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DICTIONNAIRE RAISONNÉ
CIENCES,
DES ARTS ET DES MÉTIERS,
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PAR UNE SOCIETE DE CENS DE LETTRES. MIS EN ORDRE ET PUBLIE PAR Mr. ***.
Tantùm ferles juncluraque pdJet Tantùm de medio Jumptls accedit honoris! HoRAT
TOME SEZIEME.
TE=V£NERIE
A NEUFCHASTEL,
Chez SAMUEL FAULCHE& Compagnie , Libraires & Imprimeurs.
M. D C C. L X V
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EANUM, ( Gêog. anc. ) ville d'Italie , dans la Campanie &c dans les terres , aujourd'hui Tlano. Pline , liv. III. ch. v. qui lui donne le titre de colonie romaine, la furnomme Sidici-
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^ ■••"■'^*,j^ï~ '■• ^j num . & en effet ene avo;t be- ^tju-v- i..-^-»,uL^n-^ij-*-i.'à foin d'un furnom , pour pou- voir être diftinguéé d'une autre Tcanum qui étoit dans la Pouille. Tite-Live , liv. XXII. ch. Ivij. Stra- bon, liv. V. &c Frontin, de Colon, l'appellent aufli Teanum-Sidicinum. Quelques-uns néanmoins difent Amplement Tcanum, tk alors c'eft Teanum-Sidici- num qu'il faut entendre ; car cette vilie étoit b coup plus confidérable que l'autre , ôc Ion nom écrit , ou prononcé fans marque diftindtive , ne devoii être fujet à équivoque. Les habitans de la ville &c du territoire étoient appelles Sidicini.Qn les trouve néan- moins aufli nommés Teanenfes dans quelques inferip- tions. Voyc{ le tréfor de Grutcr ,p. 381. n". 1. &3&9' n°.2. Tcanum des Sidicins étoit la plus grande & la plus belle ville de la Campanie après Capoue , ôefur le chemin de cette ville par Suefla Aurunca. Elle étoit célèbre par fes bains d'eaux chaudes, & Augufte en fit une colonie romaine.
20. Tcanum , ville d'Italie dans la Pouille ce dans les terres ; Tcanum Apulorum ; & dans Strabon , liv. VI. p. 28.6. Tcanum Apulum ; on la diftingue aufli de Tcanum dans la Campanie. Le nom national étoit Teanenfes, félon Tite-Live. On voit encore les rui- nes de cette ville à feize milles au-deflus de l'embou- chure du Tortore , anciennement le Trente C'eft aujourd'hui un lieu nommé Civita , ou Civitate , qui fut evêché avant l'an 1062 , mais dont le fiegc a été transféré , ou plutôt uni à celui de Saint -Severo. (D.J.)
TEARVS , ( Gcog. anc. ) fleuve de Thrace. Pli- ne , liv. I. ch. xj. & Hérodote , liv. IV. en font men- tion. Le Tcarus tiroit fa fource de trente-huit fon- taines , & fe jettoit dans l'Hebrus. Darius fils d'Hyf- îafpes s'arrêta trois jours furies bords de ce fleuve , 6c il en trouva les eaux fi délicieufes , qu'il y fit dref- fer une colonne , fur laquelle fut gravée une inscrip- tion en langue grecque , portant que ces eaux fur- paflbicnt en bonté & en beauté celles de tous les au- tres fleuves de l'univers. (D.J.)
TÉ ATE , ou TÉ ATEA , ( Gêog. anc. ) ville d'Ita- lie. Ptolomée , liv. III. ch. j. la donne aux Marru- cini, dont elle étoit la capitale, félon Pline , liv. III. ch. xij. qui la connoît fous le nom de les habitans ap- pelles Tealini. Silius Italicus, liv. VIII. v. 5zo. fait l'éloge de cette ville :
Marrucina Jimul Trentanis œmuhi pubcs Corfini populos , magnumque Teate trahebat.
L'itinéraire d'Antcnin , qui nomme cette ville Teate-Manucinum , la marque fur la route de Rome à Hadria , en panant par la voie valérienne. Elle k trouve entre Interbromium & Hadna , à dix - fept milles de la première de ces places , & à quatorze milles de la féconde. Le nom moderne eft7Ve«',qu'on écrit plus conmunément Chieù , ou Civita di Ciueti. (D.J.)
Teate , ok THÉ ATE , ( Gêog.mod)v\\\e d'Italie, au royaume de Naples , dans l'Abruzze citérieure. Clément VII. l'érigea en métropole. Elle a donné le nom aux Théatins , parce que Jean Pierre Caraffe , le principal fondateur de cet ordre , avoit été éyê- Tome XVI.
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que de The'jte,&c renonça à cette dignité pour fe faire religieux. ( D. J. )
ECRIT , ( Gcog. moi. ) ville d'Afrique , au royaume d'Alger , dans I nce de H u- ,
au pic d'une montagne , fur le rivage de la Méditer- ranée. Quelques-uns prennent cette ville pour la Thudacha de Ptolomée , liv. IV. ch. ij. {D.J.)
lEtBELT , ou ': I BELT , ( Gcog. mod. ) canton cPAfriqi e, dans le B .rid , au milieu
du defeii de Barbarie , a 70 lieues du grand Atlas du coté du midi , & à 34 lieues de S (Te. Le chef-
lieu de ce canton eft fou 1 \g. 10.de longitude,
iSc à 20. deg. i5.de latitude. ( D. J. )
TEBESSA , (Gcog. mod.) ville d'Afrique, au royaume de Tunis, fur les confins du royaume d'Al- 'ger, au-dedans du pays , à 55 lieues de la mer. On croit qu'elle a été bâtie par les Romains , parce qu'on y voit encore des reftes d'antiquité , avec des inf- criptibns latines ; cependant la contrée des environs eft ftérile, & tout y manque , excepté des 1 ... s c'v des noix. Long. 26. 48. latit. *5. y. (D.J.)
