœpeaccidil quod ipsum vul- nerat, vei socium percutit et occidit.
Terminons par un dernier trait emprunté au recueil du religieux de la Pénitence du Christ. Il se rapporte à l'in- dustrie des marchands de chansons :
•■ol'oi. Dicitur quod quidam Homo simplex, in quadam villa Francia?, vidit
quendam cantantem canciones multas, et inde multa acquirentem, et rogavit istum secrète ut sibi venderet de cantilenis. Iste, volens illudere sua) simplicitati , dixit quod bene venderet ei si aportaret unum saccum, et venderet ei plénum saccum de cantilenis. Et veniens ad quendam vesparium, posuit multas apes silvaticas in sacco, et cum, quadam die dominica, rustici essent in foro congregati, iste habens saccum cum vespibus, audiens eas interius murmurantes, credcbat se cantilenas émisse. Et convocatis omnibus rusticis de villa, saccum excussit et vespes famelicse exiverunt, et rusticos qui ad gaudium vénérant graviter pupu-
Prov., XIV, i3. gerunt. Propter hoc bene dicit Salomon : • Risus dolori miscebitur, et « extrema gaudii luctus occupai. >
Tous les exemples de la compilation qui vient d'être ana- lysée, au nombre d'environ 260, finissent, à peu près sans exception, par une citation biblique.
Le manuscrit d'Arras, n° 1019 (jadis n" 435), qui nous
M'TKLRS DK RECUEII.S DEXEMIM.ES. 51
XIT SlhXLE.
a coiiserv»'* le recueil du religieux de la Pénitence du Chris! ,
renferme deux autres collections d'exemples, ciu'il est bon •^""•i «l's i"->
..... , , .' . ' , y„ (l'Arras, y. 5oo
(le signaler ici parce (|ue les catalogues impi-imes en i noo _ Catai. ^m. d.- et ïH-j-j. ne permettent pas d'en sou|)çouner la nature. "'Vv'ritT"
L'une, cpii occupe les 34 premiers feuillets du volume, est simplement un extrait de l'ouvrage d'Ktiennede Bourbon. Ki.(i,iioiiii)OM (r<'st un exemplaire (pi'il faudra joindre à ceux qui ont été ^""^''"'"P """' indicjués par M. Lecoy de la Marche.
L'autre, qui est copiée sur les folios 35-75, et intitulée : Incipiunl c.rcmpla citracta a sermomhus uuujisUi Alani, n'est point, comme on pourrait le croire, tirée des sermons de maître Alain de Lille. Nous nous .sommes assurés qu'elle consiste en anecdotes empruntées au recueil des sermons de Jacques de Vitri, tel qu'il existe dans le manuscrit latin I 7509 de la Bibliothèque nationale.
S'il a suffi d'indi(|uer par un mot l'existence de ces deux petites collections, il n'est peut-t^'lre pas inutile de donner ici des renseignements un peu moins sommaires sur deux autres recueils d'exemples que nous avons eu l'occasion d'examiner également dans la bibliothèque d'Arras.
II
•
A la seconde moitié du xiii* siècle parait appartenir le recueil alphabétique d'exemples, intitulé : Incipit tractatus v.ivinplorwn secunduni ordiiiein alphabeti, qui nous a été con- servé dans un petit manuscrit de la fin du xiii' siècle, jadis possédé par les Célestins de Saint-Antoine d'Amiens, et formant aujourd'hui le n° 537 ^^ ^^ bibliothèque d'Arras. Dans ce recueil, qui commence par les mots : Accidia, Nota, accidwsus est sicut canis Jainelicus, l'auteur, qui cite plusieurs fois Pierre Alphonse, a entassé beaucoup d'anec- dotes, de fables, de traits empruntés aux bestiaires et aux vies des saints, de pensées pieuses et surtout de compa- raisons plus ou moins étranges. Le tout est groupé pêle- mêle sous i5i rubriques, dont les premières sont : Accidia, Advocatiis, Amov, Ambulare, Angélus, Anima, Avaritia, Au-
TOME XXXI. 8
Ilf»ftl«KIUI lATIOlALI.