TÉBETH, f.m. ( Calcnd. des Hébreux. ) dixième mois de l'année eccléfiaftique de> Hébreux, &c a trieme de leur année civile, qui répond en partie à Janvier , & en partie à Février. Il n'a que 29 jour ■ ; le fécond jour de ce mois , on finiflbit l'oclave de la dédicace du temple purifié par Judas Macchabée ; le dixième étoitun jour folemnel de jeûne , en mémoire du flege de Jérufalem par Nabuchodonofor , la hui- tième année du règne de Sédécias , 501 ans avant J. C.(D.J.)
TEBURI, ou TIBURI?( Gêog. anc.) peuple de PEfpagne tarragonoife. Ptolomée , liv. il. ch. vj. leur donne une ville nommée Nemetofyiga. ( D J.) TEBZA , ( Gcog. mod. ) vilie d'Afrique , au royau- me de Maroc , capitale de la province de même nom, fur la pente du grand Atlas. Elle fait du trafic en blé , en troupeaux & en laine. ( D. J. )
TECA , (Hijl.nat. Eoun. exot. ) forte deblé qui croît aux Indes,occidentales , & dont les feuilles dif- férent fort peu de celle de l'orge. Le tuyau s'élève à la hauteur de l'avoine , & le grain eft un peu plus menu que celui du feigle. Les Sauvages le ntoiflon- nent avant qu'il foit entièrement mùr , &. le font lé- cher au foleil. Ils le tirent des épis dans lebefoin , & le grillent fous les cendres. Quand il eft rôti , ils le réduifent en pâte , qu'ils portent avec eux dans [eurs voyages. Elle eft extrêmement nourriflante ; en'orte . qu'une petite mefure fufrit à un homme pour plu- fieurs jours. En la détrempant avec beaucoup d'eau , ils s'en fervent pour breuvage , & en font destifanes humectantes dans leurs maladies , à-peu-près comme nous faifons nos tifanes d'orge , d'avoine & de gruau. 1 ne faut pas confondre cette plante avec le : Woyc^ TheCA , Botan. (D.J.)
TECCALI, f. m. (Poids.) poids dont on fe fort dans le royaume de Pégu ; les cent teccâ is font qua- rante onces de Venife ; un giro fait vingt-cinq tec- calis , & un abueco douze icccalis tk. demi. Savary. (D.J.)
TECEUT , ou TECHEIT , ( Ge'og. mod. ) ville d' \ ique , au royaume de .Maroc , dans la pro & fur la rivière de Sus , dans une plaine qui abonde en dates , en orge 5c en froment. Long. 8. 42. latit. 29. ,2.(D.j:)
TECH , LE , ou TEC , ( Gêog. mod. ) rivière de France, dans le Rouflillon ; elle prend fa fource les Pyrénées, au nord du Prat de Molo , en lieu qu'on appelle la Rocea i de-iù cette rivière coule du fud-
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eft , au nord-eft , & arrofe les bourgs d'Arias , de .cd'Eln, d'où elle fe jette dans le . , . :i. C'eftla rivière dont Polybe , Stra- ■ :on fous 11- nom A'Illiberis , la nomme Tichis , & il dit d'elle &c lient deux petits fleuves qui de- ux quand ils fe débordent : parva ,ubiaccrevere,perf<eva.(D.J.) , ( Belles lettres.) quelque chofe qui .■• Art. • eft formé du grec TiKwxef , artificiel, ou
,t dans ce fens là que l'on dit : des mots techni- qn . , &c. év que le docteur Harris
.maire des arts & des feiences , ■ c ette épithete s'applique ordinairement à une for- te de \ ( rs qui renferment les règles ou les préceptes de quelque art ou feience , & que l'on compofe dans ie de ( ulager la mémoire. Voye^ Mkmoire. <. )n fe fert d« vers techniques pour la chronologie , &c tels font , par exemple , les vers qui expriment l'ordre & les inclines des calendes , nones , ides , &c. l~ yei Calendes. Ceux qui expriment les fai- fon Aoust. Ceux qui expriment l'ordre des
s. roye{ SlGNE, .Labbea compofé une pièce devers techniques contenant les principales époques de la chro- nologie , èv à fon exemple If p. Buffier a mis en vers françois la chronologie & l'huftoire , ôc même la géo- graphie.
Les vers techniques fe font ordinairement en latin, ils font généralement mauvais , & fouvent barbares ; mais on fait abllraclion de tous leurs défauts , en fa- veur de leur utilité : pour en donner ici une idée , il luffira de rapporter ces deux vers , où les caluiftes renferment toutes lescirconliances qui peuvent nous rendre complices du vol, ou de quelqu'atre crime d'autrui.
Jufjlo , confilium , confenfus , palpo , recurfus , Participans , mutus , nonobllans , nonmanifeflans.
Et ceux par lefquels le p. Buffier commence fon hiftoire de France:
Ses loix en quatre cent Pharamond introduit , Clod.on chevelu qu Aetius vainquit. Méro\ée , avec lui combattit Attila ; Childeric fut chafji , mais on le rappel la.
Les mots techniques font ce que nous appelions au- trement termes de l'art.
TECKI-TSYOCKU, ou TSUTSUSI, f. m. (Hijl. k t. Bit. ) c'eft un arbriffeau du Japon , nommé le cijlus des Indes , à feuilles de ledum des Alpes, 8c à grandes fleurs de Paul Hcrman. Cet arbriffeau eft - couvert d'une écorce verte brune ; les fleurs font mon^pctales , & reffemblent à celles du martagon ; leur couleur varie beaucoup ; cet arbriffeau eft com- mun au Japon , & fait l'ornement des campagnes & des jardins ; il eft tantôt à fleurs blanches, marque- : de longues taches rouges, tantôt à fleurs d'un -, marquées de taches d'un pourpr.e fon petites fleurs purpurines.
TECKLENBOURG , ( Giog. mod.) bourg d'Al- lemagne , dans la V. i ftphalie , à quatre milles de Munfter ; ç'eft le chef-lieu du petit comté de même nom , & il a un ancien château bâti fur une colline. Long. lat.5%. 2.1. (Z?./.)
TECLA , ( Giog. mod.) il y a trois îles de ce nom dans la mer Orientale , & elles font partie de celle- des Larrons : on lésa découvertes un 1664. (D.J.)
' : ESSE , f. f. ( Mythol. ) cette illuftre fille de ptive d'Ajax, ScbientQf après fon épou-
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fe , a été immortaliféé par Sophocle dans fon Aja» furieux, il introduit cette princeffê , dont la beauté étoit admirable , tâchant de détourner fon mari du deflein qu'il a de fe tuer , Se il lui fait tenir un dif- cours h tendre 6c li pathétique , qu'il eft difficile de n'en être pas ému; ce font les expreiSôns les plus vives ue l'amitié *. de, qu'elle emploie pour
toucher Ajax ; elle lui met devant les yeux une épou- fe & un fils unique , que fa mort va réduire à Fef- clavagc , 6i aux plus cruels affronts ; un père & une mère qui , dans leur extrême vieilleffe /n'ont d'au- tre conlolation que celle de demander aux dieux & d'éfperer ion retour fortuné ; enfuite revenant en- core à ce qui la touche : Hélas , dit-elle ! phrygienne de naiil'ance , jadis votre elclave , aujourd'hui vo- tre époule , que deviendrai-je ? vous avez défolé toute ma maiion J la parque va m'enlever mes pa- reils ; lans fecours , fans patrie , fans afyle , il ne me refte qu'un malheureux fils ! vivez pour lui , vi- vez pour moi ! réduite au dernier défefpoir , je n'ai plus de reffource qu'en vous. . . . (D. J.)
TÉCOANTEPEQUE , ( Géogr. mod.) ville de l'Amérique ieptentrionale , dans la nouvelle Efpa- gne , au gouvernement de Guaxaca , fur la côte de la mer du Sud. Son port eft le meilleur de ceux du pays pour la pèche. Lat. 4/. 33. ( D. J. )
TECOLITHUS , f. m. ( Hifl. nat. Litholog. ) nom donné par quelques auteurs à la pierre judaïque. Poye^ cet article.
TECOMAHUCA , ou Tecomaiaïc , f. m. {Hifl. nat. Bot. ) grand arbre du Mexique , dont les feuil- les font rondes & dentelées , & qui porte à l'extré- mité de fes branches un petit fruit rond , jaunâtre, plein d'une fubftance femblable à celle du cotonnier ; le tronc répand une odeur aromatique & d'un goût acre ; il en fort une réfine , foit naturellement , foit parincifion. Quelques Indiens défignent auili cet ar- bre fous les noms de copalyhot , ôc de memayal-aua- huitl.
TECOMAXOCHILT , f. m. (Botan.) les Mexi- cains appellent ainfi une efpece d'apocynum bâtard , nommé gdjeminwn kederaceum indicum maximum, flore phaniceo , Ferrar. pfeudo - apocynum virginianum , aliàs gelfeminum maximum americanum flore pliœniceo , Park. 11 n'eft d'.aucun ufage dans la médecine. Ray , hifl. plant. -(D.J.)
TECOPAL- P1TZAHUAC , f. m. (Hijl. nat. Bot.) arbre réfineux du Mexique 6c de la nouvelle Efpa- gne , qui produit une réfine en larme qui tire fur le noir; fes feuilles ne font guère plus grandes que celles de la rue , & font rangées par ordre aux deux côtés des branches ; le fruit que cet arbre porte eft fort petit, d'une couleur rougeâtre , affez femblable à du poivre rond ; il croit aufîi des deux côtés des branches.
TECORT , ou TOCORT , ( Giog. mod. ) royau- me d'Afrique , dans la Barbarie , au pays appelle le Gérid. Sa capitale lui donne fon nom. ( D. J. )
Tecort, oh TOCORT, ( Giog. mod.) ville d'A- frique dans la Barbarie , aux états de Maroc , fur une colline , au-bas de laquelle coule une petite rivière. Long. 23. 42. lat. 3.C). 13. (Z?. /. )
TECTOSAGES, les , ( Giog. anc ) peuple de la Gaule narbonnoife ; ils faifoient partie des Volcœ. Strabon , /. IV. & Ptolomée ,/. //. c. y, les étendent julqu'aux monts Pyrénées. * M. Samfon dit que le peuple Volaz-Tcclofages , oc- cupoit l'ancien diocèié de Touloufe , & encore ap- paremment celui de Carcaffonne , qui font préfente-. ment tout le haut Languedoc &C davantage. Il faut remarquer que l'ancien diocefe de Touloufe eft au- jourd'hui diviié en huit diocefes; lavoir, Touloufe, Lombez , Montauban , Lavaur , S. Papoul , Riez , Pamiés , & Mirepoix, Ptolomée même comprenoit
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parmi les Teclofages , le quartier de Narbonne & le Rou/fillon.