. . 58 anonymf:s,
(Ui'e, Ballivus, Bellunt, Jieatitudo Le traité occupait' pri- mitivement 207 pages, dont i83 seulement subsistent depuis qu'une jnain coupahl»; a arraclié le cahier qui conte- nait les vingt-quatre rubriques comprises entre les mots Prœdicalor et Tribulatio.
Heureusement la lacune peut être comblée à l'aide de plusieurs autres copies du même recueil qui nous sont par- venues, notamment le n" 1 1 19 de la Mazarine (n" 101 u du catalogue de M. Molinier), le n" 857 de l'Arsenal, le n" 35 d'Auxerre, le n" i36 de Cliarleville et le n" 19 du collège de Toutes-les-Ames, à Oxford.
L'ouvrage a certainenienl été composé en France. H n'est pas rare d'y rencontrer deS mois français: Ilcin mulli faciunl garde cors, sed pauci vet nulli garde ame (fol. H). — l'aiipercs hommes, antecjmun sotulares sui sint disrupti,j)oniinl ihipiclacia, vulfjariter takons (fol. i3 v°). — Stultiis esl qui plus carat de sarpillis (juam de mercibas : Caro est la sarpeliere, anima veto merces , Chrisli saïKjuine comparata (fol. 1 4 )• — Item, diaholus est sicut J'raudulentus lusor, un hokeler : in principio pcrmitlil socium suuni lucrari, ut inflamme t eum ad ludum, sed in fine lot uni hcratiir (fol. 66).
Çà et là sont des proverbes ou des dictons, par exemple au folio 10 :Item, vulgo dicitur; Cujns capilli cadunt siijnum est
quod amatur Et au folio 65 v° : Item, solet dici vulijaliter;
Cum alicjuis. ati(fuod malum dicit velj'acit alteri, dicitur ei diri- (fendo : Pone hoc ad capul tuum.
Sous le mot Sortileyium , l'auteur rap[)orte une croyance populaire, relative au chant du coucou entendu le i"^^' mai :
Ms. Il 19 du la Quaedain vetiila, prima die niaii, cum audissct avem quœ dicitur \laiaiiiie, fol. 6i. cucu dicentem quinquies caca, credidit quod tôt annis esset victiira , et, cum statim post infirmaretur ad mortem et filia sua eam ad confessionem moneret, dicebat : « Non oportet, quia adhuc vivam per quinque aiinos. » Et cum jam vix posset ioqui, elevans quinque digitos, nundum an- nuen», çxpiravit.
Plus d'une fois les jongleurs et les ménestrels sont mis en scène. Dans un passage (fol. 79) les mauvais prédicateurs
\IV* SitCl.K
l'i V-.
AUTEURS DE RECUEILS DKXEMIM.ES. 59
sont compaW'S aux jongleurs {jocnlalores) , qui racontent les prouesses des chevaliers sans jamais accomplir de pareils (îxploils. — Ailleurs (fol. 69 v") il esl fait allusion à l'hislo- rielle d'une jeune lllle (fiuc dicchal (juodnulebat de Domino Ja- cere sunin viellatorem sive meneslrai.
Les coules plaisants ne sont pas rares. En voici deux que l'auteur a insérés sous la rubrique Crux. L'un a pour sujet une chienne savante et l'autre une» femme entêtée. Tous deux pouvaient se placer dans les sermons qu'on prononçait pour engager les fidèles à prendre la croix :
Cioricus quidam liabuit quaiidani caniculain, quani luultum dili-
gebat, et notncii ei imposuit Rosam, et ununi opus sibi didicit, scilicet Ms. clAnas
ambulare super pedes anteriores. Tandem aller clericus furatus est ,°'Î'V. ~' ' ' » ,,.... (le la Mazaniii' ,
dictam caniculam, et, quia non noverat nonien lUius, imposuit ei nomen r„|.
aliud, et vocavit eam Violam, et didicit ei opus aliud, scilicet ambulare
super pedes posteriores. Processu vero temporis, invenit primus clericus
dictam caniculam, et repetiit oamcoram ipso episcopo Parisicnsi ab alio
clerico. Alius vero alTirmabat esse suam. Dixit primus : « Ego sibi opus
" didici et nomen imposui. » Dixit alius : « Ego sibi opus didici et nomen
« imposui. » Tune judicavit episcopus quod ad cujus invocalionem ve-
nirol canicula et [qui] lacerel eam servire de suo mesticr, eam ha-
bcrel. Primus eam iiomine Rosam vocavit, et noluit venire ad eum nec
senire de suo opère. Tune secundus nominavit eam nomine Violam, et
dédit sibi ictum suh gula , et statim cœpit ire super pedes posteriores.