Les Teclofages étoient célèbres dans les armes , 250 ans avant la naiffance de J. C. Lorfque les Gau- lois , dit Tite-Live , jetterent la terreur dans toute l'Afie , jufque vers le mont Taurus , les plus fameux d'entr'eux, qu'on appelloit les Teclofages , pénétrant plus avant , s'étendirent jufqu'au fleuve Halys , à une journée d'Angora , qui efr. l'ancienne ville d'Ancyre, où ils s'établirent. Quand Manlius , coni'ul romain , eut défait une partie des Gaulois , au mont Olympe , il vint attaquer les Teclofages à Ancyre , dont Pline leur attribue la fondation ; mais ils n'avoient fait que rétablir cette ville, puifque long-tems avant leur ve- nue en Alie, Alexandre-le-grand y avoit donné au- dience aux députés de la Paphlagonie. Ilell furpre- rtant que Strabon qui étoit d'Amafia , n'ait parlé d'An- cyre que comme d'un château des Gaulois. Tite-Live lui rend plus de juftice , il l'appelle une ville illuflre.
Nous voyons encore dans l'hifloire des Teclofages en Germanie , aux environs de la forêt Hercynien- ne. Céfar dit que ces Teclofages de laGcrmanie étoient iortis des Volca-Tcclofages , de la Gaule narbonnoife. Rhenanus croit qu'ils habitoient fur la rive droite du Necker, & que l'ancien château de Teck conferve encore une partie de leur nom.
Les TecioJ'ages qui réitèrent dans leur patrie , fu- rent toujours coniiderés , jufqu'à la prife de Toulou- fe , parServilius Cépion , cent lix ans avant l'ère chrétienne. Ils avoient amalTé des tréfors immenfes , que ce capitaine romain pilla & emporta; mais la perte l'empêcha, lui & les fiens, d'en profiter. (-D./.)
TECTUM DISPLUf'IATUM, ( Archit. rom.) un toit en croupe ; il y avoit chez les Romains deux fortes de toits , l'un appelle di/pluviatum , lorfque le faitage allant d'un pignon à l'autre , l'eau étoit jettée à droite &L à gauche ; l'autre toit fe nommoit tefludi- natum , par le moyen duquel l'eau tomboit de quatre côtés. Les premiers font encore appelles peclinata , parce que les chevrons qui defeendent du faitage fur l'entablement, avoient la forme d'un peigne. (D. /.)
TÉCUITLES , f. m. pi. ( Hift.mod. ) c'eft ainfi que lesMexiquains nommoient ceux qui avoient été re- çus dans une efpece d'ordre de chevalerie , où l'on n'étoit admis qu'après un noviciat très-rude & très- bizarre. Cet honneur ne s'accordoit pourtant qu'aux fils des principaux feigneurs de l'empire. Le jour de la réception, le récipiendaire accompagné de les pa- rens & des anciens chevaliers fe rendoit au temple ; après s'être mis à genoux devant l'autel, un prêtre lui perçoit le nez avec un os pointu ou avec un on- gle d'aigle; cette douloureufe cérémonie étoit fuivie d'un difeours dans lequel le prêtre ne lui épargnoit point les injures ; il finiffoit par lui faire toute forte d'outrages, & parle dépouiller de fes habits. Pen- dant tout ce tems , les anciens chevaliers faifoient un feftin pompeux aux dépens du récipiendaire , auquel on affeftoit de ne faire aucune attention ; le repas étant fini , les prêtres lui apportaient un peu de paille pour fe coucher , un manteau pour fe couvrir , de la teinture pour fe frotter le corps , & des poinçons pour fe percer les oreilles , les bras & les jambes. On ne lui laiffoit pour compagnie que trois vieux foldats chargés de troubler fans cerTe Ion fommeil pendant quatre jours , ce qu'ils faifoient en le piquant avec des poinçons , auffitôt qu'il parohToit s'affoupir. Au milieu de la nuit il devoit encenfer les idoles, & leur offrir quelques gouttes de fon fang, ce qui étoit fuivi ^de quelques autres cérémonies iuperftitieufes. Les plus courageux ne prenoient aucune nourriture pen- dant ces quatre jours ; les autres ne mangeoient qu'un peu de maiz , & ne buvoient qu'un verre d'eau. Au bout de ce tems le récipiendaire prenoit congé des prêtres, pour aller renouveler dans les autres tem- Tome XVI.
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pies des exercices moins rudes à la vérité , mais qui duroient pendant un an; alors on le remenoitau pre- mier temple où on lui donnoit des habits fomptueux; le prêtre lui faifoit un grand difeours rempli des élo- ge, de fon courage ; il lui recommandoit la défenfe de la religion & de la patrie , & la fête fe terminoit par des feilins & des réjouifïances. Les Técuiltes fa mettoient de l'or, des perles ou des pierres prétieu- fes dans les trous qu'on leur avoit faits au nez, ce qui étoit la marque de leur éminente dignité.
FECl/LET , ( Géog. mod. ) ville d'Afrique, dans la province de Héa, au royaume de Maroc , proche de l'embouchure de la Diure ,où elle a un petit port» Les maifons n'y font que de terre. Long. 8. 7 2. laùu
TEDANIUS, ( Géog. anc. ) fleuve de l'Illyrie, félon Pline , / ///. c. xxj. &c Ptolomée , l. II. c. xvij* Ce fleuve formoit la borne de la Japygie. Son nom moderne efr Zamagna. ( D. J. )
TEDELEZ,( Géog. mod. ) ville d'Afrique , au royaume de Tremeçen, fur la côte de la Méditerra- née , à dix lieues d'Alger. La côte des environs ell extrêmement poiflonneufe. Long. 21. 48. latit. 34.5.
TE-DEUM, f. m. ( Hifl. des rus eccléfajl) on* appelle de ce nom un cantique d'ufage dans l'églife catholique. Il eif ainli nommé , parce qu'il fe dit or- dinairement à la fin des matines , les jours qui ne font point fimples fériés , ni dimanches de carême &C d'avent ; on attribue ce cantique à S. Ambroife ou à S. Auguitin. Au commencement du xj. fiecle, on fe plaignit dans un concile que les moines chantoient le u Deum pendant l'avent & le carême , contre Tu- fa ge de l'églife romaine; mais ils répondirent qu'ils le faifoient fuivant la règle de S. Benoît approuvée par S. Grégoire , & on les laiiïa dans leur ufage.
Loilel , dans fon dialogue des avocats , fait men- tion d'une fameufe caule qui fut plaidée au parle- ment de Paris par M" Boulard & Defombres , & que l'on nomma la caufe du te Deum laudamus. Voici le fait tel qu'il eft raconté par l'auteur. Un chanoine de Chartres avoitordonné par fon teftament qu'on chan- tât le te Deum en l'églife au jour & heure de fon en- terrement , ce que l'évêque Guillard trouva non- feulement nouveau , mais fi fcandaleux , qu'il lui ré- futa ce qu'il avoit defiré , ajoutant que c'étoit une hymne de louange & de réjouiffance non convena- ble au fervice des trépafTés. L'avocat du mort foute- noit au contraire qu'il n'y avoit rien que de bon &c de pieux dans cette hymne , & pour le prouver, il parcourut tous les verfets dont elle eit compofée , avec de belles recherches & interprétations dont il les orna ; enfin il juftifia qu'il contenoit même une prière formelle pour les morts , en ces mots : te ergo quizfumus , famulis tuls fubveni , quos pretiofo fangui- ne redemifli. ALternâ fac cum fanclis tuis in gloriâ nu- rrurari. Bref, la caufe fut fi bien plaidée , que le tef- tament &C le te Deum ordonné par icelui furent con- firmés par arrêt qu'on baptiia du nom de te Deum laudamus.
Le te Deum fe chante encore extraordinairement en pompe & en cérémonie , pour rendre publique- ment grâces à Dieu d'une viefoire remportée par terre ou par mer ; C'en: ce qui rit dire à une dame d'efprit du dernier fiecle , que le te Deum des rois étoit le de profundis des particuliers. Un poète écri- voit dans le même tems à ce fujet :
Taivu les nations avides de carnage .
En faire un métier glorieux , Et des trifles effets de leur fune fie rage , Aller pompeufement rendre grâces aux dieux. (D J.)
TEDIUM, ( Geog. anc. ) ville de l'Arabie défer- te j au voifinaçe de la Méfopotamie, près d'Oragana
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& de Zagmais , félon Ptolomée, /. V. c xlx. {D. J.)
TEDLA , ( Géog. rr.cd.) petite province d'Afri- que , au royaume de Maroc , dont elle eft la plus orientale. Elle eit abondante en blé, éh huile tk en pâturages. Sa capitale porte ion nom, ce eft iur la n . - re de Derne. ( D. J.)
TEDMOR , ( Géog. mod. ) Long, fuivant Abulfé- da , 62. Util. 26". dans le fécond climat. Voyt[ Pal- MYRE. (D. J.)
TEDNEST, ( Géog. mod.) ville d'Afrique, au royaume de Maroc , capitale de la province de Héa , fur une rivière qui L'entoure prefque de tous cotes. Les Portugais prirent cette ville en 1514, & en tu- rent chafL's quelque tems après parle chérif Mo- hammed. Long. 10. Initie. 30. 28. {D. J.)
TE DSI, ( Géog. mod.) ville de l'Afrique , au royaume de Maroc , dans une plaine , à une lieue de la rivière de Sus , à douze de Tarudant , à vingt de la mer , c. à fe] du grand Atlas ; elle cil la réfidence d'un gouverneur. ( D. J. )
TÊES la, ( Géog. mod. ) petite rivière d'Angle- terre , en Yv.ick-Shire ; elle lepare cette provincede celle du Durhatri , tk après avoir reçu la petite riviè- re de Lune , elle le jette dans la mer. (£>. J.)
TEfETHNE, (Géog. mod.) rivière d'Afrique, au royaume de Maroc. Elle a ia fource au mont Ga- belelhâdi , i< fe jette dans la mer vis-à-vis du cap tk de l'île de Magador. (D. J.)
TEFEZARA , ( Géog. mod.) ville d'Afrique , au royaume de Tremecen , à cinq lieues eit de la ville de Tremecen. Son territoire a non-feulement des mines de fer , mais il rapporte beaucoup de blé , tk eit couvert de bons pâturages. Longit: \y. 14. latit. 3 4. 4.*. (A/.)
TEf F , f. m. ( Hip. nat. Botan. ) efpece de grain qui fe cultive abondamment en Ethiopie & en Abyf- finie, & qui fait la principale nourriture des habi- tansdu pays. Il eft d'une petiteffe extrême , n'ay;nt, dit-on, que la dixième partie de la groffeur d'un grain de moutarde; cependant on en fait une efpece de pain qui feroit affez bon , fi l'on prenoit plus de foin à le faire.