Tune episcopus adjudicavit illi clerico ultiino. Nolebat autem venire ad
primum clericum, quia secundus eam delicatius nutrierat. Sic Christus
nominavit nomine suo nos cbristianos, et opus pœnitentix nos docuit;
diabolus autem postea nominavit nos nomine ribaldos , et opus volup-
tatis nos docuit. Modo ad pedem crucis stant Deus et diabolus : Deus
vocat chi'istianum nomine suo , diccns : • Servias de opère tuo , veni ad
• crucem. » Diabolus e contrario vocat et clamât : « Sedeas, ribalde, et
« maneas in delitiis tuis; servias de opère peccati. » Modo apparebunt
qui sunt christiani et servi Dei, qui ribaldi et servi diaboli, in assump-
tione crucis.
Fuit quidam vir in una congregatione cuiii aliis viris, et locutus est
de uxore sua, quod ipsa eum multum diligebat. Tune alius dixit ei :
«Tu dicis quod uxor tua te multum diligit, et ego pono tecum quod
« pro te festucam non saltaret. » Posuerunt, reversusque ad domum
cœpit aniplexari uxorem suam et congaudere, et quaesivit ab ea si eum
multum diligeret. Respondit quod sic. Quaesivit iterum : « Nonne faceres
« quicquid ego vellem P » Respondit quod sic. Tune ipse projecit fes-
8.
XU'.Mr.CLB.
60
ANONYMES.
Cmil.. Il, 8.
tucain in inetlio, et dixit : « Amore niei salta islam festucam, et quia «prxcipio et volo. » Ipsa autem, respiciens festucam, ait : «Ad quid « eain saltareni?» Respondit vir : «Quia volo.» Respondit : «Quid in- « teiligitis in hoc;' Non pertinet saltare nisi ad meretrices. » Tune \ir primo saltavit. «Modo, inquit, potes salfare. » uCerte, di\it ipsii, « vultis me incantare. Non saltabo. Quid inteliigilis in hoci* » Res- pondit vir : « Posait uruis mecum quod tu non saitarcs festucam pro • me, et amitto multa nisi tu saltaveris; si vero saitaveris, lucrabor. » Respondit mulicr : « Modo video quod istud est mokerie. » Et perdidil vir quod posueriil, quia non saltavit. Vir, Christus; uxor, ciiristiarms , qui semper fatetur Christum diligerc. Christus fecit salfum par les mavoys, scilicet pro cmenda matorum saltavit in cruce; unde in Cantico : « Ecce « iste venit salicns in montihus. » Rogat te ut similem saltuu) pro ipso facias, et tu respondes : «Vos, praîdicatores, vultis nos incantare. Quid « intelligitis in hoc !' » Rcspondeo : « Amittit Christus multa ultra mare, «nisi tu feceris hune snitum ad crucem. Igitur salta, ut Christus lu- « cretur. »
\h. de la Maza- iiiir, fol. 58 V*.
La compilation renferme un très petit nombre de noms propres qu'il y ait intérêt à relever.
A l'article Resurrectio, un trait de l'histoire fabuleuse de Charlemagne attribuée à Turpin est invoqué pour justifier la croyance au dogme de la résurrection des morts :
item in historia karoli legitur, dum milites ejus contra infidèles pu- gnaturi lixissent hasias in terra, oraverunt ut eis ostenderetur qui eraul niorituri in crastino in bello. Faclum est autem in crastino quod om- nium illorum qui morituri erant hastae fronduerunt, et, cum ampu- tassent eas, de eo quod infixum erat in terra creverunt de residuo arbores magnac in signiun quod adhuc rosurgerent morientes.