TEFFIL1N , f. m. (Hift.juddiq.) nom que les juifs modernes donnent à ce que la loi de M< ife appelle totaphot i ce font de certains parchemins myfterieux qu'Ai portent dans le tems de leurs prières, tk que Léon de Modene décrit ainfi dans fon livre des céré- monies des Juifs , pan. I. ch. xj. On en diftingue de deux fortes , dont l'un eft la teffila de la main , tk l'au- tre la ' ' - la tête. On écrit iur deux morceaux de parchemin avec de l'encr ite e xprès , & en let- tres quarrées, ccj quatre paffages de la loi ; écoute Jfrael , &C. le fécond , & U arrivera Ji tu obéis , &c. le troilîeme , fanctifie-moi tout premier né, 6c. le
3uatricme , & quand le Seignturfefera entrer , &c. Ces eux parchemins font roulés enfemble en forme d'un petit rouleau pointu , qu'on renferme dans de la peau c'e va U noire ; puis on la met iur un morceau quarré & dur de la même peau, d'où pend une courroie auiîi 1 . igt, tk longue d'une coudée tk
demi nt ces teffilins au pliant du
bras gauche , & la courroie , après avoir fait un pe- t't nœud en forme de/W, fe noue à l'entour du bras en ligne fpirale , tk vient finir au bout du doigt du mi icu.
Pour l'autre teffila , on écrit auffi les quatre paffa- ..-deffus mentionnes Iur quatre morceaux de ve- hn fépariis , dont on forme un quarré , fur lequel on trace la lettrejiaij puis on met par-deilus un autre petit quarré de veau , dure comme l'autre , d'où il f >rt deux courroies femblables en longueur,^ en fi- gure à celle du premier teffila. Ce quarré fe met fur 1 .• tront , tk les corroies après avoir ceint la tête, for- ment un naud derrière qui approche de la lettre du-
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leth , puis elles viennent fe rendre vers Feftomac.' S. Jérôme fait mention de ces teffilins des juifs dans fon commentaire fur S. Matthieu , où il eft parlé des Phylactères : « les Pharifiens, dit-il , expliquant mal » ce paflage , écrivoient le décalogue de Moïfe fur » du parchemin qu'ils rouloient 6c attachoient fur » leur front, '& en faifoient une efpece de couronne à » l'entour de leur tête, afin de les avoir toujours de- » vant les yeux ». Au refte , il n'y a que les juifs rab- binites qui fuivent cette pratique , tk les Caraites leurs adverfaires les appellent par raillerie des ânes bridés avec leur teffilin. f^oye^ FRONTEAU.
TÉFLIS, ou TAFL.IS , ou TIFMS , {Géog. mod. ) en latin Aeropolis Iberica , ville d'Afie , dans le Gur- giftan , que nous appelions la Géorgie, 6i fa capitale. Elle eit iituée au pié d'une montagne iur ld rive droite du Kur , le Cyrc, ou un bras du Cyre des anciens > qui a fa fource dans les montagnes de Géorgie , tk fe joint à l'Araxe , d'où ils fe rendent conjointement dans la mer.
Téjlis eft une des belles villes de Perfe , & la ré- fidence du prince de Géorgie ; elle s'étend en lon- gueur du midi au nord , tk eft peuplée de perfans , de géorgiens , de grecs , d'arméniens , de juifs , de ca- tholiques. Elle eft défendue par une bonne fortereffe que les Turcs y bâtirent l'an 1 576 , après qu'ils fe furent rendus maîtres de la ville tk de tout le pays d'alentour , fous la conduite du fameux Muftafa Pa- cha , leur généraliifime.
Il s'y fait un grand commerce de foies , de four- rures , & de la racine appellée boia. Il y a dans Té- jlis des bains d'eaux chaudes , de grands bazars bâtis de pierres , tk des caravanferais.
Les capucins y ont une miiîion avec une maifon depuis plus d'un fiecle. La congrégation ne leur ac- corde que dix-huit écus romains pour chaque mif- fionnaire , mais ils exercent la médecine ; tk quant au ipirituel , ils ont la permiffion de dire la meffe fans perlonne pour lafervir, de la dire en tovites fortes d'habits , d'abfoudre de tous péchés , de fe déguiier, d'entretenir chevaux tk valets , d'avoir des eiclaves; d'acheter & de vendre ; de donner &C de prendre à intérêt. Malgré de ii beaux privilèges , ces million- naires ne font guère de proiélytes , car le peuple de Géorgie eft fi ignorant, qu'ils ne croyent pas mê- me que les capucins foient chrétiens, parce qu'ils ont appris qu'en Europe , ils ne jeûnent pas comme à Té- jlis. Auiîi les capucins n'ont que deux pauvres mai- ions dans toute la Géorgie.
On compte une quinzaine de mille âmes dans Téjlis , dont il y en a environ deux cens de catholi- ques romains. Le patriarche desGéorgiens y demeure; c'eft une ville ailez moderne. Long. 63 . q5. lat. 4 j . 6.{D.J.)
fEFTANA, {Géogr. mod.) petite viile d'Afrique, au royaume de Maroc , fur la côte de l'Océan , où elle a un port capable de recevoir les petits bâtimens. C'eft YHerculis-Portus des anciens, que Ptolomée met à 7d. 30. de longitude , & à <od. de latitude. (O.J.) \ ' J
TEFTARDAPv , f. m. terme de relation ; voye^ Deftardar. C'eft le tréforier des finances dans l'empire turc; il eftaffisau divan à côté dunichandgi- bacchi qui eft le garde des fceaux de l'état.
Le tejterdar, comme l'écrit Pocock , eft en Egypte le tréforier des tributs qu'on paie fur les terres au grand feigneur ; il n'eft nommé dans fa charge par la Porte que pour un an , mais il eft ordinairement con- tinué plufieurs années de fuite.
Cet office eft quelquefois donné à un des plus pau- vres beys, pour l'aider à foutenir fon rang , & fré- quemment à un homme qu'on croit d'un caractère éloigné de l'intrigue , car aucun parti ne defire qu'- un homme remuant du parti oppofé , foit revêtu d'un,
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emploi aufli lucratif & aufii important, que l'cft ce- lui du ttfierdar, ( D. /.)
TEGANUSA ou THEGANUSA , (Géogr. anc.) les Grecs écrivent ce nom par un Th : île que Pline , liv.1V. ch. xi/, met dans le golfe de Laconie ; mais qu'il convient de placer dans le golfe de Meflenie , puifqu'ellc eft fituée devant le promontoire Acritas, entre Méthone 6c Corone , deux villes de la MelTé- nie. Le promontoire Acritas court dans la mer, dit Paufanias , Meffcn. ch. xxxiv. 6c au-devant eft une île deferte , nommée Theganufâ. Ptolomée qui écrit Thi- ganuj'a , le met pareillement dans le golfe de Mefle- nie, près du promontoire Acritas , qui eft bien éloi- gné du golfe de Laconie. Le nom moderne eft Ifola di cervi , lelon le P. Hardouin , qui n'a pas pris garde que Pline avoit mal placé cette île , que l'on appelle présentement Venetica. (Z>. /. )
TEGAZA ou TEGAZEL, pays d'Afrique, dans la province de Soudan , au levant du royaume de Sé- néga. C'eft un defert de la Lybie , plein de mine de fel. On n'y trouve qu'une feule ville de même nom, fituée entre les montagnes de fel , &C les habitations des Oulets arabes. Lat. 21. 36*.
TÉGÉ , (Giog. anc.) Tegea , ville du Péloponnè- fe , dans les terres , près du fleuve Alphée , félon Pau- fanias , qui dit que ce fleuve fe perdoit fous terre dans le territoire de la ville de Tégéc Cette ville fut au- trefois confidérable : Polybe en parle beaucoup , mais il ne marque point fa lituation.il dit dans un endroit, que Philippe partit de Mégalopolis , & paffa par Té- géc avec ion armée , pour le rendre à Argos : il ra- conte,/. //. c.xvj. que Philopaemen ayant pris d'em- blée la ville de Tégée , alla camper le lendemain fur le bord de l'Eurotas.
Les Achéens tinrent quelquefois leur aflemblée gé- nérale dans cette ville durant leur guerre contre les tàcëdémoniens. Strabon , /. Vlll. en parlant de plu» fieurs villes ruinées par les guerres , dit que Tégéc fe foutenoit encore palïablement. Ses habitans font ap- pelles Tegeatee. Tcgéc devint dans la fuite une ville épifcopale, & la notice d'Hiéroclès la met fous la mé- tropole de Corinthe. C'eft aujourd'hui un petit bourg appché Muchli, à 6 lieues de Napoli de Romanie , vers le midi occidental.
Pauianias décrit un monument élevé par les habi- tans de Tégéc à Jaflus. On voit , dit-il , dans la place publique de Tégéc, vis-à-vis du temple de Vénus , deux colonnes avec des ftatues. Sur la première étoit la flatue des quatre légillateurs de Tégéc , Antipha- nès , Crœfus , Tyronidas, & Pyrias. Sur l'autre , on voyoit celle de l'Arcadien Jaflus, monté à cheval , ou ayant un cheval auprès d'elle , 6c tenant de la droite une branche de palmier.
La ville de Tégéc & Ion territoire faifoient partie de l'Arcadie , & fut fous la domination des rois ar- cadiens , jufqu'à la fin de la féconde guerre de Mef- lene ; enfuite la ville de Tcgéc commença à former une république féparée des autres cantons de l'Arca- die , mais nous ne l'avons pas combien de teins lub- fifta cette république.
Il y avoit à Tcgéc un temple de Minerve, furnom- mée Aléa, & qui avoit été bâti par Aléus. Ce temple étoit un azyle pour les criminels de toute la Grèce, &C le lacédémonien Paufanias s'y réfugia.
Ariftarque , poète tragique , qui parut fur la fin de la lxxxj. olympiade , & qui vécut un liecle , étoit na- til de Tégéc.
Plutarque fait le fameux Evhémere tegéate dansfon /Hivrage fur les dogmes des philolophes ; & Mefl'é- nien dans le traité d'Ilis 6c d'Oliris. Quoi qu'il en foit , Evhémere floriffoit du tems de Caflandre , roi de Macédoine , qui en failoit grand cas. C'étoit en effet un philofophe du premier ordre , qui voyagea dans une partie du monde , 6c parcourut les cotes
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méridionales de l'Océan. Il immortalifa fon nom p: r fon hiftoire facrée, que le poète Ennius traduifit en latin. Si l'auteur intitula l'on ouvrage hiftoire jderée ce n'eft pas qu'il crût que le fujet en tût facré ; car il y foutenoit une les dieux n'étoient originairement que des hommes qu'on avoit déifiés , Se il appuyoit cette opinion fur les inferiptions qu'il avoit trouvées dans les plus anciens temples ; mais il employa ce titre pour s'accommoder à l'opinion reçue.
Cette hiftoire finguliere d'Evhémere lui fufeita bien des ennemis, & les Grecs à l'envi travaille 1 ni à la décréditer. On le lurnomma l'athée par excel- lence, & ce n'eft pas le feul homme qui convaincu de l'exigence d'un Dieu , ait été acculé d'athéifme. On ne fit aucune grâce à l'on ouvrage , & l'on empê- cha li bien de paroître un monument qui anéantifloit la religion dominante, que ni l'original , ni la tradu- ction d'Ennius n'ont paffé jufqu'à nous.