Kol. 1 1 V ms. d'Arras.
du
La célébrité de Renouart au tinel, le héros de la chanson d'Aliscans, est attestée par les premiers mots de l'article Belluin : Dicitur quod RainoaUus omnes pusillanimes et Ju<ji~ tivos sibi daii petiit , et elevatn tynello fu(jientes , ad hélium com- pellens, victores effecit. — Une historiette relative à un usurier est attribuée à Eudes de Paris, sans doute l'évêque Eudes de Sulli : Narrât Odo Parisiensis quod quidam usurariusj'mt in
Ms. deUMaia- Frajicia — Un propos de Guillaume [d'Auvergne],
évêque de Paris, est rapporté comme exemple de la man- suétude qui convient aux prélats : Unde dicebat Guillehnus,
Kol. 3
rinp, Toi. 55.
AUTEURS DK RECUEILS D'EXEMPLES.
61
\IV SIKCI.E.
eniscopus Parisiensis , tanquam bonus prœlatiis et plus: « PIusvolo « subditos mittere cuin paira pœnitentia ad pnrgatorium (juam ciim « miupm ad injenmm. » Miilti eiiiin desperant (jiiando vident prœ- latos nimis severos in pœnitentiis injumjendis. — L'auteur met daus la bouche du pape Alexandre III, à Montpellier, l'apo- logue des membres révoltés contre l'estomac : Itcni, Alexander papa apud Montent Pessulanum ait : « Pedes et manus simnl
«I inmrrexeinnt contra stomacnm » — Une anecdote se
rattachant au séjour d'Alain de Lille dans la même ville de Montpellier mérite de trouver place ici, quoiqu'elle ait déjà été publiée sous une autre forme d'après l'ouvrage d'Etienne de Bourbon :
Item cum Alanus, auctor Reguiarum iheologiœ, veniret apud Montem Pessulanum , congregati surit ad eum milites patrie , quterentes ab eo qua> esset major ciirialitas quae posset reperiri. Ait eis : «Dicam, si " postea alteri quœslioni mihi vultis respondere. » Qui concesserunt. Dixit ille : « Dare est maxima curialitas. Quilto quae sit maxima rusti- « citas. » IHi autem nescierunt respoiidere quaestioni ejus. Ait ille : « So- • lutio quaestionis vestrae docet respondere meae quaestioni : .si enim » dare est maxima curialitas, etaufene est maxima rusticitas. »
Le roi Philippe Auguste est mis deux fois en scène. Un jongleur lui ayant un jour demandé ce qu'il pensait : «Je « pense, lui dit le roi, qu'il n'y a plus des chevaliers tels que « Roland et Olivier. » — « Mais, repartit le jongleur, avons- « nous un Charlemagne ?» — Une autre fois c'est le fou de Philippe Auguste qui montre à son maître comment les courtisans s'enrichissent en faisant valoir le crédit qu'ils s'at- tribuent :
Rex Phiiippus habuit quemdam stultum pauperem, et dixit stultus ad regem : « Facias me divitem usque ad annum. » Et dixit rex : « Quo- « modo.^ » Respondit stultus : « Quando eris in congregatione baronum et « episcoporum , si voco te, surgas et venias ad me, et loquare mecum « in privato. • Concessit rex , et fecit quod prbmisit. Videntes autem ve- nientes ad curiam quod ita famiiiariter loqueretur quando volebat, dabant Hli stulto multa exenia. Ipse autem recipiebat omnia, et sic con- gregavit magnum thesaurum , et in fine duxit regem ad domum suam et ostendit ei illum thesaurum et dixit : « .\ccipe quod tuum et de tuo est. » Tune quaesivit rexquomodo thesaurum illum acquisivisset; respondit sic
7
Ms. <le la Vlaza- riiic. fol. 'l'y v°.
Kl. (le Boiirliim ,
Anerdolps, p. ■• \('> et .^70.
Ms. (rArias,
loi.
Ms. de la Mai.- rine, fol. 5.>.