Ce n'eft pas qu'il faille ajouter foi aux inferiptions d'Evhémere. Il les avoit iàns doute fabriquées lui- même ; c'eft du-moins ce qui paroît en particulier de celles du temple de Jupiter Triphylien , qu'il trou- va dans l'île de Panchée , île qui n'a jamais exifté dans le monde, comme Eratofthene le prouva de lbn tems. Voyc?^ P a NC H É F. , Géog. anc. (D.J)
TEGGIAR-TZAIR ,(Géogr. mod.) bourg de Na- tolie , célèbre dans l'hiftoire turque 6c chrétienne parce que Mahomet II. y finit fes jours en 1481. Pcr- fonne n'ignore que c'eft un des plus grands conqué- rans dont l'hiftoire fafle mention. Il a fignalé fon ré- gne p ,r la conquête de deux empires, de douze royau- mes, & de deux cens villes confidérables. C'eft ainlî qu'il a mérité les titres de grand , & deperë de là vic- toire ; titres que les Turcs lui ont donnés pour le dif- tinguer de tous les autres fultans , 6c titres que les chrétiens même ne lui ont pas conteftés.
_ Quoique d'un naturel fougueux & plein d'une am- bition démefurée ,il étouffa cette ambition , 6c écouta le devoir d'un fils quand il fallut rendre le trône qu' A- murat fon père lui avoit cédé. II redevint deux fois fuj-et fans exciter le moindre trouble , 6c c'eft un fait unique dans l'hiftoire.
Les moines ont peint ce grand conquérant comme un barbare infenié , qui tantôt coupoit la tête à une maîtrefle qu'il aimoit éperduement pour appail'er les murmui es de fes foldats , tantôt faifoit ouvrir le ven- tre à quelques-uns de fes ichoglans pour découvrir qui d'eux avoit mangé un melon : toutes ces fables font démenties par les annales turques.
Ce qui montre évidemment, dit M. de Voltaire ' malgré les déclamations du cardinal Ifidore & de tant d'autres, que Mahomet étoit un prince plus face &C plus poli qu'on ne le croit, c'eft qu'il laifla aux chré- tiens vaincus la liberté d'élire un patriarche. Il l'inf- talla lui-même avec la folemnité ordinaire : il lui don- na la crofle 6c l'anneau que les empereurs d'Occi- dent n'ofoient plus donner depuis lono-tems ; & s'il s'écarta de l'ulage , ce ne fut que pour reconduire jusqu'aux portes de fon palais le patriarche élu , nom- mé Gcnnadius , qui lui dit « qu'il étoit confus d'un » honneur que jamais les empereurs chrétiens n'a- » voient fait à fes prédécefl'eurs. Cependant toutes les belles actions de ce grand monarque ont été con- tredites ou dillimulées par la plupart des hiftoriens chrétiens. Car il n'y a point d'opprobre ou de titres outrageux dont leur plume n'ait voulu ternir la mé- moire de ce prince.
Souverain par droit de conquête d'une moitié de Conftantinople , il eut l'humanité ou la politique d'offrir à l'autre partie la même capitulation qu'il avoit voulu accorder à la ville entière ;6c il la garda religieufement. Ce fait eft li vrai ,que toute les^égli- fes^ chrétiennes de la baffe-ville furent confervees julque fous fon petit-fils Sélim , qui en fit abattre
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plufieurs. On les appelloit les mofquées d'Jjfévi. Iflevi eft en turc le nom de Jéfu.
Ajoutons à fa gloire , qu'il fut le premier fultan m ; les arts & les feiences, & qui les ait ché- tudia L'hiftoire , il entendent le latin , il par- îoit le grec , l'arabe , le perfan ; il favoit ce qu'on pouvoit l'avoir alors de géographie &i de mathéma- tiques. Il aimoitlacifelure, la mufique , & la pein- ture avec paflion.
Il rit venir de Venife à Conftantinople le fameux gentil Bellino , & le récompenfa comme Alexandre avoit récompenfé Apeiles , par des dons &c par fa familiarité. 11 lui fit prelent d'une couronne d'or , d'un colier d'or , de trois mille ducats d'or , & le ren- voya avec honneur.
il eût peut-être fait fleurir les arts dans fes états s'il eut vécu davantage ; mais il mourut à 52 ans, & lorfqu'il le flattoit de venir prendre Rome , comme il avoit pris Conftantinople. Depuis fa mort la lan- gue sïreque fe corrompit , &C l'ancienne patrie des Sophocles Se des Platons , devint bientôt barbare. (D.J.)
TEGLIO, ( Géog. mod.) gouvernement dans la Valteline, delà dépendance des Grifons; il eft divifé entrente-fix petits départemens. (D. J.)
TEGORARIN, (Géog. mod.) pays d'Afrique, dans la Barbarie, au Biiédulgérid; il contient plu- fieurs villages , &les caravanes s'affemblent dans les uns ou dans les autres , pour traverfer les deferts de la Lybie ; le bourg ou village principal prend le nom du pays. Long. 21. 18. latit. 30. ( D. J . )
TEGTEZA , (Géog. mod.) ville d'Afrique, au royaume de Maroc , fituée iur une montagne li roi- de , qu'on n'y peut monter que par un fentier fort étroit , 6V par des degrés creufés çà & là dans le roc. Ses habitans paffent pour les plus grands voleurs du pays. (D.J.)
"TEGULCHITCH , (Hifl. nat. anim.) c'eft une